LE DISCOURS (Critique)

LE DISCOURS (Critique)
LE DISCOURS (Critique) SYNOPSIS: Adrien est coincé. Coincé à un dîner de famille où papa ressort la même anecdote que d'habitude, maman ressert le sempiternel gigot et Sophie, sa soeur, écoute son futur mari comme s'il était Einstein. Alors il attend. Il attend que Sonia réponde à son sms, et mette fin à la " pause " qu'elle lui fait subir depuis un mois. Mais elle ne répond pas. Et pour couronner le tout, voilà que Ludo, son futur beau-frère, lui demande de faire un discours au mariage... Oh putain, il ne l'avait pas vu venir, celle-là ! L'angoisse d'Adrien vire à la panique. Mais si ce discours était finalement la meilleure chose qui puisse lui arriver ?

Avec Le Discours, le réalisateur et scénariste Laurent Tirard qui s'est spécialisé au fur et à mesure des années dans l'adaptation de bandes dessinées au cinéma - il est notamment derrière Astérix et Obélix au Service de sa Majesté ou encore Le Petit Nicolas 1 et 2- nous propose une adaptation d'un roman de FabCaro. Alors qu' Adrien attend impatiemment une réponse à un SMS de la part de sa petite amie Sonia, elle qui avait déclaré une " pause " dans leur relation quelques heures auparavant, le voilà coincé à un repas de famille sans surprise où chaque protagoniste répète les mêmes poncifs et les mêmes histoires en boucle. Mais c'était sans compter Ludo, son beau-frère, qui lui demande alors de faire un discours pour le mariage de sa sœur. Un discours, vide de sens dans son univers où seul compte ce message qui n'arrive jamais.

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Le Discours, de par sa structure singulière, propose une vision fantaisiste du réel, multipliant les idées de mise en scène pour raconter son histoire. Les murs tombent, disparaissent, les lumières s'éteignent, les décors changent en un clignement d'œil. Le réalisateur joue avec le spectateur, le plongeant dans une pièce de théâtre cinématographique, reprenant des codes précis pour mettre en image l'esprit aussi inventif que fouillis du protagoniste. Trentenaire paumé, dépassé par le monde qui l'entoure et se posant toujours trop de questions, Adrien devient vite notre référentiel dans l'univers visuel du film. Cependant, Le Discours finit à certains instants par trop se reposer sur son concept, et manque de creuser encore plus ses personnages, qui restent alors assez superficiels. Mais à vrai dire, cela n'est pas gênant, étant donné les partis pris de la mise en scène, qui reposent plus sur ses décors et sur son histoire d'amour centrale que sur la profondeur de ses personnages. Laurent Tirard creuse alors le quotidien d' Adrien, balayant alors son regard acéré sur le monde qui l'entoure, comme le fait le protagoniste.

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Avec poésie, le film effleure des détails d'observation, ces petites choses qui bâtissent le réel que l'on ne remarque qu'en maintenant notre attention dessus, et qui ne nous lâchent plus une fois constatées, construisant alors un vrai univers autour de notre personnage. A travers différentes situations racontant façon flashback la rencontre d' Adrien et Sonia, on fait la connaissance d'une multitude de personnages secondaires - des fois juste le temps d'une seule scène - apportant chacun un élément de réflexion pour notre protagoniste. Car cette question qui le taraude, à savoir " Pourquoi Sonia ne répond-elle pas à mon sms ", va amener en réaction en chaîne une réflexion sur qui il est. Et la mise en scène minimaliste rend cette remise en question d'autant plus attachante car particulièrement rassembleuse.

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Le film emporte dans son singulier concept une palette de comédiens qui portent l'histoire avec justesse. En tête de proue, un Benjamin Lavernhe qui s'offre un premier rôle riche. Lui qui signait un personnage brillant dans Mon Inconnue d' Hugo Gélin prend ici une place de choix. Adrien est aussi attachant que frustrant, prenant systématiquement la mauvaise décision au mauvais moment. Entre maladresse sociale et honnêteté mal placée, il se pose comme le support de cet univers minimaliste bancal et imprévisible comme ses décors. On retrouve à ses côtés la très attachante Sara Giraudeau dans le rôle de Sonia, raison principale des questionnements existentiels d' Adrien. Et une galerie très éclectique de personnages secondaires habillent le récit, où des comédiens de tous horizons se rencontrent. On y trouve Kyan Khojandi, Julia Piaton, François Morel ou encore Guilaine Londez, composant cette famille en apparence ennuyante et dysfonctionnelle si l'on s'attarde sur leurs défauts, comme le fait Adrien. En somme, Le Discours est un film touchant et savoureux, qui reste pourtant assez propre dans son approche minimaliste et théâtrale. On y retrouve tout de même une palette d'éléments riche en idées qui rend l'ensemble attachant. On se plaît à se plonger dans cet univers régit par l'esprit d' Adrien, jonglant entre souvenirs, apartés et réel avec la maladresse d'un homme se répétant en boucle les mêmes questions au lieu d'agir. Ce discours sera peut-être pour lui l'occasion d'une introspection indispensable pour comprendre enfin de quoi il a besoin (et envie). Les aspects lisses du film s'oublient assez facilement grâce à son inventivité et sa sympathie, et offrent une bande originale enthousiasmante et un casting éclairé.

LE DISCOURS (Critique)

Titre Original: LE DISCOURS

Réalisé par: Laurent Tirard

Casting : Benjamin Lavernhe, Sara Giraudeau, Kyan Khojandi ...

Genre: Comédie

Sortie le: 09 mai 2021

Distribué par: Le Pacte

LE DISCOURS (Critique) BIEN