[CRITIQUE] : Bloody Hell

[CRITIQUE] : Bloody Hell

Réalisateurs : Alister Grierson et Robert Benjamin
Acteurs : Ben O'Toole, Meg Fraser, Caroline Craig,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Epouvante-horreur, Thriller, Fantastique.
Nationalité : Américain, Australien.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Un homme fuit son passé et s'installe dans un nouveau pays. L'endroit se révèle dangereux et horrifique...


Critique :

D'un sérieux sordide autant qu'il est d'une absurdité hyperbolique saupoudrée d'un vrai flair pour les séquences macabres, #BloodyHell est une séance à part, entre la romance déjantée, le thriller gore et la fable moderne savoureusement vacharde, porté par un immense Ben O'Toole. pic.twitter.com/LynuPpNdGx

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 11, 2021

Quand un cinéaste, novice ou chevronné, décide de faire fusionner humour et horreur, il n'y a jamais de juste milieu : soit ça passe, soit ça casse - même s'il est juste d'avouer que parfois ça passe et ça casse, coucou James Gunn.
Loin d'être une production calibrée et inodore dont le cinéma ricain s'est un peu fait le porte étendard ses dernières années, le bien nommé Bloody Hell du tandem Alister Grierson/Robert Benjamin, à l'instar du Vicious Fun de Cody Calahan qui est lui aussi de la partie sur ce BIFFF cuvée 2021, réussit ce grand écart Van Dammien avec une certaine agilité au sein d'un gloubiboulga bruyant digne d'une séance de minuit Cannoise, mêlant comédie, horreur et romance dans un joli bain de sang.

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Flanqué aux basques d'un wannabe François Pignon, le film suit le calvaire de
Rex, un vétérinaire de l'armée qui arrive heroïquement, à court-circuiter un braquage en saisissant l'une des armes à feu des braqueurs et en les sortant de la banque.
Son action a pourtant des conséquences terribles - un employé de banque meurt accidentellement dans les coups de feu -, l'envoyant à l'ombre pendant huit longues années (payes ton acte de civisme). 
Quand il sort de taule, il se retrouve involontairement être la cible des paparazzi, éclaboussé sur les couvertures de magazines et reconnu quasiment partout où il va. 
Il décide alors de quitter le cauchemar qu'est devenu sa vie en fuyant à Helsinki (un choix totalement random, fait pendant sa détention), sauf que rien ne va se passer comme prévu puisqu'il se retrouve immédiatement catapulté dans une situation encore pire, enchaîné dans un sous-sol, sur le point d'être nourri à un homme-bébé mangeur de chair !
Et aussi fou que cela puisse paraître, il y trouvera potentiellement l'amour avec Alia, seule âme saine d'esprit d'une famille de cannibales dérangés dans la campagne finlandaise - pour qui il dera le dernier repas spécial en date -, lui qui n'a strictement rien du touriste malheureux/malchanceux habituel, qu'ils attirent, expédient, puis découpent en tant que charcuterie de luxe à en faire saliver les papilles de ce bon vieux Hannibal Lecter...
Entre le thriller stylisé et la fable moderne savoureusement vacharde, véritable union déglinguée et punk entre Hostel et The Necessary Death of Charlie Countryman, Bloody Hell est un petit bout de cinéma béatement et absurdement exagéré - appuyé par la prestation exceptionnelle de Ben O'Toole - mais d'une manière tordue, charmante et jamais irritante - donc géniale -, même dans sa forme de récit Tarantinesque (entre va-et-vient narratif et violence décomplexée).

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D'un sérieux sordide autant qu'il est d'une absurdité hyperbolique, saupoudré d'un vrai flair pour les dialogues gratinés et les séquences gentiment macabres, la péloche peut se voir comme une romance folle entre deux personnages fous dans un univers/monde qui l'est tout autant voire même encore plus.
Dis comme ça, ça paraît horriblement basique - et ça l'est réellement -, mais il faut savoir savourer les choses simples au sein d'un festival, et cette vénérable pierre foutraque et généreuse à l'édifice de l'horreur australienne (très importante depuis le virage des années 2000), vaut décemment son pesant de pop-corn.
Jonathan Chevrier
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