[CRITIQUE] : C’est toi que j’attendais

Par Fuckcinephiles

Réalisatrice : Stéphanie Pillonca
Avec : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h27min
Synopsis :
C’est toi que j’attendais nous plonge dans l’intimité de couples qui souhaitent adopter un enfant et attendent impatiemment l’appel qui fera basculer leurs vies. Mais c’est aussi l’histoire d'Alexandra qui recherche par tous les moyens son fils né sous X, ou Sylvian qui se bat chaque jour pour retrouver sa mère biologique. Des parcours de vie riches en émotion qui nous interrogent sur la quête d’identité et sur l’amour...


Critique :

Traitant avec méticulosité autant les tenants et les aboutissants de la problématique de l'adoption, #CestToiQueJattendais se loge subtimement au carrefour des émotions, s'expurgeant de tout voyeurisme putassier pour épouser la vérité intense des parcours de tous ses intervenants pic.twitter.com/ObMSAizs3M

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 20, 2021

Alors qu'elle traite directement, du thème de la redécouverte de soi au crépuscule de sa vie, dans son joli premier long-métrage, Rose - toujours en salles -, Aurélie Saada prête cette fois sa musique à une autre oeuvre usant, plus ou moins directement également, du thème de l'identité (que ce soit celle que l'on donne, celle que l'on se forge soi-même ou encore celle que l'on recherche) : C'est toi que j'attendais, qui marque les retrouvailles de la réalisatrice Stéphanie Pillonca, avec le giron du documentaire qui lui sied si bien.
Posant son attention sur le processus aussi formidable qu'il peut être douloureux, de l'adoption, au travers de quatre témoignages/histoires différentes, la réalisatrice entremêle ses récits profondément intimes pour mieux nourrir toutes les facettes captivantes de son regard délicat et pétri de pudeur sur un sujet aussi complexe qu'universel.

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Sur un tout petit peu de neuf mois, la cinéaste suit donc à la fois Sylvian qui cherche désespérément sa mère biologique (il est né sous X en 1972), Alexandra qui fut obligée par sa famille à l'âge de seize ans, d'abandonner son enfant (elle souhaite désormais retrouver sa trace), mais aussi d'Enora et Gilles, qui ont fait une demande d’agrément pour adopter alors que Lucile et Franck eux, l’ont obtenue et devraient se voir proposer prochainement un enfant à adopter.
Traitant avec méticulosité autant les tenants et les aboutissants de la problématique de l'adoption (mécanique administrative, patience à toute épreuve, appuie médical infructueux,...) et du désir d'avoir un enfant, que les questionnements qu'elles impliquent (entre culpabilité, frustrations et doutes face à la légitimité d'être parent), tout en étant mué par un naturel profondément désarmant (la narration n'est uniquement articulée que par les conversations de ses protagonistes, que la fluidité du montage laisse joliment respirer); C'est toi que j'attendais se loge subtimement au carrefour des émotions, entre joies et douleurs, espoirs et désillusions, s'expurgeant de tout voyeurisme putassier pour épouser la vérité intense des parcours de ses hommes et de ses femmes touchants dans leur volonté de mener à bien leurs quêtes.
Jonathan Chevrier