Que dios nos perdone

Que dios nos perdoneLe film qui révéla Sorogoyen

Deux flics à la marge, limite un peu tarés mais chacun dans leur genre, enquêtent sur des meurtres et viols de vieilles bigotes dans un Madrid écrasé par la chaleur. Sans ces deux flics hargneux, ces affaires auraient tout pour devenir des « cold case ».

Deux flics lancés à la recherche d’un serial killer au profil psychologique atypique, ce polar espagnol à tous les atours du thriller fincherien type « Zodiac ». Surtout qu’aux manettes Rodrigo Sorogoyen ne nous laisse jamais respirer, une grande maitrise de la mise en scène et du montage qui fait de lui une référence européenne voire plus. Il sait créer une atmosphère glauque, lourde, glaçante et tendue. L’intrigue est oppressante et tenue par un scénario quoi que classique mais sans trop de faille, si ce ne sont les deux flics aux traits de caractères trop prononcés pour être totalement crédible. On comprend très vite pourquoi ce choix ; Sorogoyen veut montrer trois personnages (les 2 flics + le tueur de mamies) partageant une frustration sexuelle qui les poussent à interroger leur virilités respectives. C’est ce tiroir qui rend aussi son film plus attractif qu’un banal polar.

Un très polar à ne pas louper surtout qu’il est porté par un metteur en scène de grand talent.

Sorti en 2017

Ma note: 15/20