Tremblement de terre

Un grand merci à BQHL Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Tremblement de terre » de Mark Robson.

Tremblement_de_terre

« Un séisme d’une telle puissance dégagerait plus d’énergie que les explosions combinées d’Hiroshima et Nagasaki »

Los Angeles. L'ingénieur Stuart Graff qui vient de se séparer de sa femme Remy, entretient une liaison avec la veuve d'un collègue, Denise Marshall. Mais Remy tente de convaincre son père, Sam Royce (qui est également l'employeur de Stuart) de mettre fin à cette relation. Dans un autre coin de la ville le sergent de police Lew Slade est suspendu pour avoir frappé un autre policier, et Jody, tenant d'une épicerie générale, ne pense qu'à séduire Rosa, sœur de Sal, l'assistant de Miles Quade, un casse-cou de la moto. Leurs vies vont être bouleversées par un terrible tremblement de terre...

« C’est la première fois de ma vie que j’ai honte de ma profession. Jamais nous n’aurions du bâtir des maisons aussi hautes. C’est une monstruosité ! »

Tremblement_de_terre_Geneviève_Bujold

Le cinéma américain des années 70 voit l’avènement d’un genre assez nouveau, à savoir le film catastrophe. Un genre qui apparait comme une sorte d’exutoire (ou de moyen d’exorciser les peurs collectives) pour une population américaine chauffée à blanc par vingt-cinq années de troubles divers (chasse aux sorcières, assassinats des frères Kennedy et de Martin Luther King, scandales politiques des Pentagon Papers et du Watergate, embourbement au Vietnam) qui auront généré un climat de défiance et de paranoïa. Le principe de la « catastrophe » sera ainsi décliné à toutes les sauces, qu’elle soit aérienne (« Airport » et ses suites, « Alerte à la bombe »), maritime (« L'aventure du Poséidon »), terroriste (« Terreur sur le Britannic »), sanitaire (« Le pont de Cassandra ») ou écologique (« L’inévitable catastrophe »). Le genre connait ainsi son apothéose en 1974, année où sortent coup sur coup « La tour infernale » de John Guillermin (avec Paul Newman et Steve McQueen) et « Tremblement de terre » de Mark Robson.

« Les tremblements de terre déchainent les plus bas instincts »

Tremblement_de_terre_Charlton_Heston

Comme son nom l’indique, « Tremblement de terre » base son intrigue sur la peur - jusqu’alors assez peu exploitée au cinéma - du risque sismique. Et plus précisément du « Big one », ce séisme tant redouté et d’une intensité inédite dont on pense qu’il ravagera une partie de la Californie et notamment la ville de Los Angeles. Construit sur le même modèle scénaristique que les autres films du genre, « Tremblement de terre » s’intéresse ainsi à une galerie de personnages ordinaires dont les destins seront entremêlés du fait de la catastrophe et qui révèlera la véritable personnalité de chacun d’eux, qu’elle soit héroïque (le policier suspendu, l’ingénieur en chef) ou plus sombre (le réserviste brimé qui abuse du pouvoir de son uniforme). Dans tous les cas, Mark Robson s’emploie à proposer un film résolument spectaculaire. Compte tenu des moyens techniques de l’époque, les scènes de destruction de la métropole californienne (notamment la destruction des buildings et des maisons qui s’écroulent sur les habitants) demeurent d’une grande efficacité et représentent autant d’épreuves de bravoure pour les personnages qui doivent assurer leur survie (l'évacuation d'un immeuble dont l'escalier s'est écroulée ou la percée d'un tunnel dans les égouts pour tenter de rejoindre les survivants d'un hôpital prisonniers des gravats). En creux, on sent poindre dans le film un peu de cette paranoïa - ou du moins une forme de remise en cause du système américain - lorsque sont évoqués les promoteurs qui refusent de payer plus cher des bâtiments aux normes antisismiques ou les défaillances des services de l’État (le réserviste zélé, l’hôpital qui s’effondre, le maire et le directeur du barrage qui rechignent à prendre leurs responsabilités). Porté par un casting plutôt haut-de-gamme (les oscarisés Charlton Heston et George Kennedy en tête, mais aussi Ava Gardner et Geneviève Bujold), ce « Tremblement de terre » reste un divertissement de très bonne facture. 

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné des modules « Le Sensurround expliqué par Ben Burtt », « Les effets spéciaux optiques d’Albert Whitlock » et de Scènes inédites issues de la version longue TV. Un livret de 24 pages conçu par Marc Toullec vient compléter avantageusement cette édition.

Édité par BQHL Editions, « Tremblement de terre » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 15 juin 2021.

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