[CRITIQUE] : 8 rue de l’humanité

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Dany Boon
Acteurs : Dany Boon, François Damiens, Laurence Arné, Yvan Attal,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 2h05min.
Synopsis :
Les rues de Paris sont vides et silencieuses. Alors que certains ont préféré fuir la capitale, sept familles sont restées confinées dans un immeuble du 11ème au 8 rue de l’humanité avec entre autres ; une patronne de bistrot qui cherche le moyen de rester ouvert. Un scientifique ambitieux qui veut trouver le vaccin et ne plus jamais s’occuper d’analyses d’urines. Un hypocondriaque en panique mais heureux d’avoir enfin raison, sa femme avocate qui se bat pour concilier vie professionnelle et vie de famille, un coach sportif en ligne qui grossit au fil des semaines, sa fiancée enceinte qui fait le buzz en devenant chanteuse anti Covid, un riche self-made-man désespéré de ne pas avoir le niveau scolaire de son fils de 8 ans… et deux enfants de 8 et 10 ans qui, grâce au confinement, vont tomber amoureux.


Critique :

Handicapé par une écriture pantouflarde aux personnages incarnant de vrais clichés ambulants, ou Boon règle sans subtilité ses comptes tout en ne révolutionnant jamais sa "méthode",#8RueDeLhumanite, trop étiré en longueur, ne vaut que pour quelques gags plus ou moins bien senties pic.twitter.com/WkdZnmfjtK

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 20, 2021

Ne faisons pas (trop) preuve de mauvaise foi, tout le monde - même nous - attendait presque avec un certain sadisme, l'arrivée du nouveau film de Dany Boon, histoire de le dézinguer en bon et du forme comme toute bonne comédie populaire made in France qui se respecte, à une ou deux exceptions près, quand les cinéastes ne décident pas de se moquer de nos poires avec des pro ds à la limite du tolérable.
Et il faut dire que le bonhomme donnait méchamment le bâton pour se faire battre avec son nouvel effort, tant il semblait gentiment jouer la carte de la récupération - potentiellement - dégueulasse et mercantile, en faisant à son tour son petit film sur le confinement du côté de chez Netflix.
Si le projet ne pouvait pas être aussi abject que le bien nommé Connectés de Romuald Boulanger (toujours dispo sur Amazon Prime Vidéo pour les plus courageux), il y avait tout de quoi craindre du résultat... et à raison, tant sa sortie se fait dans un anonymat presque contradictoire en comparaison de son annonce en (très) grande pompe, et de la firme au gros N à vouloir capitaliser (comprendre : remplir son catalogue) sur les productions hexagonales.

Copyright Kris Dewitte/Netflix


Comédie familiale Boonesque (il a co-écrit le script avec sa compagne Laurence Arné, également au casting) louchant gentiment sur la pandémie et ses conséquences, entre la crainte absurde de l'autre et l'élan - déjà oublié - de solidarité du premier confinement, pour mieux épouser les contours d'un espoir candide mais réel du bon vivre-ensemble à coups de bons sentiments aussi éculés que ses gags; 8 rue de l'humanité n'est pas tant une catastrophe sans nom nous rappelant inutilement à un quotidien pas si lointain (paceke tou l'monde il a vécu le confinement et cété pa fassile), qu'une comédie tombant souvent à plat, avec un Boon ressortant une nouvelle fois son rôle d'hypocondriaque insupportable.
Handicapé par une écriture pantouflarde aux personnages incarnant de vrais clichés ambulants - pas même sauvé par du cabotinage extrême du casting -, ou le cinéaste règle sans subtilité ses comptes (Raoult en tête, indirectement incarné par un Yvan Attal qui sauve les meubles) tout en ne révolutionnant jamais les lignes de sa " méthode " (familière au pet près, malgré une émission parfois proche de nous cueillir); le film, trop étiré en longueur, ne vaut que pour quelques gags plus ou moins bien senties.
C'est maigre, rachitique même - aussi sincère que soit parfois son approche et son hommage -, comme quoi il n'y a pas que le gouvernement qui a manqué son déconfinement.
Jonathan Chevrier