[CRITIQUE] : Thunder Force

[CRITIQUE] : Thunder Force

Réalisateur : Ben Falcone
Acteurs : Melissa McCarthy, Octavia Spencer, Jason Bateman, Pom Klementieff, Bobby Cannavale,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Américain
Durée : 1h45min
Synopsis :
Après l'invention d'une formule donnant des super-pouvoirs aux gens ordinaires, deux amies d'enfance devenues d'improbables super-héroïnes s'allient pour braver le crime.

Critique :

Fastidieux et prévisible ou même les scènes d'action - point d'orgue du genre - sont traitées comme des corvées à bazarder à coups de CGI et cascades cheaps,#ThunderForce, qui n'assume jamais vraiment sa loufoquerie, a tout du buddy movie au féminin déclinable à toutes les sauces pic.twitter.com/9zuvYtlOU2

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 9, 2021

À une heure ou le genre super-héroïque en est presque à un point de non-retour, ou l'originalité/renouveau est inferieurement proportionnel aux productions impersonnelles et rutillantes, il est de bon ton de donner un petit coup de frein à main à la locomotive, et de jouer la carte de la parodie, potentiellement avec des délires les plus baroques et improbables qui soit.
Encore faut-il que le dit projet est quelque chose à dire mais surtout, qu'il est en magasin suffisamment de connaissance sur le genre pour ne pas le détourner dans un océan de blagues pipi-caca-prout-prout qui ferait même pâlir de jalousie Superhero Movie (qui est quand-même assez savoureux pour les amoureux de trips regressifs).

[CRITIQUE] : Thunder Force

Copyright HOPPER STONE/NETFLIX


Louchant sur tout le spectre superhéroïque des deux dernières décennies avec une gourmandise aveugle, Ben Falcone - qui a ici la double casquette de scénariste/réalisateur -, loin d'être un adepte habile du phénomène de citations/réappropriations, digère puis dégueule une sorte de gloubiboulga indigeste attaquant sévèrement par les cheveux le capital sympathie de sa géniale femme Melissa McCarthy, dont la carrière tourne tellement en rond qu'elle en devient la caricature de la caricature d'elle-même.
Avec son intrigue aussi light qu'une feuille de papier cul Lotus (une col bleu de Chicago, Lydia, acquiert de manière inattendue des super pouvoirs, s'associant ainsi avec sa BFF depuis l'enfance, Emily, une généticienne talentueuse qui a - évidemment - son propre super sérum, pour former un binôme fantastique luttant pour protéger la ville de super-vilains mutants, certainement virés de l'école de papy Charles Xavier), bricolée à coups de références pillées sans y apporter la moindre touche d'originalité (de Batman avec une Emily orpheline, à Iron Man avec son côté génie Starkien, en passant par l'initiation comique des pouvoirs de Lydia à la Peter Parker, les mutants loufoques dignes de Deadpool, une acquisition de l'invisibilité et de la super force à la Indestructibles,...); Thunder Force cherche à tabasser les clichés du genre tout en tombant tête la première dedans, cochant scrupuleusement toutes les cases d'un cahier des charges comico-bizarre qui ne distille jamais la moindre tension, ni ne laisse aucune chance à ses personnages d'exister un minimum (pauvre Pom Klementieff, plutôt badass en " Laser ", ou même Jason Bateman en homme crabe).

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Odyssée cheap, fastidieuse et prévisible ou même les scènes d'action - point d'orgue du genre - sont traitées comme des corvées à bazarder à coups de CGI et de cascades peu inspirées, le film de Falcone, qui n'assume jamais vraiment sa potentielle loufoquerie (Avec des semi-impros trop calibrées pour paraître authentiques), a tout du buddy movie au féminin sans saveur et déclinable à toutes les sauces, pas même sauvé par son humour souvent maladroit.
Melissa McCarthy et Octavia Spencer (lumineuses et à l'alchimie spontanée et géniale) méritent bien mieux que ce divertissement fatigué même pas digne des errances de Schumacher chez le Dark Knight (d'autant plus qu'ici, on est face au premier film super-héroïque avec deux héroïnes en vedette), et dans un sens, nous aussi.
Jonathan Chevrier

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