Le Passager n°4 (2021) de Joe Penna

Après un premier long métrage avec (2019) avec Mads Mikkelsen, le musicien brésilien Joe Penna poursuit dans le cinéma et revient avec une histoire qu'il avait écrite il y a plusieurs années et qui devait être liée à son premier film. Mais rappelons que "Arctic" a été remanié à cause de ses similitudes avec "Seul sur Mars" (2015) de Ridley Scott, et finalement, par la force des choses ce nouveau projet se retrouve donc "délié" de son premier film. Pour ce nouveau et second long métrage le réalisateur-scénariste collabore à nouveau avec Ryan Morrison co-scénariste depuis ses courts métrages notamment sur "Instant Getaway" (2014) et "Turning Point" (2015)... Trois spationautes embarquent sur un vaisseau spatial en direction de Mars pour une mission de deux ans. Quelques heures après le départ ils trouvent un passager clandestin, blessé et qui ne semble pas avoir choisit de se retrouver du voyage. Désormais la vie s'organise donc à quatre mais très vite se pose le problème d'un voyage qui n'était prévu que pour trois et il va donc falloir faire des choix fatidiques pour la survie du plus grands nombre et pour la réussite vitale de la mission...

Le Passager n°4 (2021) de Joe Penna

Le commandant est incarné par l'actrice Toni Collette vue récemment dans (2018) de Ari Aster et "À Couteaux Tirés" (2019) de Rian Johnson, ses coéquipiers sont joués par Anna Kendrick vue dans (2017) de Jeffrey Blitz et "L'Ombre d'Emily" (2018) de Paul Feig, puis Daniel Dae Kim remarqué dans les séries TV "Lost" (2004-2010) et "Hawaï Five-0" (2010-2017) et vu entre autre dans les deux derniers "Divergente" (2015-2016). Et enfin citons l'intrus par qui tout arrive interprété par le plus méconnu Shamier Anderson aperçu dans des films comme "La Couleur de la Victoire" (2015) de Stephen Hopkins et (2019) de Karin Kusama... Le titre, le speech comme renvoie forcément de façon subliminal au chef d'oeuvre "Alien le Huitième Passager" (1979) de Ridley Scott, mais aussi et surtout dans le genre aux plus récents "Passengers" (2016) de Morten Tyldum et "Life -Origine Inconnue" (2017) de Daniel Espinosa... Le titre en V.F. se trouve pour une fois plus malin qu'en V.O., car plus énigmatique alors que "passager clandestin" suggère que l'individu se serait volontairement embarqué sur le vaisseau. Première erreur, le film insiste sur le fait que c'est accidentel, mais dans le même temps comment croire à un technicien dans un compartiment électrique clos ?! Invraisemblable, sans compter qu'on a bien du mal à croire qu'on puisse se retrouver ainsi malgré les tonnes de procédures de sécurité inhérentes à ce genre de projet spatial. D'ailleurs le début est trop didactique, ou plutôt trop scolaire avec une énumération de termes à la fois pompeuse et qu'on devine plutôt fantaisiste. Par là même, le choix de la talentueuse et charmante Anna Kendrick est plutôt mauvais car elle n'est tout simplement pas crédible en médecin-spationaute.

Le Passager n°4 (2021) de Joe Penna

Rappelons qu'il faut un niveau élevé dans plusieurs domaines et entre autre une forme physique de haut niveau, soucis : l'actrice est toute frêle, et quand elle dépasse physiquement son partenaire masculin et particulièrement sculpté lors d'une opération on constate encore plus frontalement et visuellement l'incongruité de la situation. Un début qui va s'avérer symptomatique du reste du récit, une succession d'incohérences et d'invraisemblances, d'un point de vue techniques mais aussi humains. Les trois spationautes sont logiquement des pointures dans leur domaine, mais ils mettent un certain temps avant de s'interroger sur la survie, la leur comme celle de la mission. La panne du système d'oxygène est l'indicateur de panique mais pourtant il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre qu'un quatrième larron c'est + 25% de soucis en plus (nourriture ?! Eau ?!...). Idem d'ailleurs pour l'intrus, peut-être pas spationaute, mais technicien et futur ingénieur et jamais il ne semble s'inquiéter outre mesure des conséquences de sa présence ?! Il s'interroge toujours pas quand une réunion se déroule à l'écart et sans lui ?! Le scénario s'enfonce dans le n'importe quoi, comme cet ultimatum de 20 jours, pourquoi comment ?! En effet, 20j ok mais avec une chute exponentielle des possibilités donc déjà trop tard dès le 1er jour ! Le pompon arrive quand il faut sortir du vaisseau, on déambule et on agît hors capsule sans aucun câble de sécurité !... Une telle collection d'inepties détruit toute crédibilité de A à Z et gâche ainsi les autre sujets adjacents au récit, à savoir toute la dimension psychologique, angoisse et rapport à la mort, questions existentielles... etc... Les thématiques passionnantes abordées ne tiennent plus la route après tant de bêtises dans l'évolution de l'intrigue et des personnages. Dommage...

Passager (2021) Penna