Mémoires d'une geisha (2005) de Rob Marshall

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Troisième film pour le réalisateur Rob Marshall après "Annie" (1999) et "Chicago" (2002), il reprend cette fois, le livre Geisha d'Arthur Golden paru en 1997. Le livre reprend avec quelques largesses, le métier de geisha, en s'inspirant de différentes sources dont les interviews entre l'auteur et une ancienne Geisha Mineko Iwasaki.

Chiyo petite fille de neuf ans et sa grande sœur Satsu, sont vendues l'une à une okiya (maison de geishas) et l'autre une maison de prostitués. Dans sa nouvelle vie, Chiyo va se retrouver en conflit avec la geisha de la maison Hatsumomo, en compétition avec Pumpkin jeune fille avec qui elle va grandir, et va être sous la tutelle d'une fameuse geisha Mameha pour devenir elle-même cette artiste au visage peint et comprendre toute la signification du mot geisha. Un rêve d'un métier qu'elle va faire après sa rencontre avec Le Président, un entrepreneur afin de le revoir et d'évoluer dans un monde où il est présent.

Le scénario reprend le livre dans son ensemble. Si l'univers des geishas est bien décrit, quelques ajouts ont été faits pour alimenter l'intrigue, et donner plus de relief et de puissance aux hommes qui entourent cette communauté de femmes. Par contre, le côté historique du japon des années 30-40 est laissé de côté pour vraiment se concentrer sur ces artistes méconnues ou souvent associées aux prostitués. Décors, costumes et musiques se relaient pour accentuer le monde énigmatique des geishas, et créer une ambiance balançant entre le beau et la difficulté de ce métier, le paraître, le devoir, les obligations et surtout ne pas aimer. L'ensemble du film souffre de quelques lenteurs, de scènes un peu bâclées mais le tout reste un joli plongeon américain dans le monde japonais des geishas.

Le film est basé sur les performances des acteurs. Connue pour ses rôles dans "Tigre et Dragon" déjà en compagnie de Michelle Yeoh et "Le secret des poignards volants", Zhang Ziyi qui prête ses traits à Chiyo/Sayuri livre un très beau personnage principal, dans des nuances de douceur, d'émotions cachées et d'une force intérieure pour arriver à son but. Il manquerait peut être d'un brin de relief, car le personnage peut parfois sembler assez fade particulièrement face à Gong Li ("L'empereur et l'assassin") et lors de la scène de leur combat, on ne croit pas vraiment à la prestation de l'actrice Zhang Ziyi. Incarnant Hatsumomo, Gong Li offre un parfait contraste avec Sayuri, forte, arrogante, impétueuse et jalouse. Dans les rôles féminins, Yuki Kudo / Pumpkin ne brille pas réellement, un peu trop cliché dans son jeu, il y a un manque de finesse évident et elle se détache de fait de l'ensemble des rôles secondaires féminins.

Les rôles masculins sont tenus par Ken Watanabe ("Le dernier samouraï") incarnant Le président, Koji Yakusho ("Babel") dans le rôle de Nobu et Cary-Hiroyuki Tagawa étant Le Baron permettent de contraster entre force et douceur, discrétion et puissance le monde de femmes au cœur de l'intrigue mais aussi de l'importance de ceux-ci.

Une douce plongée dans un monde inconnu d'artistes japonaises.