Cinéma | ADIEU LES CONS – 13/20

De Albert Dupontel
Avec Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié

Cinéma | ADIEU LES CONS – 13/20

Chronique : Pas grand fan de Dupontel, c’est un peu en traînant des pieds que je me suis décidé à découvrir le César 2020 du meilleur film. En revanche j’aime beaucoup Virginie Efira… Je me suis donc laissé convaincre. Avec deux confirmations à la clé : Albert Dupontel est décidemment un acteur limité (il faut vraiment qu’il arrête de se donner les premiers rôles quand il ne leur correspond pas) mais un réalisateur inspiré.
Sa mise en scène est à la fois singulière et séduisante. Dupontel nous plonge dans un monde sépia, l’enrobe de couleurs chaudes et affiche beaucoup de maitrise et d’originalité dans ses mouvements de caméra. Ses plans sont toujours très beaux, fluides, riches d’une imagerie cartoonesque qui fourmille d’idées.
Même si les films de Dupontel ont toujours un fond politique (pour le coup ici pas très subtil), le réalisateur privilégie l’humain et construit un univers chaleureux pour contrebalancer la solitude et la détresse de ses personnages, il les entoure d’une certaine bienveillance et fait poindre des lueurs d’espoir.
Cette dualité entre légèreté et tragique se retrouve dans les dialogues, très bien écrits, drôle et parfois emprunts d’une poésie toujours à propos.
Efira s’en sort remarquablement bien, même quand le scénario flirte avec la guimauve, elle reste digne et porte le film. Elle allie fraicheur, humour et émotion, bien épaulée par son hilarant sidekick M. Blin, trouvaille formidable. Nicolas Maré est exceptionnel. Si l’un des César d’Adieu les cons est mérité, c’est bien celui du meilleur second rôle. Car pour celui du meilleur film, c’est beaucoup moins évident.
En dépit de sa réussite formelle évidente et de son écriture solide, son scénario est parfois plombé par une naïveté excessive et une pointe de démagogie.
Une jolie fable, vraiment, un peu maladroite dans son engagement mais définitivement touchante.

Synopsis : Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.