[CRITIQUE] : Le Dragon-Génie

[CRITIQUE] : Le Dragon-Génie

Réalisateur : Chris Appelhans
Acteurs : avec les voix de John Cho, Jimmy Wong, Natasha Liu Bordizzo,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min.
Synopsis :
Din, un étudiant ambitieux mais sans le sou, et Long, un dragon cynique mais tout-puissant capable d'exaucer des vœux, se lancent dans une aventure délirante à travers le Shanghai d'aujourd'hui à la recherche de Lina, une amie d'enfance que Din n'a pas revue depuis longtemps. Leur périple les conduira à se poser certaines questions existentielles, car si l'on peut obtenir tout ce que l'on souhaite, il faut alors déterminer ce qui compte réellement.


Critique :

Joli conte folklorique aux valeurs délicates et au regard sincère sur l'amitié, emballé dans une animation colorée et fluide,#LeDragonGénie insuffle une énergie nouvelle à un conte séculaire et incarne une sympathique séance animée qui ne se limite pas à ses (gros) airs familiers pic.twitter.com/GBmVsGk5e9

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 12, 2021

Il y a quelque chose d'assez incompréhensible dans le fait que Sony Animation, pourtant pas gauche pour ce qui est de produire des films plutôt chouette, ait décidé de larguer à Netflix (pandémie oblige certes, mais cela ne justifie pas tout), deux de ses plus récents efforts, qui se trouvent être paradoxalement, deux de ses meilleurs depuis bien longtemps.
Non pas que Le Dragon-Génie puisse rivaliser artistiquement et (surtout) thématiquement avec la petite bombe que fut Les Mitchell contre les Machines, mais l'énergie et la sincérité qui s'en dégage, surplombant même ses défauts évidents, en aurait fait un joli rendez-vous dans des salles obscures qui ne demandent que cela.
L'histoire du film suit celle de Din un enfant espiègle et imaginatif qui se lie d'amitié avec Li Na, une autre fauteuse de troubles à l'école, jusqu'à ce que le père de cette dernière ne sépare le tandem et que celle-ci déménage ailleurs.
Une décennie plus tard, une Li Na résolument plus chic et célèbre apparaît sur les panneaux d'affichage de la ville, tandis que Din vit dans le même appartement exigu avec sa mère et travaille comme livreur de nourriture, tout en aspirant à reconquérir sa partenaire dans la délinquance.
Et c'est là qu'un dragon magique nommé Long entre dans la danse, pour l'aider dans sa quête...

[CRITIQUE] : Le Dragon-Génie

Copyright Netflix


Passé la polémique facile - mais pas totalement infondée - du plagiat plus ou moins assumé d'Aladdin de l'écurie Disney (partons sainement du principe qu'ils se sont inpirés du même conte des Milles et une Nuit et que, par ailleurs, la firme aux grandes oreilles à un petit retour de bâton du procédé quelle a toujours opéré sans la moindre gêne durant des décennies), ici expurgé de ses intermèdes musicaux et transposé dans un cadre chinois - ici Shanghai - contemporain (mais ne jouant pas pour autant la carte de l'hyper-réalisme, plus celle d'une approche caricature); le film de Chris Appelhans peut se voir pour ce qu'il est : un joli conte folklorique aux valeurs délicates (toujours rester soi-même), emballé dans une animation colorée, fluide et vibrante et offrant un regard sincère sur l'amitié et le vieillissement des relations, au moment du dur passage à la vie d'adulte (et la quête intime de retrouver la seule personne qui nous fait nous sentir entier).
Traitant de thèmes matures avec nuance et intelligence (notamment l'importance du statut social et la lutte des classes, chacune définissant quelques traits de personnalités des personnages), insufflant une énergie nouvelle à un conte séculaire avec des gags visuels gentiment hystériques - comme la saga Hôtel Transylvanie -, le tout porté par un casting vocal au diapason (John Cho est un Long génial et au design éloigné du dragon traditionnel, qui accentue une écriture profonde et humanisée du personnage, aussi cynique qu'il est blasé); Le Dragon-Génie est une agréable et divertissante séance animée qui ne se limite pas à ses (gros) airs familiers.
Et c'est tant mieux.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Le Dragon-Génie