BRAQUEURS : LA SÉRIE (Critique Saison 1) Un flux d’énergie non-stop…

BRAQUEURS : LA SÉRIE (Critique Saison 1) Un flux d’énergie non-stop…BRAQUEURS : LA SÉRIE (Critique Saison 1) Un flux d’énergie non-stop…

SYNOPSIS: Au beau milieu d'une guerre de territoire entre narcotrafiquants, Mehdi (Sami Bouajila), un braqueur chevronné et Liana (Tracy Gotoas), une apprentie voleuse vont devoir faire équipe pour sauver ceux qu'ils aiment.

En 2016, Julien Leclercq avait repris la main après la vive polémique qui avait entachée la sortie de Gibraltar et la polémique qui l'avait violemment opposé à Abdel Raouf Dafri le scénariste, en réalisant Braqueurs un thriller tendu et nerveux qui nous avait scotché par son intensité et sa nervosité. Avec ce vrai film de genre sans fioritures le metteur en scène de L'assaut s'imposait comme une référence pour filmer les fusillades à l'instar d'un Olivier Marchal et sans réinventer la roue, son film de gangsters affichait une action constamment lisible qui ne sacrifiait jamais au sur-découpage et impressionnait par son rythme soutenu et par une distribution badass à grande majorité masculine. Après La Terre et le Sang (déjà sur Netflix), pour Braqueurs: La série, Julien Leclercq s'est adjoint les services du scénariste Hamid Hlioua ( Cannabis) et le réalisateur s'est chargé lui-même de mettre en boite les six épisodes d'une saison qui n'est ni une suite, ni un prequel, mais un pas de côté qui réintègre certaines des péripéties du film comme étant avérées. Le protagoniste principal toujours interprété par Sami Bouajila change de prénom (désormais Mehdi en lieu et place de Yanis) et tout le reste du casting laisse place à de nouveaux interprètes et personnages, plus nombreux, ce qui permet d'étendre la narration au format sériel et de diversifier les péripéties.

Ne nous y trompons pas, Braqueurs : La série, malgré sa durée plus importante n'en reste pas moins tendu vers son but tout du long et la série a pour elle de ne pas s'embarrasser de psychologie superflue ou de narration sophistiquée pour se donner une représentation auteurisante qui n'est pas son ADN profond. La série fait la part belle à l'action, à des courses poursuites impressionnantes, des scènes de tension ultra spectaculaires et des fusillades très réalistes où l'impact des balles et les déflagrations laissent pantois. Braqueurs : La série est un tombereau de violence brute qui nous bluffe par son intensité et ses séquences d'action tant immersives que viscérales. Dans l'épisode 2, une scène de chasse à l'homme dans une cité nous prend réellement aux tripes et est menée avec brio, que ce soit par son découpage ou par son rythme étourdissant. Proprement exécutée, la réalisation est couplée à une photographie qui, notamment dans certaines séquences nocturnes, embellit l'ensemble.

On l'a dit, les limites de l'exercice peuvent être le manque de profondeur et de densité des conflits intérieurs qui rongent les personnages et qui ne sont pas suffisamment exploitées mais la note d'intention est claire d'entrée, Braqueurs : La série ne fait pas dans la dentelle mais ce n'est pas non plus ce qu'on en attend. Aux côtés d'un Sami Bouajila pour lequel le mot charisme semble avoir été inventé, on trouve les toujours parfaits Salim Kechiouche, Samuel Jouy et Clément Manuel ou des jeunes comme Kévin Mischel. Mais la différence fondamentale avec le film, c'est l'importance donné aux personnages féminins interprétés par Tracy Gotoas, Nabiha Akkari, Sofia Lesaffre ou Lubna Azabal ce qui dans ce type de série est une très bonne surprise. Tracy Gotoas notamment démontre un tempérament de feu assez saisissant. Braqueurs : La série rassemble un flux d'énergie qui fait battre le cœur plus vite au long de six épisodes qui passent comme l'éclair. Une réussite dans le genre, qui ne convaincra sans doute pas les plus réticents à ce style sec et brutal mais pour ceux qui en sont friands, c'est un plaisir qui ne se refuse pas.

Crédits: Netflix