Last seduction

Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Last seduction » de John Dahl.

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« Faut sucer qui ici pour avoir à boire ? »

Bridget Gregory dérobe à son mari Clay, trafiquant de drogue poursuivi par des usuriers, 700 000 $ en liquide. Alors qu’elle s’enfuit en voiture vers Chicago, elle fait étape dans la petite ville de Beston. Elle y rencontre dans un bar Mike Swale, qui revient de Buffalo après un mariage suivi d’un divorce-éclair. Ils se découvrent aussitôt des affinités, Bridget ne désirant qu’une aventure d’un soir et Mike cherchant à quitter Beston.

« Tu es différent des autres. Je pourrais peut-être t’aimer... »

Last_seduction_Linda_Fiorentino

Disparu des écrans pendant près de vingt ans, le film noir revient en grâce à Hollywood au début des années 80. Là, il se voit agrémenter d'une dimension explicitement sexuelle qui ringardise la traditionnelle femme fatale et fait émerger un nouvel archétype de personnage féminin vénéneux : la garce. Entre les années 80 et 90, quelques actrices se spécialiseront dans ces rôles, de Ellen Barrkin (« Mélodie pour un meurtre ») a Glenn Close (« Liaison fatale ») en passant, bien évidemment, par la sulfureuse Sharon Stone (« Basic instinct », « Sliver »). Cinéaste un peu oublié de nos jours et qui travaille désormais exclusivement pour la télévision (notamment sur les séries « Dexter » et « Californication »), John Dahl eut son heure de gloire à Hollywood à la fin des années 80, période à laquelle il contribua à l’essor de ce qu’on appelle le néo-noir. Avec toujours cette même obsession pour les femmes mortellement manipulatrices et les histoires de couple qui tournent mal (« Kill me again », « Red Rock West »...), qui trouve son apogée avec « Last séduction », film qui fut sans doute son plus grand succès critique et public.

« Je suis la reine des salopes ! »

Last_seduction_Bill_Pullman

Un postulat particulièrement retors que l’on retrouve une nouvelle fois au centre de « Last seduction », dont l’intrigue est centrée sur une double arnaque montée en deux temps : la machiavélique Bridget réussit en effet à dérober à son mari les 700 000 dollars qu’il était parvenu à voler périlleusement à des trafiquants de drogue. En cavale, elle trouvera refuge dans une petite bourgade paumée du nord du pays. De quoi lui permettre d’organiser sa fuite et d’assurer ses arrières. En mettant à profit ses nouvelles rencontres. Plus encore que son intrigue - souvent invraisemblable mais qui enchaine les moments de bravoure (notamment lorsque l’héroïne s’occupe des privés lancés à ses trousses par son époux - Dahl esquisse ici l’une des plus formidables garces qu’Hollywood ait jamais créé. Une vraie mante religieuse, provocatrice et machiavélique, usant de ses charmes et d’un vocabulaire éminemment cru pour envouter les hommes (décidément très faibles !) et les conduire irrémédiablement à leur perte. Si le rythme du film bat un peu de l’aile dans son dernier tiers faute à un scénario un peu trop simple, sa réussite doit énormément à la présence de la brune incandescente Linda Fiorentino, starlette trop rapidement disparue des radars, vampirise le film et lui offre ses scènes les plus jouissives.

Last_seduction_Peter_Berg

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un nouveau Master Haute-définition et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentaion par David Mikanowski (journaliste au Point), de Scènes coupées, d’une Fin alternative, d’un Making of, d’un module documentaire « Sur le plateau » ainsi que d’une Bande-annonce.

Édité par Elephant Films, « Last seduction » est disponible en combo blu-rau + DVD ainsi qu’en édition DVD depuis le 15 septembre 2020.

Le site Internet d’Elephant Films est ici. Sa page Facebook est ici.