Angel (2007) de François Ozon

a lu le roman Angel"cinq ou six ans"avant de le tourner. N'osant pas se lancer immédiatement dans ce projet ambitieux -un mélodrame en costumes et entièrement en anglais-, il a néanmoins souhaité réaliser un film inspiré par l'univers de la littérature anglaise -le résultat fut Swimming pool. Le cinéaste explique ce qui l'a séduit dans le livre de Taylor: "j'ai tout de suite senti que l'adaptation de ce livre était l'occasion de me confronter à un univers romanesque et que cela pouvait donner lieu à une grande épopée, dans la tradition des mélodrames des années 30-40, racontant la destinée d'un personnage flamboyant sous forme de "rise and fall" (grandeur et décadence). Et puis je suis tombé amoureux du personnage d'Angel, qui m'amusait, me fascinait et finalement me touchait profondément. J'ai donc demandé à mes producteurs d'acheter les droits (que je pensais d'ailleurs pris aux États-Unis)."

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Après Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, inspiré d'une pièce de Rainer Werner Fassbinder, c

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rio : François Ozon(dialogues et scénario) et Martin Crimp(dialogues), d'après le roman d'

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François Ozon

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Dans l'œuvre d'Elizabeth Taylor, Angel(1957) inspiré de celui de Marie Corelli. L'action se déroule pendant la première moitié du . Œuvre particulièrement sombre, recèle une probable part autobiographique.

était inspirée pour le personnage d'Angel de Marie Corelli (1855-1924), auteur de romans à l'eau de rose, très populaire de son temps (la Reine Victoria elle-même était une fervente lectrice de ses ouvrages) même si la critique n'était pas tendre avec elle. Depuis, Marie Corelli est tombée dans l'oubli.

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Angleterre, 1905. Angel Deverell, jeune écrivain prodige, connaît une ascension fulgurante et réalise ainsi le rêve de toute jeune fille : succès, gloire et amour. Mais n'est-ce pas trop pour une seule femme ?

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"L'anglaise et le duc" (2001 eric rohmer

tristan et yseult 2006) kevin reynolds

touristes 2012 ben wheatley

rebecca 2020

toni erdmann 2016 maren ade

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une coproduction franco-belgo-britannique. Les séquences retraçant les premières années de la vie de l'héroïne à Norley ont été tournées dans des quartiers pauvres de Belgique. En revanche, la demeure Paradise House se situe bien en Angleterre : l'équipe a tourné dans le château de Tyntesfield, près de Bristol.

grandeur et décadence pathétique

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e des particularités du livre (et du film) tient dans la personnalité de son héroïne, fantasque, insolente... voire antipathique. Le cinéaste reconnaît que cet aspect de l'histoire a constitué un vrai défi pour lui : "Dan

nceté. Scarlett O'Hara m'est tout Mon Angel est certainement plus manipulatrice que celle d'Elizabeth Taylor. Mais elle l'est de manière joyeuse et amusante, pas du tout perverse."

Angel, écrivain à succès et sûre d'elle, et Esmé, peintre ignoré mais intègre ont un rapport à l'art très différent. "(...) au fina"alors qu'Angel qui a eu la force de croire de son vivant en son art, portée par son absence de doute, sombrera dans l'oubli. Toutefois, on ne pourra pas lui enlever une chose : elle a touché les gens de son époque et les a fait rêver." Sur cette question, où se situe l'art

ce mélodrame, le cinéphile François Ozonavait à l'esprit les classiques hollywoodiens du genre. La décoratrice Katia Wyszkopexplique que la référence majeure dans son travail a été "le film deMervyn LeRoyLes Quatre Filles du Dr March, Le Château du dragondeJoseph L. MankiewiczpouLa Splendeur des Ambersond'Orson WellesAutant en emporte le ventdeVictor FlemingetGigideMinnelliLa costumière Pascaline Chavanneajoute une autre référence cinématographique : Le Temps de l'innocencede Martin Scorsese.

ableaux d'Esmé sont l'oeuvre de Gilbert Pignol, peintre qui avait déjà signé des toiles pour le film Van Gogh- l'idée est venue de la décoratrice Katia Wyszkop, qui avait travaillé sur le long métrage de Maurice Pialat en 1991.

llustre l'histoire d'une jeune fille, Angel (Romola Garai), pédante, imbue d'elle-même, qui vit dans l'épicerie d'un petit village anglais. Au lieu de se rendre à l'école, elle feint la maladie pour se consacrer à sa passion : l'écriture. Elle finira par se faire publier, rencontrera le succès, l'amour peut-être, et finira dans la déchéance. "Angel" parle donc d'une vie consumée par la passion de soi, car le plus frappant dans le film c'est l'égoïsme sans fin dont fait preuve Angel. Est évincé toute peine lorsqu'on admire le talent d'Angel. Mais pas l'ombre du cynisme clamé par la presse. En effet, on finit par juger Angel, possédant parfois un point de vue omniscient. On tente alors d'adopter l'optique d'un film de conte de fée, c'est alors là que ça déplaît. Pour peu qu'on aime les contes de fée pour filles, de ces contes où les princesses vivent heureuse et rencontrent l'amour, on pourra aimer "Angel", encore que la "princesse" Angel ne vit pas heureuse et ne rencontre pas véritablement l'amour. Ainsi "Angel" et l'emmêlement de ses pistes, tantôt conte de fée, tantôt cynisme léger, tantôt peinture sur-colorée, tout cela fait qu'"Angel" échappe et échappera à nombre de gens, non pas par l'auteurisme de sa forme

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