The Northman

Par Lunarthemis

 The Northman: Entre Destin et Vengeance, Hamlet revisité à la sauce Viking!



Dans les temps anciens, alors que la guerre entre les clans vikings fait rage, un sort du lot :  le roi Horwendil. Leader fort et traditionnel, il mène son royaume avec rudesse mais justesse. Alors qu'il rentre blessé, il initie son fils, Amleth, aux croyances et cérémonies de leurs religion. En sortant du temple, ils sont attaqués. Horwendil est massacré et tué par son frère : Fjölnir. Alors qu'il envoi ses homme à la recherche de son neveu, Amleth arrive à se sauver et jure de revenir sauver sa mère, venger son père et tuer son oncle. 

Des années plus tard, il va trouver la voie de son destin, mais aussi celle qu'il s'était juré de jamais emprunter : l'amour. 

Entre vengeance et bonheur, il va devoir choisir. 

Quand Shakespeare s'emporte et s'ensanglante, une violence bestiale s'installe.

On connait tous l'histoire de Hamlet, la pièce de théâtre écrite par Shakespeare. Elle sort tout droit de l'imaginaire du poète anglais, mais il aurait pu avoir des échos au travers d'histoires plus anciennes comme la légende scandinave d'Amleth. Et c'est un mélange des deux qui nous attend ici. 

On reprend les bases de l'une et on les mélange à l'autre. Amleth revient venger son père mais n'aura pas le destin de son homonyme scandinave. C'est classique mais un peu contemplatif. Un peu lent et un peu long. (2h17)

Cette histoire nous emmène dans une quête où la vie n'est plus une option, mais un moyen d'arriver à ses fins. Rien n'a plus d'importance que le devoir. La vengeance et rendre honneur à la mémoire de ceux que l'on a perdu.

Du fait de l'adaptation, on connait l'histoire et on n'a pas de vraies surprises scénaristique, si ce n'est celle de la transporter dans le monde des vikings. 

Le fait de reprendre l'histoire et les traditions de ce peuple nordique est à la fois passionnant et effrayant. La violence et le quasi extrémisme de leurs racines donne une version plus brute et plus violente de l'histoire du prince déchu. 


La vie en ce temps semblait rude et à l'image de son environnement. Et la force se ressent aussi dans la conviction et mentalités.

Il y a aussi les croyances qui ont la vie dure. A la fois primaire et métaphoriques, elles emmènent les personnages sur le chemin d'un destin tout aussi tordu et énigmatique.

La force du film n'est pas dans son histoire, mais dans sa manière d'être traitée et dans son univers. 

Robert Eggers a fait beaucoup de recherches et cela se voit à l'écran. Les rites sont riches et puissants. Ils emportent le spectateur dans un monde complétement nouveau et différent. Le voyage se fait au son des répliques et de la richesse des dialogues comme dans les décors. 

Le tournage en Islande et Irlande donne de l'ampleur et de la réalité aux décors et les paysages à la fois hostiles et oniriques rendent l'ensemble rude et magique. 

Les décors naturels sont une des puissances du film tout comme sa musique. Ils ont utilisés des instruments de musiques classiques et d'autres traditionnels qui n'ont jamais été utilisés dans une musique de film ! Cela renforce la puissance de l'histoire et son authenticité. 

La réalisation du film est à la hauteur de son histoire. Brutale et authentique. Lente et onirique. On retrouve la patte un peu dark et décalé du réalisateur de The Lighthouse et The Witch. 

Le casting quatre étoile fait brillé l'histoire. 

Alexander Skarsgård est Amleth. Tout en muscle et en puissance, il est le monstre créé par son passé qui va à la recherche de son destin. Animal, il se donne corps et âme dans ce personnage à la foi simple et complexe. Simple par sa ligne de vie et complexe par son état émotionnel et le chemin que prend sa vie suite aux épreuves auxquelles il est soumis !

Nicole Kidman est la reine Gudrun, mère de Amleth. Reine, mère, veuve, elle va avoir un rôle pivot dans la vie de son fils. Elle sera un des 3 points qui guideront Amleth mais se révèlera dans son dernier acte. 


Anya Taylor-Joy est Olga. Pseudo sorcière, mais plutôt femme très intelligente, elle guidera Amleth vers d'autre possibilités. Elle sera une autre voix. A la fois hypnotique, sensuelle et maternelle, elle représente la figure des 3 femmes très célèbres chez les celtes. (la jeune fille, la mère et la sage).

Willem Dafoe est: Heimir le fou. Il a de courtes scènes, mais d'une puissance renversante. C'est un fou parmi les fous mais aussi un sage parmis les brebis égarées. Il ouvre les portes d'un monde différent, abstrait et onirique. 

Ethan Hawke est le roi Horwendil, père de Amleth. Figure forte, il sera la force vengeresse qui guidera Amleth. Il est le père, celui que l'on suit, mais aussi celui qui transmet et ouvre la voie.


Björk est Seeress, la sorcière slave. Méconnaissable, la chanteuse islandaise sera un coup de fouet qui remettra le fils perdu sur les railles de son destin. 
Claes Bang est Fjölnir, le frère du roi Horwendil. Traitre, il aura le revers de fortune qui lui est destiné. Quand la vengeance s'abattra, rien ne l'arrêtera ! Un roi sans charisme mais plus naturel, jaloux d'un frère brillant mais qui n'aura pas un meilleur destin. 
Mention pour Oscar Novak qui joue Amleth jeune. Il a un charisme qui j'espère le guidera loin ! Il a le talent pour en tout cas ! 

Au total, The Northman est un film brute, authentique, un peu long mais qui offre une relecture de Hamlet intéressante et puissante. Robert Eggers nous offre un vision violente mais honnête d'un peuple aux croyances et traditions puissantes mais au destin hors norme. Skarsgård y est puissant et hypnotisant !

Bon film !

Bande annonce :