[CRITIQUE] : Lily et l’oiseau

[CRITIQUE] : Lily et l’oiseau

Réalisateur : Theodore Melfi
Acteur : Melissa McCarthy, Chris O'Dowd, Timothy Olyphant, Kevin Kline,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Endeuillée, Lilly puise dans une rivalité territoriale avec un étourneau installé dans son jardin la force de se confronter à son chagrin, de faire la paix avec son entourage et de retrouver sa capacité à aimer.


Critique :

Jamais vraiment subtil et aux petites bizarreries étonnamment exacerbées, #LilyEtLOiseau fait cependant mouche grâce à la sincérité et la chaleur jamais feinte qu'il dégage de son histoire déchirante, portée par les prestations impliquées du duo Melissa McCarthy/Chrid O'Dowd. pic.twitter.com/drIbYFCaep

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 24, 2021

Si l'on apprécie énormément la pétillante et désopilante Melissa McCarthy, force est de constater qu'à l'instar du tout aussi appréciable Ryan Reynolds, plus les productions passent, et plus la comédienne devient la caricature de la caricature d'elle-même.
Un constat cruel que son récent Thunder Force, déjà chapeauté par Netflix et mis en boîte par Ben Falcone (son mari à la ville, et pas vraiment habile pour mettre en valeur sa femme à l'écran), ne faisait qu'appuyer avec une sorte de cruauté gênante et limite humiliante, dans ce qui incarnait un bon gros nanar des familles; une déclinaison du genre super-héroïque fastidieuse et prévisible n'assumant jamais vraiment sa loufoquerie ni ses atours - au demeurant séduisant - de buddy movie au féminin.

[CRITIQUE] : Lily et l’oiseau

Copyright Netflix/Hopper Stone


De nouveau présente au coeur du catalogue de la plateforme avec The Starling - Lily et l'oiseau par chez nous- de Theodore Melfi, McCarthy laisse cette fois parler son penchant dramatique aux côtés d'un petit étourneau - d'où le titre.
Centré sur la rivalité territorial un temps conflictuel et un brin cocasse entre une mère endeuillée et un étourneau qui lui en fait voir de toutes les couleurs, avant de virer vers la cohabitation saine ou le premier (bien aidé également par le suivi d'un ancien psychologue devenu vétérinaire), non sans quelques piques, offre de manière totalement improbable des leçons de vie à la seconde (la poussant autant à confronter son chagrin qu'à faire la paix avec elle-même); le film est un mélodrame aussi touchant que son écriture - signée Matt Harris - est atrocement lourde de symbolisme, traitant du sujet difficile du deuil au travers du chagrin et du sentiment de culpabilité intense d'un couple - mais surtout d'une mère - qui perd tragiquement son bébé à la suite d'un SMSN (syndrome de mort subite du nourrisson, dont on ne connaît jamais vraiment la cause).
Jamais vraiment subtil (la faute notamment, au-delà de l'écriture, à un score pesant et omniprésent) et aux petites bizarreries étonnamment exacerbées, The Starling fait cependant mouche grâce à la sincérité et la chaleur jamais feinte qu'il dégage de son histoire déchirante (et universel, dans ce regard sur des hommes et des femmes intériorisant leur douleur et se retrouvent coincés dans des cycles de désespoir), portée les prestations impliquées du duo McCarthy/O'Dowd (sans oublier l'éternellement Kevin Kline, qui illumine de sa présence le film, même dans un tout petit rôle essentiel), touchant en parents endeuillés qui tente tant bien que mal d'aller de l'avant, malgré leurs nombreux revers émotionnels.

[CRITIQUE] : Lily et l’oiseau

Copyright Netflix/Karen Ballard


Tout n'est pas parfait - le film ne prend finalement jamais son envol - voire un chouïa baclé, mais quand le coeur y est, toute production aussi modeste soit-elle, mérite un tant soit peu qu'on lui consacre son temps, même si elle est issue du catalogue aussi foisonnant que changeant d'une plateforme de streaming...
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Lily et l’oiseau