LA FEMME A LA FENÊTRE (Critique)

LA FEMME A LA FENÊTRE (Critique)

LA FEMME A LA FENÊTRE (Critique) SYNOPSIS: Anna Fox, une psychologue pour enfants agoraphobe vivant cloîtrée dans sa demeure new-yorkaise, se met à espionner par la fenêtre la famille d'allure parfaite qui s'est installée de l'autre côté de la rue. Sa vie bascule quand elle assiste par hasard à un crime épouvantable.

Certains films viennent démontrer à quel point un réalisateur aussi talentueux soit-il peut finir par se perdre dans un projet en étant tellement obnubilé par la forme, par ses expérimentations visuelles, par ses références cinéphiles, qu'il le vide de toute émotion, met entre nous et le film un miroir à travers lequel il est impossible de passer, la seule chose qui soit visible et palpable étant son reflet. Il est néanmoins difficile de juger sévèrement ou de faire la fine bouche avec un film dans lequel la mise en scène atteint un réel degré de virtuosité, occupe une place absolument centrale dans un récit auquel elle donne sans cesse sa coloration, son rythme, d'autant plus en ces temps d'uniformisation, de mise en scène impersonnelle derrière laquelle on ne trouve nulle trace de la personnalité, de la sensibilité ou du point de vue de réalisateurs se comportant comme de simples exécutants. Pour autant, comme nous le répétons souvent pour en faire le constat à de nombreuses reprises, les bonnes intentions et le talent ne suffisent pas à faire un grand film. Avec La Femme à La Fenêtre, le fait est que Joe Wright donne à voir plus qu'il ne donne à ressentir ou réfléchir. Il fait de son film un exercice de style, foisonnant, sur certains points assez brillant, au service d'un mind game avec le spectateur jouant de l'ambiguïté et des rebondissements du scénario. S'il le fait avec un brio que l'on ne peut pas ne pas voir et qui dans quelques scènes arrive à nous électriser, que l'on perçoit aussi l'enthousiasme palpable du grand formaliste qui trouve là un terrain de jeu idéal, il finit néanmoins, à force d'effets, de clins d'œil de cinéphile fétichiste, par corseter son film et bloquer l'émotion derrière cette belle vitrine.

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Entre le thriller hitchockien qui ne s'en cache pas jusqu'à klaxonner sa référence ( Fenêtre sur Cour) dans l'une des premières scènes, le thriller psychologique teinté par la psyché perturbée de son personnage principal et le thriller des années 90 dans son drôle de dernier acte, se trouve un film que l'on voudrait aimer pour la beauté de son écrin et la somme des talents de son casting ( Amy Adams, Julianne Moore, Gary Oldman , Jennifer Jason Leigh ) On voudrait pouvoir se connecter totalement à Ann Joe Wright mais tout est étouffé par le cadre qu'il crée ainsi que par la musique omniprésente et rapidement agaçante de Danny Elfman. Rien ne filtre, rien ne passe de façon viscérale, tout est fléché, surligné sans nous laisser le temps d'appréhender par nous-même ce récit et ces personnages, enfin si tant est qu'on puisse dire qu'ils existent et aient quelque chose à offrir au delà de leur caractérisation " over the top " dans le scénario de Tracy Letts (excellent quand il travaille avec William Friedkin) adaptant le best seller de A.J Finn. Les réécritures du film après des projections tests négatives auront peut être rendu son intrigue plus lisible mais n'auront pas permis de réinjecter un peu de vie et de chair dans un film qui s'est perdu dans les limbes des intentions de son metteur en scène et qui est lesté par une écriture de thriller psychologique bas de gamme ou, disons, pour être un peu moins sévère, terriblement daté et prévisible dans ses rebondissements. a et appréhender tout ce récit à travers elle, comme cela est l'ambition de

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On comprend ce qui a plu à Joe Wright dans cette adaptation du best seller de A.J Finn: filmer en quasi huis clos, dans une grande maison, une femme aux prises avec ses troubles mentaux, le poids de son passé et sa perception troublée de la réalité alors qu'elle va être le seul témoin d'un meurtre. Il peut jouer de ce trouble, nous le faire ressentir, faire de cette maison le reflet de l'enfermement mental d' Anna qui se retrouve aux prises avec un monde dont elle cherchait jusque là à s'échapper, à n'en être en tout cas qu'une simple spectatrice depuis la fenêtre où elle observe toute la vie de son quartier. Son agoraphobie est au centre de l'intrigue quand c'est elle qui en fait le témoin impuissant d'un meurtre comme James Stewart , cloué sur sa chaise, l'était dans Fenêtre sur Cour dont La Femme à la Fenêtre propose une variation. Joe Wright a montré dans ses précédents films qu'il est un excellent directeur d'acteurs, bien avant même que Gary Oldman ne décroche un Oscar ( Les Heures Sombres), qui parvient en particulier à sublimer le talent de ses actrices ( Keira Knightley n'a jamais été aussi juste que devant sa caméra). Avec Amy Adams, il disposait d'un stradivarius qui nous autorisait les plus grands espoirs. Malheureusement, même une aussi grande actrice peut se retrouver perdue quand le scénario lui donne si peu de matière et que son metteur en scène surligne tout, ne prend pas le temps de laisser au spectateur la possibilité de se faire sa propre opinion et de comprendre ce qui se passe intimement pour Anna. Quand les causes principales de son état mental sont utilisées comme un twist scénaristique, son agoraphobie n'est au final que survolée et nous de rester simple spectateur d'une performance qui finit par frôler la caricature et qui, en tout cas, ne génère aucune émotion.

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Au delà d' Amy Adams et exception faite d'une fantomatique Jennifer Jason Leigh (dont il faut bien dire que cela fait plusieurs années qu'on ne perçoit plus aucun signe d'activité cérébrale dans ses rôles), tout le casting donne le sentiment de ne trouver le salut que dans le sur-jeu, finissant de faire glisser le film vers le thriller du samedi soir dont on attend le dernier acte tout en pouvant en deviner le contenu et l'issue. De la promesse de thriller hitchcockien on glisse vers un final téléphoné et d'une maladresse embarrassante dans sa volonté d'en faire trop et de " rejouer " Les Nerfs à Vif, confirmant, à nos yeux, que Joe Wright est moins intéressé par ses personnages et la possibilité de palier les carences du scénario, que par le terrain de jeu que ce dernier lui offre.

LA FEMME A LA FENÊTRE (Critique)

Titre Original: THE WOMAN IN THE WINDOW

Réalisé par: JoeWright

Casting: Amy Adams, Julianne Moore, Gary Oldman, Jennifer Jason Leigh...

Genre: Thriller, Drame

Sortie le: 14 mai 2021

Distribué par: NETFLIX France

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