La nuée

Par Dukefleed
Se saigner aux quatre veines

Une agricultrice d’un genre très particulier, puisqu’elle élève des sauterelles destinées à nourrir les bêtes d’élevage, est bien représentative d’une partie du monde agricole à la limite de l’asphyxie. Cette fragilité économique lui fait prendre des décisions irraisonnées et dangereuses pouvant mettre en péril son exploitation, elle-même, sa famille et son environnement naturel.

Ce film pourrait être un énième « film métier » dont le cinéma actuel est friand, et ça démarre comme cela. Mais en fait très vite, on bascule dans le film fantastique, voire d’épouvante. Et d’un film aux allures de « Petit paysan », il bascule très vite du côté de « Les oiseaux ». Just Philippot s’illustre magistralement par ce premier film dans le cinéma de genre made in France, tout comme Julia Ducournau. Les français n’ont plus peur d’aller sur le terrain des américains, pour preuve ce film a des accents de Cronenberg mais avec un béret. Et surtout il invente des menaces nouvelles par le prisme de la fable écolo, politique et sociale. Pas bête du tout en plus de jouer habilement avec un crescendo de tension.

Ce film pose bien la question de l’Homme sur terre, des ressources et apporte une réponse bien à lui. A force de surexploiter la planète et d’être toujours plus nombreux, en tentant de rester maitre du jeu, ne va-t-on pas mettre en place toutes les conditions de notre perte.

Un très bon premier film hors sentiers battus…

Sorti en 2021

Ma note: 15/20