Supersonic man

Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Supersonic man » de Juan Piquer Simon.

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« Puisse la grande force de la galaxie m’accompagner ! »

Depuis le fin fond de l’espace, l’extraterrestre Kronos est envoyé sur la Terre avec pour mission de rétablir l’ordre.

Il s’installe à New York et devient un super héros. Il va avoir fort à faire en affrontant le Docteur Gulk, le chef d’une organisation secrète voulant dominer le monde.

« Quelle jouissance tirez-vous d’un pouvoir que vous ne méritez pas ? »

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L’année 1979 voit débouler sur les écrans un drôle de superhéros aux collants bleus qui écrase alors presque tout sur son passage. C’est qu’avec son « Superman », Richard Donner fait plus que de dépoussiérer une vieille franchise dont les adaptations télévisées commençaient à sentir un peu la naphtaline : il invente quasiment le film de super-héros moderne, genre avec ses codes et ses effets spéciaux révolutionnaires (pour l’époque). Un genre cinématographique dédié au grand spectacle et au divertissement, et résolument pensé pour en mettre plein la vue aux spectateurs. Forcément, cela allait ouvrir de nouvelles possibilités pour les cinéastes de tous bords.Et susciter son lot d’imitations, pastiches et autres contrefaçons. Comme par exemple ce « Supersonic man », pastiche assumé sorti la même année sur les écrans. Un film signé du réalisateur espagnol Juan Piquer Simon, grand spécialiste des effets spéciaux fauchés et figure du cinéma bis européen (« Voyage au centre de la Terre » ou l’horrifique « Le sadique à la tronçonneuse »).

« Il n’y a pas de pire fou qu’un vieux fou ! »

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Tenue rouge et slip bleu (soit l’inverse exact de « Superman »), « Supersonic man » semblait de prime abord très fortement calqué sur l’illustre héros de DC Comics, venant comme lui d’une planète lointaine et usant de ses pouvoirs pour sauver l’Humanité des menaces d’une force maléfique. Mais la comparaison s’arrêtera finalement là. D’une part, car le scénario très resserré (le film dure à peine 88 minutes) ne prend pas vraiment le temps de développer les motivations de son personnage principal ni de le doter d’une quelconque forme de complexité (tout juste le devine-t-on séducteur à ses heures perdues). D’autre part car les moyens très limités de cette petite coproduction italo-espagnole destinée aux circuits d’exploitation ne peuvent pas rivaliser avec ceux de la Warner. Du coup, il en ressort une petite série Z improbable, au kitsch totalement assumé (le masque à paillettes du héros !), aux effets spéciaux foireux (les incrustations grossières et inesthétiques du héros volant sur des stock-shots de New-York ; l’hélicoptère dont on perçoit qu’il s’agit d’une maquette)  et aux incohérences voyantes (la moustache du héros qui disparait dès lors qu’il enfile son costume). Mais Juan Piquer Simon y met tellement de générosité (la bagarre générale dans le bar sur de la musique country, le combat final) et d’humour qu’il réussit le tour de force de rendre cette production fauchée finalement drôle et réjouissante. Le manque de moyens renforçant même par moment (on pense au robot tueur, arme ultime du méchant) l’esprit BD de son entreprise. Un film à prendre pour ce qu’il est, à savoir du pur cinéma d’exploitation. Dans son genre, « Supersonic man » est plutôt fun.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale italienne (2.0) ainsi qu’en version française (2.0, avec quelques séquences en VOSTFR). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de « Le tournage de Supersonic Man » par Christian Lucas (16 min.), « Juan Piquer Simón, le réalisateur supersonique » par Christian Lucas (29 min.), un Diaporama et une Bande-annonce.

Édité par Artus Films, « Supersonic man » est disponible en DVD depuis le 1er juin 2021.

Le site Internet de Artus Films est ici. Sa page Facebook est ici.