Respect

Un grand merci à Universal Pictures France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Respect » de Liesl Tommy.

Respect

« Il faut que tu descendes. Ils veulent absolument t’entendre chanter. »

Le film suit l’ascension de la carrière d’Aretha Franklin, de ses débuts d’enfant de chœur dans l’église de son père à sa renommée internationale. RESPECT est la remarquable réelle histoire retraçant le parcours de cette icône de la musique.

« Si un jour tu n’as pas envie de chanter, refuses ! Ta voix n’appartient pas à ton père. Elle n’appartient qu’à Dieu. »

Respect_Forest_Whitaker

Genre très en vogue à Hollywood depuis une vingtaine d'années, le biopic a le grand mérite de permettre – le plus souvent – de raconter, au travers de la vie d'une personnalité populaire, un peu de l'histoire contemporaine américaine. Qu’il s’agisse d’une époque, d’une cause ou d’un climat politique complexe et ambigu. Depuis lors, les réalisateurs se sont employés à revisiter la vie des chanteurs (« Walk the line », « Bohemian rhapsody »), des acteurs/gens de cinéma (« Man on the moon », « Trumbo »), des sportifs (« Ali », « La couleur de la victoire ») ou des politiciens (« W. : l’improbable président », « Harvey Milk »). Mis bout à bout, ces films permettent ainsi de réinventer une historiographie savamment dosée, qui permet souvent d'aborder les heures troubles de l'Histoire américaine mais sous un angle souvent romancé, aseptisé et balisé. Tout l’art hollywoodien étant de ne rien passer sous silence mais de savoir ne pas faire de vague. Quitte pour cela à édulcorer un peu la réalité. Après Ray Charles (« Ray ») ou James Brown (« Get on up »), le cinéma américain se devait de consacrer à son tour un biopic à la grande Aretha Franklin, immense voix de la musique soul et grande figure de la culture afro américaine. Un projet confié à la sud-africaine Liesl Tommy, essentiellement connue pour son travail de metteur en scène à Broadway (où elle est devenue la première femme afro-américaine nommée au Tony awards) et qui signe là avec « Respect » sa première réalisation pour le cinéma. 

« Rien ne doit te séparer de ta musique. Elle te sauvera la vie. »

Respect_Jennifer_Hudson

Décédée en 2018, Aretha Franklin fut sans conteste l’une des plus grandes voix et des plus grandes artistes de l’industrie musicale américaine. Avec pas moins de soixante-quinze millions de disques vendus, « La reine de la soul » reste d’ailleurs à ce jour l’une des artistes ayant vendu le plus de disques outre-Atlantique, laissant derrière elle une multitude de tubes, de « Think » à « Chain of fools ». Mais son titre le plus célèbre et le plus emblématique reste certainement « Respect », qui donne son titre au film. Plus encore que ses qualités musicales, la chanson résonne presque comme un hymne, faisant écho à l’engagement et aux combats menés par la chanteuse, notamment en faveur des droits de la communauté afro-américaine. Et c’est d’ailleurs là, bien plus que dans les séquences traitant de sa carrière artistique, que le portrait d’Aretha Franklin trouve toute son épaisseur et son intérêt. C’est que cette dernière avait le triple tort d’être femme, noire et libre, dans une époque où la morale raciste, WASP et phallocratique écrasait de tout son poids la société américaine. Ses combats en faveur du mouvement afro-américain des droits civiques (aux côtés de son ami Martin Luther King) comme ses engagements féministes n’en seront que plus courageux et admirables. Mais malheureusement, « Respect » n’évite pas l’écueil de certaines figures scénaristiques  inhérentes au genre (enfance brisée par la perte de la mère et par un viol, poids d’un père tyrannique, addictions) qui n’apportent pas forcément grand-chose sur le fond et ne servent qu’à renforcer la charge dramatique et lacrymal du récit, en l’enfermant qui plus est dans un formalisme très classique. Un peu dommage, car la performance de Jennifer Hudson (qui assure également la partie chantée du film) est pour le coup de très haute volée. Un film pas désagréable donc, mais beaucoup trop lisse et formaté.

Respect_Aretha_Franklin

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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale américaine (Dolby Atmos) ainsi qu’en versions française et espagnole (toutes deux 7.1). Des sous-titres français, anglais, espagnols et allemands sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un Making of (7 min.) ainsi que des modules documentaires « Devenir Aretha » (5 min.), « Filmer un héritage » (4 min.), « De Muscle Shoals » (3 min.) et « Explorer le style de Respect » (4 min.). 

Édité par Universal Pictures France, « Respect » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 19 janvier 2022.

Le site Internet d’Universal Pictures France est ici. Sa page Facebook est ici.