Le voleur

Le voleurVol sans cabriole

Georges Randal, orphelin très jeune, est élevé par un oncle cupide dont il s’aperçoit jeune adulte qu’il l’a dépossédé de son héritage. Issu de la bourgeoisie, comme son oncle, mais ruiné par ce dernier il se retrouve sans le sou. Pire encore, il s’aperçoit que sa cousine ; les deux s’aiment depuis leur plus jeune âge ; est promise à un homme fortuné. Lui ruiné ne la mérite pas, les bourgeois n’ont comme valeur que la volonté de faire prospérer les biens familiaux ; cupidité et cynisme seront les premières attaques faites à cette caste. Tiré d’un roman, Louis Malle comme à son habitude est d’une précision absolue sur la description d’une époque et l’ambiance général du roman. Georges Randal commet alors son premier vol ; la motivation de cet acte est clair, faire capoter le futur mariage de sa cousine. L’objectif est atteint, sa cousine reste disponible ; mais lui y perd son âme. Comme un drogué ; et le décor est planté dès le premier délit par une voix off précise ; il ne pourra plus vivre sans cette adrénaline. Il intègre alors la société très organisée des voleurs ; anarchisme, s’enrichir, désir de se ranger tranquillement sont les motivations de ses comparses ; lui ne répond à aucune de ces motivations. Sans dévoiler la fin, cette addiction finit par le consumer et lui faire perdre de vue son objectif initial. Durant toutes ses aventures, Louis Malle en profite pour charger au possible la bourgeoisie de l’époque ; les trahisons et coups bas au sein de cette caste tranche avec la solidarité entre brigands.

Pour jouer le héros glacial, Jean Paul Belmondo est un choix étonnant. Il est glacial ; une forme d’Arsène Lupin, le côté charmeur en moins. A contre-emploi de ce qu’il fera plus tard, ce rôle ne lui offre aucune cascade. On suit un professionnel au travail, pas de glamour et ni de panache. Ce personnage que l’on pense complexe très longtemps se révèle au bout du compte assez basique et c’est ce qui est le plus étonnant au bout des deux heures de film.

Passionnant de suivre ce voleur incarné par un Belmondo tout en retenue, un Louis Malle au sommet de son art et un Jean-Claude Carrière toujours aussi précis dans l’écriture de ses scénarii. Un Belmondo méconnu mais à voir absolument

Sorti en 1967


Ma note: 17/20