Mortal Kombat (2021) de Simon McQuoid

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Grand retour d'un titre culte, d'abord en étant un jeu vidéo lucratif créé en 1992 pour concurrencer un certain "Street Fighter", ensuite en offrant deux premières adaptations avec "Mortal Kombat" (1995) de Paul W.S. Anderson futur responsable d'une autre franchise gamer avec "Resident Evil" (2002-2016), et "Mortal Kombat : Destruction Finale" (1997) de John R. Leonetti ; bien que médiocre le premier est un succès financier amenant à l'échec du suivant. Et ne parlons pas des séries TV (1996 et 1998-1999) mortes quasiment dans l'oeuf. Pourtant le projet d'un troisième film était bel et bien en projet vers 2005 mais la catastrophe de l'ouragan Katrina ravagea les décors et enterra le projet. En 2010, le court métrage "Mortal Kombat : Renaissance" de Kevin Tancharoen permet à Warner de relancer le projet. Un projet assez ambitieux pour envisager un casting prestigieux avec des noms comme Ryan Reynolds, Jason Momoa, Vin Diesel, Liam Neeson, Megan Fox... etc... Mais il semble que la franchise a encore des réfractaires puisqu'au final le film est doté d'aucune star d'envergure. Le film connaît plusieurs réécritures à plusieurs mains avec les scénaristes Oren Uziel réalisateur de "Shimmer Lake" (2017) et auteur pour "The Cloverfield Paradox" (2018) de Julius Onah, Gary Russo auquel on doit "Death Note 2" (2019) de Adam Wingard, puis surtout Dave Callahan auréolé des succès comme (2014) de Gareth Edwards, "Retour à Zombieland" (2019) de Ruben Fleischer ou "Wonder Woman 1984" (2021) de Patty Jenkins. Au final le film n'est pas une suite mais un reboot total qui est précédé d'un film d'animation en Direct Video "Mortal Kombat Legends : Scorpion's Revenge" (2020). La réalisation est confiée à un inconnu, Simon McQuoid, un réalisateur réputé dans le monde de la publicité qui signe donc là son premier long métrage de cinéma. Le seul nom d'ampleur au générique reste donc le producteur, James Wan cinéaste bankable connu pour ses franchises à succès comme "Saw" (2004-2010) ou les (2013-2021)...

La Terre est soumise est une guerre entre deux mondes depuis des siècles. La tradition ancestrale doit être suivie et les meilleurs guerriers de chaque monde doivent se confronter lors d'un tournoi, et aujourd'hui le 10ème et ultime tournoi arrive à grand pas. Mais les champions de la Terre, parfois élus à l'insu de leur plein gré ne sont pas tous près tandis que les champions de l'autre Monde sont près à détourner les règles pour asseoir leur victoire et ainsi placer la planète dans une annihilation totale... Le casting est composé finalement en majorité d'acteurs habituellement habitués aux seconds, troisièmes voir quatrième rôles. Citons Lewis Tan aperçu dans (2018) de David Leitch et "Criminal Squad" (2018) de Christian Gudegast, Jessica McNamee vue dans la série TV "Sirens" (2014-2015) et aperçue dans "En Eaux Troubles" (2018) de Jon Turtletaub, Josh Lawson aperçu dans (2019) de Jay Roach, Mehcad Brooks vu dans la série TV "Supergirl" (2015-2019), Ludi Lin aperçu dans "Power Rangers" (2017) de Dean Israelite et (2018) de James Wan, Chin Han vu dans "Independance Day : Resurgence" (2016) de Roland Emmerich et "Ghost in the Shell" (2017) de Rupert Sanders, Nathan Jones vu dans un autre gamer film avec "Tekken" (2010) de Dwight H. Little et dans "Mad Max Fury Road" (2015) de George Miller. Pour les plus connus, Joe Taslim remarqué dans (2012) de Gareth Evans, "Fast and Furious 6" (2013) et "Star Trek Sans Limites" (2016) tous deux de Justin Lin, et surtout les deux leaders incarnés par Tadanobu Asano et Hiroyuki Sanada, vus dans plusieurs films de super-héros hollywoodiens, qui se retrouvent après (2013) de Carl Erik Rinsch avant de se retrouver dans le biopic "Minamata" (2021) de Andrew Levitas... Rappelons que le jeu vidéo a connu de nombreuses polémiques, voir des censures vis à vis de la violence extrême. L'ambition avoué du film est d'assumer cette violence et donc d'assumer un classement minimum "R" (Rated) soit interdit au moins de 17 ans non accompagné d'un adulte.

Le prologue ouvre le film à la manière du Wu Xia Pian (film d'art martiaux chinois le plus souvent historique), stylé et efficace mais encore relativement soft. Par la suite, outre quelques passages (amputation, découpage de "viande"...) visuellement choc on constate un film qui n'est pas si violent que ça, soit en France un classement interdit au moins de 12 ans est légitime. Le scénario est basique, rien de bien folichon mais l'intrigue n'est pas franchement ce qui est important ou central dans ce genre de film. Forcément on a droit à tous les clichés inhérents à ce sous-genre, un héros élu qui n'assume pas avant de devenir le leader qu'il se doit d'assumer, un mentor, une prophétie... etc... Donc le film se doit d'assurer sur 3 autres points : les effets spéciaux, les scènes d'action, le casting. Niveau FX on va dire que c'est dans une moyenne de base, parfois très réussi, parfois plus laborieux (surtout Goro bof). Niveau casting à part les leaders de chaque team on n'est marqué par aucun membre, ils sont trop interchangeables, trop peu charismatiques, on en sort assuré que des changements d'acteurs pour une éventuelle suite se ferait sans conséquences notables ou dans l'indifférence. Entre les effets spéciaux et le casting on peut aussi y voir un manque de moyen, le budget de 55 millions de dollars n'est pas extravagant pour une telle production. Niveau action très peu (voir aucune !) de séquences sortent réellement du lot. Si elles marquent ce sont le résultat de la violence brute, mais les chorégraphies des scènes demeurent très classiques, parfois elles sont belles et logiques comme le prologue, parfois trop elliptiques pour convaincre, parfois solides mais sans créativité... En conclusion ce nouveau film est un sous-blockbuster, à l'ambition limité et sans audace, le cahier des charges ravira les amateurs de films bourrins à consommation décérébrée (il en faut) mais le film ne restera clairement pas dans les mémoires.