[CRITIQUE] : Petite Fleur

[CRITIQUE] : Petite Fleur

Réalisateur : Santiago Mitre
Acteurs : Daniel Hendler, Vimala Pons, Melvil Poupaud, Sergi Lopez,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Comédie, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min
Synopsis :
Le couple, l’amour et la vie de famille sont de bien belles aventures que vivent José et Lucie. Jusqu’au jour où l’ennui s’installe. Lucie consulte alors un psy pour sauver leur couple. De son côté, José vient me voir, moi, Jean-Claude, leur voisin. Ensemble, nous lançons une nouvelle thérapie. Trinquer, danser et jouer au meurtrier tous les jeudis : la nouvelle recette du bonheur !


Critique :

Il y a une douce folie rappelant les délires d'Alex de la Iglesia au coeur de #PetiteFleur, proposition joliment singulière entre la comédie romantique déglinguée et la fable surréaliste où tuer son voisin peut autant casser la routine du couple qu'être le ciment de son bonheur. pic.twitter.com/sEq36ChxSK

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 6, 2022

On avait laissé Santiago Mitre en 2017 avec un solide thriller psychologique et politique, El Presidente, petit bout de cinéma élégamment mis en scène et prenant, porté par le - toujours - impeccable Ricardo Darin.
Pas un petit écart donc que le bonhomme opère avec son quatrième effort, Petite Fleur, puisqu'il passe du drame à forte tendance thriller à la comédie romantique savamment décalée férocement inspirée par la folie douce du cinéma d'Alex de la Iglesia.
Comme l'espagnol, le cinéaste scrute avec enthousiasme les coutures familières de la noirceur de l'âme humaine, celle qui ronge lentement et sournoisement le quotidien jusqu'à ce qu'elle biaise notre rapport à l'autre, mais il le fait avec une telle bonne humeur que ce portrait ironique et noirissime prend instinctivement les contours d'une fable surréaliste déglinguée et agréablement singulière où tuer son prochain peut nous rapprocher étroitement du bonheur...

[CRITIQUE] : Petite Fleur

Copyright Maneki Films


Toute l'âme de Petite Fleur réside dans l'histoire d'amour que Mitre et son co-scénariste Mariano " La Flor " Llinas placent au coeur de la narration, cette fleur qui, ironiquement, se doit d'être arrosé - même avec du sang - pour ne pas se faner sous le poids de la banalité du quotidien et de l'ennui.
Car l'ennui commence justement à gangrené l'union jadis solaire de José et Lucie, dont le bonheur de la vie parentale dans les rues paisibles de Clermont-Ferrand ne semble jamais aussi en péril.
Si elle consulte un psy, l'illustrateur lui se lance dans une thérapie d'un tout autre genre initié plus où moins volontairement par son méprisant voisin Jean-Claude : liquider le bonhomme de la plus brutale des manières qui soit, tous les jeudi, avec la musique Petite Fleur de Sidney Bechet en toile de fond.
C'est cette sorte de routine absurde et sanglante, véritable paradoxe temporel et rationnel qui va servir autant de ciment pour consolider/raviver la flamme du couple que de gimmick délirant à une comédie conjugale caustique et absurde.
Alors certes, si la description des personnages volontairement grossière, aurait sans doute mérité un poil plus de finesse - tout comme son rythme parfois poussif -, Petite Fleur se fait une enthousiasmante curiosité, porté par un génial quatuor (Daniel Hendler, Vimala Pons, Melvil Poupaud et Sergi Lopez) qui cabotine joyeusement.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Petite Fleur