[CRITIQUE] : Un Fils du Sud

[CRITIQUE] : Un Fils du Sud

Réalisateur : Barry Alexander Brown
Avec : Lucas Till, Lucy Hale, Lex Scott Davis, Sharonne Lanier, Julia Ormond, Cedric The Entertainer, Brian Dennehy,…
Distributeur : Star Invest Films France
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min
Synopsis :
D'après l'ouvrage de Bob Zellner, The Wrong Side of Murder Creek: A White Southerner in the Freedom Movement.
En 1961, Bob Zellner, petit-fils d’un membre du Ku Klux Klan originaire de Montgomery dans l’Alabama, est confronté au racisme endémique de sa propre culture. Influencé par la pensée du révérend Martin Luther King Jr. et de Rosa Parks, il défie sa famille et les normes sudistes pour se lancer dans le combat pour les droits civiques aux États-Unis.


Critique :

Sagement conté et emballé, #UnFilsduSud ne déborde jamais vers la marge, ce qui est autant une force dans sa volonté d'être un instantané précis et documenté de l'Amérique, qu'un réel défaut pour se démarquer de ce qui a déjà été fait/dit, et donner pleinement vie à son histoire. pic.twitter.com/wUU1VxE09W

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 17, 2022

Un film peut beau parfois aborder un sujet toujours important et d'actualité, raconter sérieusement et scrupuleusement une histoire vraie basée sur un personnage bien réel et sa bataille acharnée pour une cause cruciale et juste, tout en apparaissant comme une version un poil trop simpliste de son fascinant sujet, aussi sincère que soit son hommage sur pellicule.
C'est un peu - beaucoup - l'écueil que rencontre Un Fils du Sud de Barry Alexander Brown, chapeauté de loin par Spike Lee à la production, mise en images de la jeunesse de Bob Zellner (unjeune blanc aisé, fils d'un pasteur méthodiste itinérant et ancien membre du Ku Klux Klan, élevé dans l’Alabama ségréguée des 50s/60s qui, après avoir croisé la route de Rosa Parks pour un sujet d'étude, décida de rejoindre la lutte pour les droits civiques, au risque même de se faire lyncher par son propre grand-père, toujours membre du Klan) à la fois sincèrement bien intentionné et (trop) timidement formulé.

[CRITIQUE] : Un Fils du Sud

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Narrativement parlant, cette prise de conscience d'un américain moyen ordinaire hors de sa zone de confort (un Lucas Till impliqué), de son acceptation délibérée d'être un soi-disant «traître racial» pour les siens à sa reconnaissance des racines profondes du racisme dans son propre pays (et du tribut - toujours - insensé qu'il fait peser sur des millions de vies innocentes), en passant par la refonte totale de sa place au sein de la société, est passionnante; lui qui passe d'une vie baignée dans les droits et des privilèges (sans avoir à se soucier une seule seconde des difficultés rencontrées par les Afro-Américains dans sa propre communauté), à membre actif du mouvement des droits civiques (qui remet son ego en place face au combat de ceux qui risquent littéralement leur vie pour obtenir un semblant de justice et de reconnaissance de leur humanité).
Mais le tout manque sensiblement de d'envergure politique autant que de puissance cinématographique, au-delà même du fait qu'il a la qualité - pas forcément évidente, il est vrai - de transmettre l'importance de son histoire sans jamais être moralisateur ni (trop) didactique.

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Sagement conté et emballé, Un Fils du Sud ne déborde jamais vers la marge, ce qui est autant sa plus grande force dans sa volonté de se faire un instantané précis et documenté de l'Amérique, qu'un réel défaut pour se démarquer de ce qui a déjà été fait et dit auparavant et donner pleinement vie à son histoire...
Jonathan Chevrier
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