Soul (2020) de Pete Docter

Soul, de Pete Docter qui a déjà réalisé les très bons Monstres et Cie (2001) et Là-Haut (2009) ainsi que le discutable Vice Versa (2015), est le nouveau film très attendu des studios Pixar et sorti exclusivement sur la chaine Disney+ le 25 décembre.

L'histoire est celle de Joe Gardner, professeur de musique dans une école qui rêve de devenir un véritable jazziste. Quand cette chance arrive, il est victime d'un accident qui amène son âme dans le "Grand Après", autrement dit vers la mort, refusant cette possibilité, il s'y échappe et se retrouve vers le "Grand Avant" où les futurs âmes, trouvent leur caractère mais aussi leur flamme qui leur donne leur "pass" pour aller sur Terre. Il fera ainsi la connaissance de l'âme 22 qui a connu bien des mentors mais n'a toujours pas réussi à avoir son "pass", ils vont alors faire un deal, trouver la flamme de 22 et le "pass" reviendra à Joe qui pourra réintégrer son corps. Bien entendu, rien ne se passe pas comme prévu.

Les deux personnages principaux, font néanmoins un beau duo, tant leur caractère, leur façon de voir la vie, les opposent. On s'amuse du cynisme de 22 et de la volonté de transmettre une passion comme Joe a pu la ressentir. On rigole de 22 s'essayant à divers possibilités sans succès malgré les efforts de Joe. Leurs interactions et l'apprentissage l'un de l'autre sont vraiment des clés pour apprécier le film et mettre en avant le fond du film, s'ouvrir aux petites choses et aux autres qui peuvent nous faire grandir et nous apporter un autre regard. A cela, on rajoute une très bonne musique Jazz qui rythme le film créant un rythme et de nouvelles émotions pour les deux personnages.

D'un point de vue graphisme, le monde réel est, encore une fois, très beau. On est toujours épaté des détails comme la fourrure du chat, le grain des cheveux ou encore le fruit de l'arbre. Le contraste avec le monde des âmes est frappant tel les gardiens dessinés à la Picasso ou les traits bruts des âmes. La déception vient plutôt du script, le monde des âmes qui auraient mérité plus de temps à l'écran ne dure qu'une moitié de film, les âmes tourmentées sont traités à la va vite alors qu'un arrêt dessus aurait donné plus de sens à la morale de l'histoire. Soul enchaîne les bonnes idées mais les mauvaises mises en pratique pour nous ramener à des clichés d'interaction entre personnages et les scènes un peu toutes faites...

Finalement l'histoire qui pourrait être très bien et d'une grande poésie avec une question centrale "qu'est qu'une vie réussie et qu'est ce qui donne la flamme de la vie ? se retrouve assez mal construite et part dans des directions plutôt inattendues, des délires mystiques, un méchant incarné par Terry - comptable d'âme du "Grand Après", une dualité bien-mal qui est mal formalisée pour le jeune public. Le tout faisant du film, une ode introspective bancale.

Un regret, ce n'est peut-être pas un film pour enfants car ils perdront le sens du film car finalement assez complexe. Mais ce n'est pas un film pour adultes non plus car ils peut-être pas assez poussé, finalement trop simple. Paradoxe du film, pas nécessaire qui montre un vrai problème de construction et de réalisation.

Note :

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