[CRITIQUE] : Encounter

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Michael Pearce
Avec : Riz Ahmed, Octavia Spencer, Janina Gavankar, Rory Cochrane,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Thriller, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min
Synopsis :
Deux jeunes frères fuient en compagnie de leur père, qui tente de les protéger d'une menace inhumaine. Au cours de ce dangereux voyage, les garçons vont devoir se confronter à de dures vérités et abandonner leur enfance.


Critique :

Malgré une prémisse accrocheuse, #Encounter s'enlise dans sa volonté de constamment jouer sur l'ambiguïté de sa narration (invasion extraterrestre ou maladie paternelle), zigzaguant entre les 2 potentiels visages d'un Ahmed qui capture joliment toute la complexité de son perso. pic.twitter.com/8HTaouR95z

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 11, 2021

L'ancien membre du corps des Marines, Malik, débarque sans prévenir chez son ex-femme au milieu de la nuit, après des années d'absence, pour voir ses deux jeunes fils, Jay et Bobby, mais son arrivée n'est pas une simple visite familial sans conséquences : le bonhomme est convaincu que la Terre est secrètement envahie par des créatures microscopiques qui envahissent l'esprit de ceux qui sont infectés.
Le plan de Malik est simple, à savoir d'emmener sa progéniture loin de chez eux, puisqu'il pense que son ex-femme et son nouveau mari sont déjà infectés, et de prendre la route vers une base militaire au Nevada où ils seront en sécurité.
Alors que le voyage devient de plus en plus chaotique - et que l'agent de libération conditionnelle de Malik, aidé pae un agent du FBI, sont à leur poursuite -, Jay commence à soupçonner que les histoires que lui a racontées sont paternel ne sont peut-être pas tout à fait vraies.
Le sort de Malik et de ses enfants - et peut-être de toute l'humanité - repose sur la question viscérale de savoir s'il dit la vérité et qu'une invasion gangrène sournoisement l'humanité, ou souffre de délires paranoïaques provoqués par les troubles du stress post-traumatique (ce qui veut dire que ce soi-disant sauvetage de ses enfants, est en fait un enlèvement), ou peut-être même une combinaison des deux...

Courtesy of Amazon Studios


Profondément alléchant sur le papier (la promesse d'un divertissement hybride entre le thriller familial SF anxiogène sauce invasion extraterrestre made in 80s, et l'étude de personnage dramatico-corsée), il ne faudra pourtant pas longtemps au spectateur pour déceler où se dirige réellement l'intrigue d'Encounter, combinaison maladroite de Bug, A Perfect World et Midnight Special, sorte de trip freestyle qui s'échine à mélanger les genres à l'aveugle autant qu'il pousse son concept fragile bien au-delà de du simple épuisement créatif, et de la trahison de ses propres règles et perspectives.
Exagèrant volontairement sa représentation cinématographique simpliste des TSPT d'une manière qui aspire à se sentir plus visuellement excitante - avec l'héroïsme trouble de son héros - qu'émotionnellement déchirante (malgré la présence inconfortable d'enfants confrontés à une violence aussi abondante que superficielle), notamment dans un final non-sensique et forcé (dont la résolution dramatique est ordonnée de façon à ce que rien ne paraisse réaliste et cohérent), le film s'enlise dans sa volonté biaisée de jouer constamment sur l'ambiguïté de sa narration, zigzaguant entre les deux potentiels visages (un sauveur potentiel et père attentionné/paternel dangereusement irresponsable et malade) d'un Riz Ahmed qui capture joliment malgré une écriture qui ne tient pas de bout, toute la complexité de son personnage.

Courtesy of Amazon Studios


Si le reste d'Encounter avait été aussi audacieux et concentré que sa performance, cela aurait pu l'amener à incarner un tant soit peu le drame psychologique captivant et équilibré qu'il rêve d'être, au lieu du gloubiboulga frustrant, confus et regorgeant d'opportunités manquées, qu'il est finalement.
Jonathan Chevrier