Gagarine

Par Dukefleed
Cité en orbite autour de Paris

Gagarine, le personnage principal du film, est une cité HLM de la banlieue parisienne. Inauguré en 1963 par le cosmonaute lui-même, les images d’époque en attestent. Cette cité doit être détruite 55 ans seulement après sa construction et ses habitants relogés et disséminés dans les banlieues environnantes. Cette destruction est bien le symbole de l’abandon de ces cités par les pouvoirs publics ; cités devenues insalubres faute d’entretien régulier. Et c’est dans ce lieu et au moment de la décision d’évacuation que Youri (çà ne s’invente pas) né ici, décide d’entrer en résistance pour sauver ce qui est sa planète… son monde.

Ce film donne à voir une image positive de la banlieue loin des chiffres et statistiques lui donnant une image déplorable ; que les medias relaient à loisir. Ces cités bruissent de relations humaines fortes, de solidarité et de rêves démesurés. Faire de l’immense structure architecturale de « Gagarine » un vaisseau dans l’imaginaire de Youri participe au conte et relate magnifiquement la créativité inexploitée de ses habitants. On est loin de « La haine » ou de « Les misérables ». C’est une vision positive de la banlieue sans être béni-oui-oui.

Tourné comme un poème visuel, ce film fourmille d’idées de mise en scène. Les deux créateurs du film se sont immergés longuement dans la cité et ont créé du lien avec ses habitants pour un documentaire. Cet aspect irrigue tout le film sous forme de vignettes au point que ces figures bien réelles peinent à exister comme des êtres de fiction.

Une bouffée d’oxygène créative mais trop fictionnellement distancé


Sorti en 2021

Ma note: 13/20