Nobody

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Nobody » de Ilya Naishuller.

« Il n’y a rien de plus radical pour couper la lumière qu’une bonne bastos entre les deux yeux »

Hutch Mansell, un père de famille sans histoire, accumule un tas de frustrations. Une nuit, alors que deux cambrioleurs pénètrent chez lui, il fait le choix de ne pas intervenir, plutôt que de risquer une escalade sanglante. Une décision qui le discrédite définitivement aux yeux de son fils Blake. Mais cet incident réveille chez cet homme blessé des instincts larvés qui vont le propulser sur une voie violente, révélant des zones d’ombres et des compétences létales insoupçonnées.

« J’espère que ces connards aiment la bouffe d’hôpital ! »

Venu de la scène rock, le russe Ilya Naishuller s'était fait la main dans l'univers du clip musical avant de se faire pleinement remarquer dès son premier film, « Hardcore Henry » (2015). Un film concept, mélange d’action et de science-fiction, intégralement filmé avec une GoPro en caméra subjective à la manière d’un jeu vidéo. Soutenu par son compatriote Timour Bekmambetov ainsi que par les acteurs Sharlto Copley et Tim Roth, le film allait produire son petit effet et connaître son petit succès médiatique lors de sa présentation au Festival de Toronto où il remporte le Prix du public. De quoi pousser plusieurs distributeurs à se livrer une bataille assidue pour en récupérer les droits. Pour autant, force est de constater que le film ne rencontra pas le succès commercial escompté. Six ans plus tard, après quelques allers-retours avec le monde de la musique, il nous revient aux commandes de son second long-métrage, « Nobody ». 

« On meurt tous un jour. Certains plus tôt que d’autres ! »

Souvenez vous des précieux conseils de vos aînés. « Ne jamais se fier aux apparences ». Un vieil adage plein de bon sens qui nous rappelle que les gens ne sont pas toujours ceux que l'on croit et que la réalité du monde est souvent bien plus complexe. Pour tout un chacun, Hutch Mansell est ainsi un modeste comptable de banlieue au teint pâle et au regard un peu éteint. Un homme à la vie tranquille et bien rangée. Un quidam. Un anonyme comme vous et moi. Jusqu'à ce qu'un cambriolage ne réveille la bête sauvage qui sommeille en lui ainsi qu’un passé pas tout à fait ordinaire. Avec « Nobody », Ilya Naishller revisite le vigilante et le revenge movie - genres éculés ces dernières années jusqu'à la caricature (« Taken », « The equalizer », « John Wick » ) - à sa propre sauce. C'est à dire en y ajoutant beaucoup de second degré et d'autodérision. Et de fait, on s’amuse beaucoup de l’odyssée vengeresse à laquelle se livre ce bon père de famille, visiblement très content de rompre avec la monotonie de son quotidien et de pouvoir s’adonner à faire ce qu’il sait faire de mieux, à savoir éclater des tronches de vilains. Ce qui donne lieu à une succession de moments de bravoures et de scènes explosives cathartiques (pour le héros) et particulièrement jouissives (pour le spectateur). A l’image de la scène du bus qui, là encore, se conclut par un astucieux et drolatique pied-de-nez (la trachéotomie réalisée avec une vieille paille de soda). Ou de ce final façon « Horde sauvage », aussi dantesque que burlesque. Mais au-delà de sa tonalité décalée, la réussite du film tient aussi à son casting de seconds couteaux utilisé à contre-emploi (notamment Bob Odenkirk et Christopher Lloyd). Un divertissement fun et badass à souhait.

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Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine (7.1) ainsi qu’en version française (7.1). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un commentaire audio, de scènes coupées, d’un making of et de plusieurs featurettes.

Édité par Universal Pictures, « Nobody » est disponible en DVD, blu-ray et en 4K UHD blu-ray depuis le 13 octobre 2021.

Le site Internet d’Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.