L'été meurtrier

L'été meurtrierActe de naissance d’Adjani

Ce film consacra pour la seconde fois Adjani aux César mais surtout en fit une grande star nationale populaire. En première intention, elle refusa ce rôle en raison de trop nombreuses scènes nues, elle devenue jeune maman dû se battre pour le récupérer au nez et à la barbe de sa concurrente dans le même registre au début des 80’s : Valérie Kapriski. Et pourtant cette nudité était incontournable pour conter l’histoire de cette jeune femme éprise de vengeance ; en effet, une des répliques phare du film prononcée par le personnage d’Adjani est en parlant de sa rapidité à calculer : « çà et mon cul, ce sont les deux choses que m’a donné le bon dieu ». En effet, incandescente, manipulatrice, séductrice, elle se sert de sa plastique de rêve via des tenues hyper sexys dans un seul but, venger sa mère du viol dont elle est le fruit, et surtout se venger de cette absence de son père génétique ayant perturbée sa construction personnelle. Se prénommant Eliane, elle se surnomme « Elle », un pseudo troublant de dé personnification, et c’est bien un des sujets du film qui trouve sa clef dans son pénible dénouement. En effet, « Elle » n’est qu’un corps qu’elle véhicule comme un objet sans affect pour les gens qui l’entoure, « Elle » ne parvient pas à aimer ; son besoin de vengeance pourri toutes ses relations. Adjani est aussi entouré d’un casting exceptionnel : Alain Souchon, François Cluzet, Suzanne Flon, Michel Galabru, Manuel Gélin,… Après une première heure à couper le souffle durant laquelle Adjani enflamme la pellicule ; on peut regretter un final prévisible mais surtout trop vite expédié. Ce coup d’accélérateur dénote avec le reste d’un film qui prend bien le temps de se poser et d’installer le spectateur dans le climat de tension. Un grand film populaire malgré tout et qui me rappelle au combien j’avais été troublé à 20 ans par ce personnage interprété par Adjani.

Sorti en 1983


Ma note: 15/20