Le justicier de minuit

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Le justicier de minuit » de J. Lee Thompson.

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« Vu la manière dont la loi protège ces salopards, c’est à croire qu’ils sont en voie de disparition ! »

Leo Kessler est l’un des flics les plus expérimentés de Los Angeles. Avec son partenaire Paul McAnn, il se lance à la poursuite de Warren Stacey, un détraqué sexuel qui éventre ses victimes selon un rituel bien précis. Lorsqu’il parvient à l’arrêter, Kessler est effaré d’apprendre que la justice a remis le tueur en liberté, faute de preuves. Très vite, un autre meurtre est commis. Cette fois, Kessler est bien décidé à stopper l’assassin… mort ou vif !

« Entrez dans la salle d’audience, oubliez tout ce qui est légal et ne pensez qu’à ce qui est juste » 

Le_justicier_de_minuit_Charles_Bronson

Venu du monde du théâtre, J. Lee Thompson se fait repéré avant-guerre comme scénariste avant de devenir dans les années 50 l’un des jeunes cinéastes les plus en vue du cinéma populaire britannique. Mais c’est à Hollywood, à la fin des années 50, que sa carrière va prendre une nouvelle dimension. Là, le cinéaste va se spécialiser dans les grosses productions d’aventures et d’action qui deviendront sa marque de fabrique et qui cartonneront (pour la plupart du moins) au box-office. On lui doit ainsi « Aux frontières des Indes » (1959, avec Lauren Bacall), « Les canons de Navarone » (1961, avec Gregory Peck), « Les nerfs à vif » (1962, avec Peck et Mitchum), « Les rois du soleil » (1963, avec Yul Brynner), « L’or de Mackenna » (1969, de nouveau avec Peck) ou encore les deux derniers volets de la saga de « La planète des singes » (1972 et 1973). Si sa carrière décline un peu au milieu des années 70, il y fait néanmoins la rencontre de l’acteur Charles Bronson sur « Mr St. Yves » (1976). Le début d’une longue collaboration de près de quinze ans, qui aboutira à neuf films tournés ensemble, principalement des polars virils tournés pour le compte de la Cannon.

« Vous avez essayé de me tuer. Alors j’ai une dette envers vous. Et je paye toujours mes dettes ! »

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Contrairement à ce que pourrait laisser croire son titre français assez largement opportuniste, « Le justicier de minuit » n’a aucun lien avec la lucrative saga « Un justicier dans la ville ». Si ce n’est, bien entendu, son acteur principal, Charles Bronson, qui ne campe pas ici un citoyen ordinaire jouant les vengeurs anonyme, mais bien un inspecteur de police en charge de la traque d’un dangereux tueur en série. Polar burné et brutal dont l’acteur s’est alors fait une spécialité, « Le justicier de minuit » tire son intérêt de son caractère assez racoleur du pour l’essentiel à ce personnage de tueur pervers et sexuellement impuissant, ainsi qu’à ses scènes de meurtres par éventration assez effroyables. Malheureusement, le scénario reste tout de même assez inégal. Et si on prend un réel plaisir à voir Bronson harceler ce tueur narcissique qui prend un malin plaisir à échapper à la justice, force est aussi de reconnaitre que ce dernier est assez caricatural, au point de paraitre plus ridicule qu’inquiétant (notamment du fait de son rituel de se dénuder intégralement lorsqu’il s’apprête à commettre un meurtre). De même que ses victimes paraissent parfois un peu cruches et empotées, notamment dans la séquence finale du massacre des infirmières durant laquelle toutes se laissent tuer sans se défendre et,surtout, sans s’unir. Au final, en reprenant une bonne recette éprouvée (un peu de perversité, d’immoralité, de nudité et de voyeurisme), « Le justicier de minuit » apparait comme une série B à la violence assez crue qui flatte – comme souvent – les plus bas instincts des spectateurs pour retenir leur attention. Un Bronson un peu mineur qui se laisse cependant regarder sans déplaisir.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une Présentation par Gérard Delorme (12 min.), du documentaire « Charles Bronson, un héros populaire » (40 min.) ainsi que de bandes-annonces.

Édité par Sidonis Calysta, « Le justicier de minuit » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 20 mai 2021.

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.