[CRITIQUE] : Moonage Daydream

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Brett Morgen
Avec : David Bowie
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget :
Genre : Documentaire, Musical.
Nationalité : Britannique
Durée : 2h20min
Synopsis :
Moonage Daydream de Brett Morgen est une immersion dans l’art visuel et musical de David Bowie. Considéré comme l’un des plus grands artistes de notre époque, David Bowie influence la culture depuis plus de 50 ans. Moonage Daydream est le premier film à avoir bénéficié du soutien et de la complicité de la famille et des collaborateurs de Bowie, offrant à Brett Morgen un accès inédit à leur collection. À travers des images kaleidoscopiques d’archives personnelles et inédites et des propres musiques et paroles de David Bowie, Moonage Daydream invite les spectateurs à une immersion dans le monde unique de Bowie. En 2017, les héritiers de David Bowie ont donné accès à Brett Morgen à plus de 5 millions d’archives, dont de rares dessins, enregistrements et carnets. Brett Morgen a travaillé pendant quatre ans sur le film, puis dix-huit mois sur le son, l’animation et la couleur.


Critique :

À la lisière de l'expérimental, #MoonageDaydream est une immersion trippante et kaléidoscopique dans l'univers foisonnant de David Bowie, une invitation sensorielle et passionnée à ressentir viscéralement son oeuvre quitte à être, parfois, écrasé par sa puissance démesurée. pic.twitter.com/WOoFdUjXQ9

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 19, 2022

Ce qu'il y a de grisant dans l'approche de Brett Morgen pour construire une authentique contribution cinématographique à l'icône musicale magique qu'est David Bowie, c'est qu'il ne s'appuie sur aucune structure connue et va littéralement à rebours du tout commun.
C'est simple, Moonage Daydream n'a strictement rien du documentaire musicalo-rock typique (soit le total package souvent ronflant mixant des témoignages de proches/fans, des images d'enfance où des déclarations enthousiastes et respectueuses sur l'héritage et l'impact de l'oeuvre de la star disparue), préférant incarner une sorte d'explosion sensuelle et sensorielle certes perfectible, mais à la vénération sincère d'un artiste complet dont il sonde le coeur et l'âme comme jamais auparavant.

Copyright Universal Pictures


À la lisière de l'expérimental fou furieux, le documentaire est une immersion Bowiesque, trippante et kaléidoscopique dans l'univers de David Bowie, une invitation à ressentir intimement son oeuvre quitte à être, parfois, écrasé par celle-ci.
Pensé et conçu sur près de sept ans, fruit d'une compilations de plusieurs décennies d'interviews, d'images d'archives, de films et autres clips musicaux, le tout structuré autour des différentes époques créatives de Bowie; l'effort de Morgen (qui avait déjà tenté de canaliser la personnalité démesurée de Kurt Cobain pour Kurt Cobain : Montage of Heck), tente de dresser le portrait d'un artiste autant que d'un homme insaisissable et continuellement en mouvement - créativement et intellectuellement -, un être en constante recherche de celui qu'il voulait être tout en restant fidèle aux siens (de sa relation distante avec sa mère à l'influence majeur que son frère a eue sur lui), à son esprit créatif et à l'image que ses millions de fans avaient de lui; un artiste toujours curieux et qui n'avait pas peur de se renouveler et de se réinventer dans son engagement profond et viscéral avec la musique.

Copyright Universal Pictures


En résulte non pas un documentaire hommage mais plus une conversation ludique entre Bowie et son art, une oeuvre passionnée et saisissante presque miraculée (le documentaire n'a faillit jamais se faire, à la suite de la crise cardiaque puis du coma de Morgen, au moment même où le projet avait reçu son feu vert), un geste cinématographique psychédélique et frénétique représentant un chaos aussi unique que magique.
Tu nous manques Ziggy, terriblement...
Jonathan Chevrier