[GO FOLLOW] : Épisode #45. Teddy Devisme

Par Fuckcinephiles
Un/une invitée, des questions terribles et, on l'espère, une envie irrépressible pour toi de les suivre (si ce n'est pas déjà fait)...

Parce que si faire de un brin de pub aux personnes créatives et cinéphiles qui le méritent, c'est une bonne chose, avouons que le faire autour d'un concept un minimum fun (on l'espère), c'est encore mieux !
Du coup, voilà la raison pour laquelle nous lançons notre section Go Follow, un projet qui nous tient à coeur et dans lequel on titillera la cinéphilie mais aussi et surtout, les connaissances en pop culture, d'un ou d'une super invitée qui nous aura fait l'honneur d'accepter de partager notre doux délire, mais surtout qui mérite clairement que vous les suiviez sur les réseaux sociaux.
Alors attention, à vos clics et... Go Follow.
#45. Teddy Devisme
Site Internet (Article Les costumes dans les films de Powell et Pressburger) - Twitter - Site Internet (Article Une petite histoire du cinéma britannique, de 1980 à nos jours) - Site Internet (Article City Hall)

Pop Corn sucré, salé ou les deux ? (T'as le droit, même si salé c'est pas ouf)
Je choisis l’option « aucun ». Je n’aime pas le popcorn, aussi surprenant que ça puisse paraître. D’autant plus que je ne mange jamais devant un film, peu importe où je le vois.
Salle silencieuse ou salle euphorique ?
Salle avec une certaine euphorie pendant un festival, ou avec une ambiance conviviale en avant-première. Sans non plus exagérer dans l’euphorie, car l’expérience ne doit pas non plus gâcher l’expérience d’un film. Dans une séance ordinaire, j’aime la salle silencieuse.
Ta pire séance ciné, celle qui ne méritait même pas le prix du billet ? Même si en fait t'as peut-être un abonnement illimité, et que du coup t'as quand-même moins les boules en sortant de la salle...
Une séance de festival, lors du tout premier jour à une séance de 9h. Un homme est arrivé avec son oreiller et un plaid. Il s’est évidemment assis juste à côté de moi, et a commencé à ronfler avant même que le film ne soit lancé. Il a dormi pendant tout le film. Je cherche toujours une explication. Le pire est que j’ai très peu de souvenirs du film, mais je me souviens bien de lui… Mais il existe plein d’anecdotes que je pourrai partager : un homme ivre qui commentait chaque minute d’un documentaire de 3h, un groupe scolaire avec des enfants qui apparemment ont aimé courir dans la salle, etc.
Le plus grand héros du cinéma d'action : Stallone ? Schwarzenegger ? Norris ? JCVD ? Seagal ? Chan ? Willis ? Spoilers : Stallone est la meilleure des réponses.
Quand je pense à Stallone, je pense aussitôt à Rocky, à Rambo, à Demolition Man, à Over The Top. Quand je pense à Schwarzenegger, je pense aussitôt à Terminator, à Predator, à Total Recall, à True Lies, à Commando, à Last Action Hero, et même à Un flic à la maternelle. Ma jeunesse a été bercée par Stallone (merci à mon père d’aimer autant le cinéma d’action), mais je choisis Schwarzenegger.

Et dans le sens inverse, l'héroïne la plus badass du cinéma ? Ellen Ripley, Sarah Connor et Beatrix Kiddo sont des réponses parfaites.
Sans hésiter une seule seconde, je réponds Ellen Ripley. Parce que Sigourney Weaver, quoi. Mais je tiens à mentionner quand même Sarah Connor et Lisbeth Salander.
Serpentard ou Gryffondor ? Bon, C'est pas qu'on aime pas Serdaigle et Poufsouffle hein, mais voilà quoi...
Je ne suis pas un fan de l’univers Harry Potter. J’apprécie certains films, mais je n’ai jamais lu les livres. Du coup, je réponds aucun, parce que je suis totalement indifférent.
Au fond, est-ce que Frodon mérite t-il vraiment d'avoir Sam comme meilleur ami ?
Cet éternel débat sur Le Seigneur des Anneaux qui n’apporte rien aux films, haha. En sachant que je n’aime pas cette saga, je laisse cette question en suspens.
La mort sur grand écran qui t'as le plus dévasté ? Tu peux dire la maman de Bambi, on a été tout aussi traumatisé que toi t'inquiète...
Plusieurs films me viennent en tête. Il y a Le Roi Lion (un vrai traumatisme, quand je l’ai découvert), il y a Les choses de la vie, il y a le tout premier King Kong, et il y a le documentaire 17 Blocks. Je mentionne aussi Le Fils de Saul, même si la mort est une ambiguïté dans le film. Je pourrai également citer Punishment Park, même si c’est davantage un sentiment de révolte plutôt qu’un choc. Enfin, j’aimerai parler de « mort d’un espace » avec les ruines d’Alep dans Pour Sama.

Tu pleures souvent au cinéma, ou la clim est toujours agressive au niveau de tes yeux ?
Je peux très facilement être ému devant un film. Mais je n’ai pleuré que deux fois : devant Mia Madre de Nanni Moretti, parce que le film a une résonnance toute particulière avec ma vie personnelle, et aussi devant 17 Blocks de Davy Rothbart. Ce-dernier n’est pas encore sorti en France, à cause de la pandémie et de la fermeture des salles.
Quitte à jouer les stagiaires exploités par un grand réalisateur, tu aurais choisi de participer à quel tournage ?
Il y a deux cinéastes décédés pour qui j’aurai aimé suivre le travail de très très près : Michael Powell et David Lean. Parmi les cinéastes vivants, je serai prêt à jouer le stagiaire exploité par Frederick Wiseman et Sam Raimi.
Âge d'or d'Hollywood, Nouvel Hollywood, Nouvelle Vague ou le catalogue de la Cannon ? Oui, ça n'a strictement rien à voir mais dire Cannon c'est canon.
Parmi les cités, sans hésiter l’Âge d’or hollywoodien. Il y avait un mélange étonnant entre l’élégance et le grandiloquent. Peu importe les moyens mis dans les films, ce mélange était le fruit de grands sentiments, de vraies expériences sensorielles et émotionnelles. Même s’il y avait une automatisation dans la production et un super contrôle de la part des majors, c’était le premier élan vers l’industrie du rêve avec des cinéastes à l’identité esthétique unique. Mais ce n’est pas mon époque cinématographique favorite. Je préfère, à ces trois là, le néo-réalisme italien et le réalisme social britannique.
T’es plus partie de Monopoly, partie de Jumanji ou à la vie comme à la mort, c'est ta Switch et rien d'autre ?
Je suis bien plus Jumanji ! Moi aussi je veux m’habiller comme Alan Parrish.

Cites le film qui, pour toi, ne doit absolument pas être vu quand t'as les crocs.
Si vous avez faim, évitez de regarder Le Cuisinier, Le Voleur, Sa femme et son amant de Peter Greenaway, ou même La Grande Bouffe de Marco Ferreri. Le premier est un conte sulfureux, ensorcelant, presque expérimental où la beauté et le grotesque se côtoient. Le second est une agréable comédie plus profonde qu’elle ne laisse paraître : dans sa subversion totale pleine de pulsions, c’est une morsure envers la société de consommation.
Je suis ton père à jamais ou en fait, la prélogie c'était pas si mal que ça finalement ?
Je ne suis pas un fan de la saga Star Wars, même si j’ai apprécié la plupart des films. Je suis plutôt indifférent, ayant découvert cet univers très tard. Je n’ai pas de préférence entre les deux premières trilogies. Surtout que j’aime beaucoup L’Empire Contre-Attaque et La Revanche des MaSith. Le reste est sympathique.
Gizmo, Scooby-Doo, Beethoven ou Paddington ?
Gizmo est tout mignon et perturbant à la fois. Scooby-Doo fait partie de ma jeunesse devant la télévision. Beethoven c’est de bons souvenirs en famille. Paddington me fait énormément rire. Une fois dit cela, je choisis de faire un cross-over entre Scooby-Doo et Paddington. Même si l’idée est très étrange, je n’arrive pas à choisir entre les deux.
Tu préfères une dry martini au country club, une pinte au Winchester ou une tequila au Titty Twister ?
Mon second prénom pourrait être modération. Déjà que je ne bois pas d’alcool autre que la bière, ce serait une pinte au Winchester mais sans les enchaîner.


T'es chanceux comme un gagnant de l'Euro Million qui a rempli son tiquet à l'aveugle : Hollywood s'intéresse à ta personne et te laisse carte blanche pour un biopic. Qui le dirige et qui t'incarne ? Si tu dis Nicolas Cage, on aide au financement, promis...
J’adorerai que Pablo Larrain le dirige, ou alors Nanni Moretti. Ce seraient deux visions très différentes, mais aux sensibilités très marquées. Pour incarner ma personne, et ce ne serait pas un cadeau, j’aimerai beaucoup quelqu’un parmi : Alex Lawther, Nicholas Hoult, Tahar Rahim, Vincent Lacoste ou Josh O’Connor.
Le film avec lequel t'as le plus saoulé tes parents étant môme ?
Pas vraiment de souvenir là-dessus, mais je pense très fortement qu’il s’agit de Le Roi Lion et/ou de Toy Story. Parce que je me souviens de les avoir vu de très nombreuses fois. Par contre, je me rappelle très vivement avoir saoulé mes parents avec la Trilogie du Samedi Soir, au point de les presser pour revenir à l’heure à la maison familiale.
T'es plus délire potache, humour slapstick ou plus subtil ?
Quand c’est bien fait, les trois peuvent me faire rire. Je n’ai pas vraiment de préférence. Je ris autant devant un film de Chaplin, qu’un film de Blake Edwards, ou un film des frères Coen, devant Colonel Blimp de Powell & Pressburger, ou devant 40 ans toujours puceau de Judd Apatow. Et j’en passe : Peretjatko, Bunuel, Moretti, Amacord de Fellini, Chabat, Ben Stiller, etc…
Cites une gueule qui n'est clairement pas une gueule porte bonheur, mais qui t'as fait bien cauchemarder ?
Anthony Perkins en Norman Bates dans Psychose (Hitchcock) m’a bien fait flipper. Alec Guinness en Fagin dans Oliver Twist (Lean) m’a donné des frissons. Jean Marais en Fantomas aussi m’est bien resté en tête pendant longtemps.

Avec quelle personnalité du septième art disparue, tu voudrais partager une bonne pinte ou un plateau de sushi (marche aussi avec les pizzas, mais ça dépend de ses goûts en fait… puis elle est peut-être au régime aussi)
Ce serait sans hésitation avec Michael Powell, Audrey Hepburn ou Laurence Olivier. J’admire énormément ces trois artistes.
Ta plus belle découverte ciné pendant ses longs mois de confinement/deconfinement/pas confinement (on ne sait plus, juste qu'on en a ras le popotin...) ?
Tout d’abord, il y a les films sortis en 2020. Mon film de l’année dernière City Hall de Frederick Wiseman. Si vous ne connaissez pas l’œuvre du cinéaste, empressez-vous ! En 2020, il y avait aussi Ema de Pablo Larrain, Adolescentes de Sébastien Lifshitz, Madre de Rodrigo Sorogoyen. J’ai aussi pu voir Wendy de Benh Zeitlin et Saint Maud de Rose Glass, pas encore sortis en salles. Puis j’ai enfin découvert Gone Girl de David Fincher et La Colline des Hommes Perdus de Sidney Lumet.
Ton plus gros plaisir coupable inavouable, qui ne l'est plus vraiment du coup puisque tu vas l’avouer dans même pas deux secondes...
Je n’ai jamais compris ce concept du « plaisir coupable ». Si l’on apprécie un film, c’est pour des raisons. Comment peut-on aimer un film que l’on a trouvé mauvais ? Je pourrai dire que j’aime beaucoup le film Downton Abbey, mais en tant que fan de la série, c’est une évidence pour moi. Le film est comme une friandise sucrée que l’on consomme avec plaisir et nostalgie, tout en sachant préserver la magie du lieu qui fait la réputation de la série. C’est un pur conte historique comme savent bien les faire les britanniques.
Ton plus gros crush ciné, genre celui pour lequel tu aurais tout quitté, tes études, ton studio, tes proches et même ta partie d'Animal Crossing.
Lily James. Crush indescriptible. Je l’ai découverte avec la série Donwton Abbey, et maintenant je vois tout ce qu’elle fait. Même si je n’aime pas tous les films (coucou Baby Driver, dont on n’a pas besoin d’une suite).

La meilleure bande d'ados dans les teens movies, genre celle que tu aurais rejoint sans hésiter (sauf s'il y avait une session de bizutage avant).
Je ne sais pas si l’on pourrait qualifier le film de « teen movie », mais je rejoindrai sans hésiter la bande dans Les Goonies. Je veux faire partie de leurs aventures et leurs idées créatives. Je veux tous ces petits gadgets accrochés à ma taille, je veux voyager avec des barres de chocolat, je veux une carte au trésor et découvrir un bateau pirate.
T'es plutôt vers l'infini et au-delà, Zihuatanejo ou ton canapé et tes pantoufles ce sont tes fils, ta bataille ?
Tant qu’un film a quelque chose à montrer et/ou à raconter sur le lieu qu’il filme (ce que j’appelle la mise en scène du paysage), je peux être satisfait, que ce soit vers l’infini, à Zihuatanejo ou dans le canapé. Je peux tout autant aimer un film dans l’espace qu’un kitchen sink drama ou un road movie dans les confins de l’Amérique.
Team DeLorean ou Team Overboard ? Tu peux dire Team Almanac des sports aussi, mais on va vite te juger comme une personne qui pense qu'au poignon et au chaos...
Team DeLorean, même si je ne conduis pas. Parce que l’overboad, euh non merci.
Le DVD (ou la VHS) que tu as tellement poncé que ton lecteur t'insulte à chaque fois que tu lui mets sous le nez ?
Clairement la trilogie Evil Dead de Sam Raimi. C’est devenu une tradition personnelle de les revoir chaque année, voire même plusieurs fois dans une même année. J’ai un amour inqualifiable pour cette saga, alors que je ne suis pas un fan du genre horrifique. Mais c’est certain que mon lecteur m’insulte quand je lui mets encore une fois un Evil Dead.

Team comédie musicale ou toi aussi, t'aimes vraiment pas chanter et danser sous la pluie ?

Team comédie musicale totalement. Cœur sur Jacques Demy et Stanley Donen (entre autres).
La comédie romantique qui te fait croire en la magie de l'amour ? Même si comme nous t'es pas dupe, tu sais que dans la vie c'est pas aussi simple, c'est même parfois super cynique et douloureux, tellement que tu noies ton chagrin dans un pot de glace Häagen-Dazs, qui coûte un peu trop cher d'ailleurs vu sa petite taille...
Il y en a deux qui me viennent en tête, et je n’arrive pas à choisir. Il y a Il était temps de Richard Curtis (les britanniques sont les meilleurs) et Drôle de Frimousse de Stanley Donen. Deux films dont la magie de l’amour vient d’un savoureux mélange des genres, un ajout jamais excessif : la science-fiction pour l’un, et le musical pour l’autre.
Le chef-d'oeuvre sous-estimé que tu chéris le plus ? Même si tu sais que le terme chef-d'oeuvre a perdu toute sa valeur car tout le monde l'utilise bien trop souvent à tord et à travers, d'ailleurs tu vas faire pareil dans même pas deux secondes.
Je n’aime pas le terme de « chef-d’œuvre », ça ne veut rien dire pour moi. C’est juste une étiquette que l’on pose pour hiérarchiser les œuvres, sans que ça dise quoi que ce soit de l’oeuvre. Mais pour répondre quand même, je citerai La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock. J’ai l’impression que l’on cite très rarement ce film quand on parle du cinéaste. Souvent considéré comme un film mineur de son auteur, le film est très intéressant dans la transition qu’il représente. La taverne est le véritable personnage du film, plus sinistre et cynique qu’il n’y paraît dans son approche très appliquée et suffisante, dévoilant un côté sauvage et aventureux dans la mise en scène.
Quel film agit sur toi plus férocement qu'une boîte de Donormyl ? Ou de Transipeg ? (Oui, tu peux demander de l'aide à ta pharmacienne, et saches que l'un des deux facilitera grandement ton transit intestinal)
Je vais citer deux sagas. Les films Matrix m’ennuient beaucoup. Les films Le Seigneur des Anneaux me donnent envie de vomir. J’exagère exprès par rapport à la question. Mais je n’aime pas ces univers qui me laissent complètement en dehors, auxquels je ne crois absolument pas.

Le débat sur la cinéphilie, c'est tabou ou on en viendra tous à bout ?
Le débat le plus chiant de ces dernières années, et de loin. Dans la culture du buzz, le débat sur la cinéphilie remporte surement le grand prix de la condescendance et de l’agressivité gratuite. Dès que le débat revient, j’hésite entre pollution intellectuelle ou running gag absurde. Je me suis toujours demandé à quoi peut servir de définir la cinéphilie, ou même une étiquette de cinéphile. Parler de cinéphilie revient à parler de soi, et non plus à parler de cinéma (ce qui est déjà une erreur). Parler de cinéphilie revient aussi à mettre tout le cinéma sur un même niveau, à en faire une bulle unique qu’il faudrait intégrer, pour se voir décorer de l’étiquette cinéphile… Or, chaque personne reçoit et perçoit le cinéma différemment. Le cinéma, et tout ce qui se dit dessus, est la somme de plusieurs approches individuelles. Le lien personnel avec une œuvre est important, créant un rapport affectif et intellectuel. Parler de cinéphilie revient à évaluer et juger ces rapports et les approches individuelles. Il faut faire preuve de curiosité, et faire un minimum de recherches, quand on parle de cinéma. Mais il ne faut pas enfermer le cinéma dans un cadre commun, il faut le laisser se déployer et s’élargir dans tous les cadres individuels. Parler de cinéma, ce n’est pas étaler ce que l’on a vu, c’est essayer de capter le pouvoir des images.
Là ou les B.O. qui squattent H24 ton Mp3 ? Même si les Mp3 c'est plus du tout à la mode depuis dix ans, mais que toi tu continues à en utiliser un parce que t'es une rebelle nostalgique.
Il y a déjà la bande originale de Le Troisième Homme de Carol Reed : le thème principal composé par Anton Karas est carrément ma sonnerie de téléphone. Bien plus que des bandes originales précises, j’aime énormément les travaux de Nino Rota, de Bernard Herrmann, de Maurice Jarre et d’Ennio Morricone. Sinon, pour citer quelques films : Lawrence D’Arabie, Docteur Jivago, Les Chaussons Rouges, Les Charriots de Feu, Le Bon, la Brute et le Truand, Amacord, Jules et Jim, L’Exorciste, Le Parrain, Il était une fois en Amérique, etc.
T'as le Golden Ticket de Danny Madigan dans Last Action Hero, tu peux rejoindre l'univers de n'importe quel film que tu adores, tu choisis de rejoindre lequel en premier ?
Sans hésiter une seule seconde, celui de mon film favori : Une Question de vie ou de mort de Powell & Pressburger. Amour et éternité : que peut-on rêver de mieux, surtout quand c’est en Technicolor ?
Tu préfères un Noël au Pôle Nord, chez Kevin McCallister avec les Casseurs Flotteurs, ou au Nakatomi Plaza ?
Un Noël à la Capra, avec sa féerie humaniste, son affection intemporelle et son enthousiasme vital, c’est quelque chose que personne ne peut refuser. Mais toute la vie devrait ressembler au solaire et universel La vie est belle, film qui célèbre notre simple présence au monde. C’est pour cette raison que je choisis Gremlins de Joe Dante.

Le twist qui t'as laissé le plus sur les fesses de l'histoire du cinéma ? Tu peux choisir celui ou t'as une tête dans un carton, un Bruce Willis mort ou... quoi, on a spoilé ?
Une certaine scène avec un chat, une fenêtre et une grande roue dans Le Troisième Homme de Carol Reed. Je tiens aussi à citer la fin impressionnante de IF…. de Lindsay Anderson.
On est en 1998, Bruce Willis n'a pas réussi à faire péter l'astéroïde qui menace de s'écraser sur la Terre, il te reste deux heures à vivre et tu te dis qu'un dernier film ce serait bien, tu choisis lequel ?
Clairement mon film favori, Une Question de vie ou de mort de Powell & Pressburger, pour espérer qu’il y aura un après l’apocalypse.
Qu'est-ce qui est le plus irritant : Les traductions françaises maladroites - pour être poli - des titres de films étrangers ? Le manque cruelle d'imagination des affiches de films récentes ? Ou le hater lambda qui s'offusque que le cinéma français ne propose que des daubes, en ne retenant que deux, trois productions populaires difficilement défendables au milieu de la distribution annuelle ?
Je pense que la question ne se pose même pas. Dans une époque où, à cause d’internet, tout le monde se prend pour un-e critique de cinéma, les conneries affluent en masse sur les réseaux sociaux. Il y a de nombreuses personnes qui pensent que leur avis est nécessaire ou même utile, alors qu’elles ne maîtrisent absolument pas leur sujet. On en vient donc à lire et entendre des personnes cracher sur le cinéma français, alors qu’elles ne voient même pas trois films français dans une année… Il est facile de s’offusquer (et de croire qu’on a un avis pertinent) quand on considère le cinéma français par un prisme très restreint, sans l'explorer.
À une heure ou la franchisation à outrance (remake, reboot, spin-off, suite, prequel,...) est devenu le mojo créatif le plus imposant, quel est le film ou la franchise, que tu ne veux absolument pas qu'on touche ? (Limite tu partirais à la guerre ou tu briserais ton PEL pour l'en empêcher)
J’aurai pu répondre avec ma saga chérie qu’est Evil Dead, mais elle a déjà eu son remake en 2013 (qui est bon !) et bientôt une relance de l’univers original avec un spin-off. Sauf que le tout est toujours chapoté par Sam Raimi et Rob Tapert, donc c’est tranquille. Sinon, j’aimerai que personne ne touche à Les Chaussons Rouges de Powell & Pressburger (je t’ai vu Aronofsky avec Black Swan…). Tout comme j’espère que personne ne touchera aux films de Carol Reed.

T'es bloqué dans le FDCU (Franck Dubosc Cinematic Universe), tu campes qui : le slip de bain de Patrick Chirac ? Régis Deloux dans un extraordinary cut de 6h de Cineman ? Ou Boule, qui en plus d'être roux, à un prénom plus pourri que le chien ?

Si je suis bloqué dans ce truc immonde, autant être dans la peau de Rémy Pasquier dans Bienvenue à Bord. Au moins, il y aurait de meilleures vacances que le Camping pourri. Dans tous les cas, ce n’est pas du tout un cadeau, et j’essaierai d’en sortir comme Jim Carrey dans The Truman Show.
Parce que les mômes sont durs à l'école, tu peux avoir un bodyguard pour te protéger dans la cour de récré, tu choisis qui : Rambo (même si c'est pas sa guerre), Judge Dredd (la loi, c'est lui) ou le T-800 (sauf si tu t'appelles Sarah Connor) ?
Aucun de ces trois là, je préfère choisir Carlin, le personnage incarné par Ray Winstone dans Scum (Alan Clarke). Certains enfants ne pourraient pas l’idolâtrer comme Rambo, ils ne pourraient pas se moquer de l’accoutrement de Judge Dredd, et je ne souhaite pas apporter des cauchemars avec T-800. Carlin, qui est jeune également, ce serait parfait.
T'as 100 millions de dollars, tu choisis d'investir dans " La dictée ", un drame poignant sur l'importance de la langue française, inspiré d'un script de 2 lignes bourrées d'emojis signé Jul; une adaptation sur grand écran des Miracles de l'Amour ou un biopic de l'accordéoniste Yvette Horner avec Emma Stone en vedette ?

Impossible de parler d’importance de la langue française si on s’inspire de Jul. Concernant Les Miracles de l’Amour, je préfère oublier tout de suite cette option. Je pars donc vers une biopic d’Yvette Horner avec Emma Stone en vedette. Il y aurait même moyen d’en faire un film assez burlesque.
Devant ton miroir, tu appelles 3 fois Beetlejuice, 5 fois Candyman ou tu t'en fout de toutes ses conneries et tu fais juste péter tes excès de sébum ?
Je ne reste généralement pas très longtemps devant mon miroir (Haha). Mais je vois deux scénarios possibles devant mon miroir : invoquer trois fois Beetlejuice, ou alors se prendre pour Antoine Doinel.

T'es un parent aimant, mais entre le catalogue de Disney Plus et la programmation de Gulli, ta patience se fissure de jour en jour. T'as un film à leur mettre pour te venger, tu choisis lequel ?

Je les mets devant le très gênant Le Grinch. Simple, efficace.
Tu ne t'en remets pas qu'Eddy Mitchell trouve Emma Stone moche comme un pou, tu peux le torturer en mettant n'importe quel film de la comédienne, tu choisis lequel ?
Tout d’abord, je m’étonne qu’Eddy Mitchell connaisse l’existence d’Emma Stone. Ensuite, je le mets de force devant La La Land ou devant Easy A.
Si on transpose les films Pixar dans le monde réel, c'est quoi ce qui t'effraie le plus : un rat qui fait de la cuisine dans un resto à Paris (ils y sont déjà tu me diras) ? Que tes jouets aient une vie sans user leurs piles Duracell (super économie) ? Que 5 gnomes colorés gèrent ton cerveau (on ne te connais pas, c'est possible) ? Ou que ta voiture a des yeux à la place du pare-brise, et quelle n'a pas besoin de toi pour rouler ?
Un rat qui fait de la cuisine dans un restaurant à Paris : pas très surprenant, et tant qu’il ne fait que cuisiner ça me va. Ensuite, j’adorerai que mes anciens jouets s’animent et possèdent une vie ! Sauf peut-être les Action Man. D’autre part, je ne serai pas effrayé que des gnomes colorés me contrôlent dans mon corps (peut-être une conséquence d’être fan de Doctor Who). Enfin, deux situations me feraient vraiment peur. La première est bien que ma voiture ait des yeux à la place du pare-brise et qu’elle n’ait pas besoin de moi pour rouler (merci Carpenter pour cela). La seconde situation serait d’apprendre qu’il existe des monstres qui viennent la nuit dans la chambre de mes enfants…
Après une ultime vision, quel film t'as fait réalisé que oui, t'étais vraiment trop vieux/vieille pour cette connerie ?
Surement la saga American Pie, la trilogie High School Musical, les univers de super-héros Marvel et DC, les films du même niveau que Projet X… Et je vais peut-être m’arrêter là.

Les salles de cinéma, elles te manquent un peu (ça va, ton fauteuil et ta télé sont des alliés fidèles), beaucoup (Netflix et Amazon Prime ça ne fait pas tout), passionnément (tu commences à trop compter les jours), à la folie (au point de savater tata Roselyne, confinement ou pas) ou pas du tout ? Si c'est pas du tout, saches que l'on va te juger, genre vraiment.
Les salles de cinéma me manquent énormément. RIEN ne peut remplacer l’expérience d’une salle de cinéma. Au-delà de son importance pour l’économie de toute l’industrie cinématographique, la salle de cinéma est un état dans lequel on accepte de s’abandonner. Le grand écran, le son, l’obscurité. Cette magie d’un lieu où n’importe qui peut se déconnecter du monde extérieur et de son quotidien, pour se perdre dans la grandeur d’images en mouvement. Pendant quelques heures, on accepte de perdre le contrôle de notre vie, de se livrer à une œuvre / à une perception. Parce qu’aller en salle de cinéma, c’est clairement un effort : il faut aller vers l’art, et ne pas attendre que l’art vienne à soi (la culture de l’instantané, grande maladie de notre époque). Il faut faire l’effort de se déplacer, pour se laisser porter vers le grand écran, que je compare tout le temps à une fenêtre : le cinéma est comme une fenêtre sur le monde, où l’on s’abandonne pour être guidé dans une frontière entre le réel et l’imaginaire. Je vous invite fortement à voir la vidéo youtube intitulée « UK Cinema Association #KeepTheMagicAlive ».
Trois comptes/chaînes à suivre absolument, sauf nous parce que l'auto-promo c'est pas top, et puis t'as vu ça pourrait être perçu comme du favoritisme alors qu'en fait pas du tout, parce qu'on sait que tu es une personne sincère et que tu nous aimes bien... non en fait vas-y, tu peux nous citer.
Je vais tricher sur le nombre demandé (pas désolé). Sur twitter, je fais un choix diversifié de personnes en or : Jean-Jacky Goldberg, Sybbie (@PhoenixOldSouls), Dom (@Silence_Action) et Justine Reix (@Justine_Reix). Je vous conseille aussi les amis de Fais pas genre ! (@fpgenre) et de French Mania (@ManiaFrench). Sur Youtube, je vous conseille d’aller très rapidement voir les chaînes Yes Theory (meilleure chaîne youtube) et le Ciné-club de M. Bobine. Enfin, je vous conseille le podcast Happy Hour de Cloneweb.
T'as cinq secondes pour faire ta promo avant le clap de fin, en plus t'as de la chance, on compte pas vraiment en fait...
J’écris pour Onlike et Sorociné, ce serait fabuleux que les lecteurs puissent suivre les comptes associés, pour nous soutenir. De plus, je suis aussi en pleine écriture d’un premier bouquin, sur une partie du cinéma britannique. Le premier d’une longue liste. Et vive Doctor Who !