Antoinette dans les Cévennes (2020) de Caroline Vignal

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Retour de Caroline Vignal après 20 ans d'absence, la réalisatrice nous offre un film qui fait découvrir le paysage des Cévennes sous les traits d'une tendre comédie.

On suit Antoinette, institutrice, amante du père d'une de ses élèves, impatiente d'avoir du temps avec lui pendant les vacances scolaires. Déception quand elle apprend que celui-ci part avec sa famille dans les Cévennes. Elle décide donc d'y aller pour le croiser par hasard.

La jeune institutrice est incarnée par Laure Calamy ("Une belle équipe"), qui dès les premières minutes nous donne le ton du film, un petit peu décalé de la réalité. Cette institutrice fait tout pour attirer l'attention de celui qu'elle aime et va même agir par impulsion, à la limite des comportements enfantins qu'elle fréquente tous les jours quand elle apprend qu'il part faire le chemin de Stevenson dans les Cévennes, elle qui n'a jamais fait de randonnée et encore moins en compagnie d'un âne ! L'incarnation du personnage un peu fou, plein de charmes et un peu niais, qui se laisse porter par ses émotions est parfaitement bien mené par l'actrice. Le second personnage de ce film et duo de Laure Calamy reste Patrick, l'âne récalcitrant, têtu et bon compagnon de l'institutrice, touche humoristique du film qui va amener Antoinette à faire exploser ses émotions, se remettre en question et s'ouvrir à d'autres chemins.

Les personnages secondaires ne sont là que pour mettre en évidence la vie d'Antoinette : des jugements des autres randonneurs quand elle leur raconte pourquoi elle fait le chemin de Stevenson, ses remises en questions et doutes après la discussion avec les hôtes des auberges, sa vie après une discussion avec la femme de son amant jusqu'à son changement de chemin vers la fin de son voyage.

Le scénario manque quelques fois de réalisme, la scène de la kermesse dès l'ouverture du film mais surtout la scène de la discussion entre randonneurs où Antoinette explique pourquoi elle fait sa randonnée. On imagine mal, une femme se livrant sur sa liaison, avec le père d'une de ses élèves, à une bande d'inconnus. Malgré cet aspect, on s'attache à cette femme un peu gauche, se laissant porter par ses émotions, entière avec les autres, qui nous émeut et nous porte dans son aventure.

On regrette quelques fois que le film ne s'arrête pas plus sur les paysages des Cévennes, simple arrière plan du voyages d'Antoinette, un peu décevant car après tout c'est le centre de l'histoire. On passe néanmoins un très bon moment avec beaucoup d'émotion et où les références littéraires sont mises en évidences qu'on est lu ou non le livre ; le lien âne - randonneur mais surtout le voyage initiatique, véritable retour sur soi du personnage principal.

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