Cyrano de Bergerac

Par Dukefleed
Un air de panache...

Adapté une des pièces majeures du théâtre français était une gageure à plus d’un titre, le grand Orson Welles s’y cassera même les dents, ne trouvant pas de studio pour financer son projet pharaonique.

Jean-Paul Rappeneau et Jean-Claude Carrière (scénariste) ne reculent pas devant la difficulté en faisant un point d’honneur à conserver les dialogues originaux. Edmond Rostand déjà raillé et anachronique en 1897 avec son écriture en alexandrin devait enjamber par ses vers près d’un siècle. Gros travail de Rappeneau et Carrière sur le texte en élaguant les tirades obsolètes et en modernisant par petites touches certaines. Objectif : ramener la pièce de 4 heures dans une durée acceptable par le spectateur : 2h17. Rien que cela tenait du miracle.

La réalisation très enlevée donne un dynamisme au film toujours éclatant à ce jour.

Et Gérard Depardieu y est grandiose, capable de prouesses déclamatives, de frasques excessives autant que de l’émotion la plus fine et la plus subtile. Jacques Weber qui joua longtemps le rôle-titre au théâtre fait un Duc de Guiche tout aussi éblouissant. Paradoxe, ce sont les deux jeunes Anne Brochet/Vincent Perez qui sont le plus fades.

Ce Cyrano fait office de référence ; et même mon jeune ado de 13 ans est tombé sous le charme de ce film dans lequel pourtant tous les dialogues sont en alexandrin. Vive la vulgarisation culturelle.

Sorti en 1990


Ma note: 18/20