Séries | PARIS POLICE 1900 – 11/20 | YOUR HONOR – 12/20

Par Taibbo

YOUR HONOR S01 (myCanal) – 12/20
C’est toujours avec excitation que l’on retrouve Bryan Cranston, même dans un rôle proche de son mythique Walter White. Comme dans Breaking Bad, son personnage est un homme sans histoire qui se retrouve confronté à un dilemme moral qui va le voir renier tous ses principes. Juge honnête et impartial, il va devoir franchir la ligne rouge pour protéger son fils coupable d’avoir accidentellement tué le fils du boss de la mafia locale. L’acteur livre un nouvelle masterclass, dans un rôle cependant moins instinctif, plus raisonné. Plus aimable en somme.
En revanche, la série est à des années-lumière de Breaking Bad en termes d’écriture. Elle manque de consistance, abusant d’effets faciles et perd la plupart du temps en crédibilité ce qu’elle gagne en suspense. Deux épisodes forts et traumatisants (le premier et le dernier), et au milieu une intrigue mollassonne, plombée par le personnage du fils, totalement raté (même si l’interprétation est irréprochable). You Honor avance de manière linéaire jusqu’à son dénouement avec ses gros sabots.
Suffisamment accrocheur pour maintenir l’intérêt, mais dénué du trouble et de l’ambiguïté qui rendait un Defending Jacob (assez proche dans la thématique) si singulier.

PARIS POLICE 1900 S01 (myCanal) – 11/20
Série historique et policière française très ambitieuse, Paris Police 1900 lorgne du côté de Peaky Blinders, Boardwalk Empire ou de The Knick. La reconstitution y est soignée et rigoureuse historiquement, l’ambiance sombre, dure et poisseuse, et le récit s’articule autour de jeux de pouvoir, de coups montés et de conspiration dans un contexte social et politique rendu explosif et délétère par l’affaire Dreyfus.
De quoi constituer une grande fresque d’époque tout en nous agrippant avec son histoire sordide de femmes retrouvées en morceau dans des valises.
Malheureusement la multiplication des arcs narratifs, les personnages nombreux et difficiles à identifier rendent le tout peu lisible et Paris Police peine un peu à trouver une cohérence globale.
Au-delà de ça, beaucoup de comédiens usent d’un jeu très théâtral, désormais beaucoup trop daté pour la télévision. On peut même dire que c’est souvent mal joué… Et comme la musique est tout aussi peu moderne, la série, malgré d’indéniables qualités, sent en peu la naphtaline