[CRITIQUE] : L'Homme Parfait

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Xavier Durringer
Avec : Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Pierre-François Martin-Laval, Philippe Duquesne,...
Distributeur : UGC Distribution/Orange Studios Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min
Synopsis :
Florence, débordée par sa vie de famille et son travail, décide d’acheter un robot à l’apparence humaine et au physique parfait. Il répond à toutes ses attentes : entretenir la maison, s’occuper des enfants, et plus encore… Mais le robot va vite susciter de la jalousie chez Franck, son mari acteur je-m’en-foutiste au chômage. De peur de perdre sa femme, Franck décide de reprendre les choses en mains, d’autant que le robot semble trouver un malin plaisir à semer le trouble dans leur couple !


Critique :

Surfant bien trop légèrement sur ses questionnements intéressants, tout en baignant dans une mare crasse de clichés vaseux et de relents rétrogrades, #LHommeParfait, jamais vraiment drôle et encore moins pertinent, provoque in fine plus l'ennui et la gêne qu'autre chose. pic.twitter.com/BmBFFyudPo

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 21, 2022

Si l'on s'amuse tous avec plus où moins de perversité, à critiquer les choix de carrière dans le giron de la comédie du monument qu'est Christian Clavier (voire ceux de Gérard Jugnot, même s'ils sont plus défendables - et lui plus attachant aussi), impossible dès lors de passer à côté du parcours tout aussi rocambolesque que peut l'être celui de Didier Bourdon, dont la filmographie récente laisse à penser qu'il cherche a durement user le capital sympathique qu'il a chèrement gagner dans le coeur des spectateurs/cinéphiles durant l'époque béni du grand boom des Inconnus.
Pas étonnant dans un sens, que les deux comédiens se soient déjà retrouvés, et sont même appelés à collaborer à nouveau, tant le réel multivers of madness du septième art réside dans l'algorithme terrifiant de la production d'une grosse frange de notre comédie hexagonale.

Copyright UGC Distribution


L'homme Parfait de Xavier Durringer, pour lequel il avait offert l'une de ses plus belles performances dans le téléfilm La Mort dans l'âme, ne déroge définitivement pas à la règle de ce nivellement par le bas consciemment organisé, qui ferait presque passer la vision has been du récent Big Bug de Jean-Pierre Jeunet, pour un sommet de pertinence.
Sur un thème de base peu ou prou similaire, avec la présence dans les foyers de robots visant à " simplifier " le quotidien en s'occupant de toutes les tâches ménagères - voire même conjugales -, le film de Durringer se focalise lui sur la misogynie latente d'un mari/acteur/scénariste raté qui n'en fout strictement pas une à la baraque, laissant sa femme au bord du burn-out tout supporter (carrière d'avocate, enfants, tâches ménagères, courses,...), sans lui exprimer la moindre gratitude.
Las, l'épouse délaissée et peu soulagée de son dur labeur, lui lâche donc un robot à tout faire entre les pattes, le Uman 3 - pauvre Pierre-François Martin-Laval -, qui va vite se montrer (évidemment) supérieur en étant totalement indispensable au foyer, rendant de facto obsolète un époux immature et " ours mal léché " qui au lieu de faire un travail sur lui-même pour changer, va chercher se débarrasser de celui qui l'a emasculé dans son propre foyer...

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Surfant trop légèrement sur ses questionnements intéressants (se remettre entièrement à une machine au quotidien, dont le travail est minutieusement parfait; la lente déshumanisation du progrès; le rôle sans doute inlectubale des machines comme compagnon intime;...) tout en baignant dans une mare crasse de clichés vaseux et de relents rétrogrades, L'homme Parfait, jamais vraiment drôle et encore moins pertinent (qui aurait peut-être mérité à être un poil moins prude), provoque plus l'ennui et la gêne qu'autre chose et n'a strictement rien à dire sur le progrès et encore moins le quotidien du couple moyen en 2022.
Pas de quoi nous réconcilier avec les choix de Didier Bourdon donc.
Jonathan Chevrier