Arrête ou ma mère va tirer !

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Arrête ou ma mère va tirer » de Roger Spottiswood.

« Quoi que tu fasses, tu seras toujours mon petit garçon, Joe ! »

Joe Bomowski est un officier de la police de Los Angeles. Bourru, il n’hésite jamais à faire usage de la force pour arriver à ses fins. Mais tout va se compliquer pour lui : sa supérieure hiérarchique, avec laquelle il entretient une liaison, le quitte et Tutti, sa vieille mère maladroite, débarque pour une visite impromptue. Quand cette dernière est témoin d’un meurtre, Joe va devoir résoudre une affaire tout en ayant sa mère dans les pattes…

« Pour une surprise, c’est réussi ! »

Si les années 80 marquent le retour sur la scène internationale de l'Amérique triomphante et conquérante, cela se traduit au cinéma par l'avènement desaction’s men et des héros bodybuildés et invincibles qu'incarneront principalement deux stars concurrentes, à savoir Sylvester Stallone (« Rocky », « Rambo ») et Arnold Schwarzenegger (« Conan le barbare », « Terminator », « Predator »). Mais à la fin des années 80, la carrière des deux acteurs connait un coup de ralentisseur, sous l’effet de quelques revers commerciaux (« Cobra » et « Le bras de fer » pour le premier, « Le contrat » pour l’autre) et de la concurrence accrue sur leur terrain de nouveaux concurrents plus jeunes (Bruce Willis, Jean-Claude Vandamme). Sous la houlette du cinéaste Ivan Reitman, Schwarzenegger trouve ainsi un second souffle en passant du film d’action à la comédie. S’il rechigne d’abord à l’imiter, Stallone se décide finalement à son tour à tenter ce changement de registre vers la comédie. Ce qu'il fera le temps de deux films: « L’affaire est dans le sac » (John Landis, 1991), improbable remake de « Oscar » avec De Funès, et « Arrête ou ma mère va tirer ! » (Roger Spottiswood, 1992). 

« Maman, je t’ai dit que tu pouvais venir. Pas qu’on serait partenaires ! »

Après des débuts remarqués avec notamment « Under fire » (1983), drame traitant de la terrible guerre civile qui ravage alors le Nicaragua, le canadien Roger Spottiswood se spécialise rapidement dans la comédie d’action (« La dernière passe », « Turner et Hooch », « Air America »). Avec « Arrête ou ma mère va tirer ! », il s’offre une dernière fantaisie avant de partir sur de plus gros projets (notamment le James Bond « Demain ne meurt jamais ») en réinventant à sa sauce le principe du buddymovie (basé sur un tandem de personnages aux antipodes). Pour l’occasion,il créé un improbable duo en adjoignant au personnage de flic bagarreur et musculeux interprété par Sylvester Stallone une frêle et maladroite vieille dame (Estelle Getty, star de la série télé « Les craquantes ») interprétant sa mère. Tout le sel du scénario reposant alors sur l’infantilisation faite du héros invincible par sa mère surprotectrice, au physique sorti tout droit d’un cartoon (type Mémé dans « Titi et Grosminet »). Sur le papier, cela s’annonçait potentiellement fort drôle. Mais en pratique, l’absence totale de subtilité (le cauchemar dans lequel le héros se rêve en couche culotte) fait tomber nombre de gags à plat. L’ensemble reste très loin du niveau et de la qualité des scénarios proposés au même moment à son comparse Schwarzenegger par Ivan Reitman, hilarant en puceau naïf (« Jumeaux ») ou en montagne de muscles féminisé (« Un flic à la maternelle », « Junior »). Une comédie policière un peu poussive, mais qui reste malgré tout agréable à suivre grâce à ses scènes d’action toujours jouissives.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Nico Prat, d’un making of, d’une fin alternative et de bandes-annonces.

Édité par Éléphant Films, « Arrête ou ma mère va tirer » est disponible en combo blu-ray + DVD et en DVD depuis le 17 août 2021 ainsi qu’en édition blu-ray simple depuis le 2 novembre 2021.

Le site Internet d’Éléphant Films est ici. Sa page Facebook est ici.