[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #118. Semaine du 27 Décembre au 2 Janvier

Par Fuckcinephiles


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 27 Décembre au 2 Janvier


Dimanche 27 Décembre. Ready Player One de Steven Spielberg sur TF1.

2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l’OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l’œuf de Pâques numérique qu’il a pris soin de dissimuler dans l’OASIS. L’appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu’un jeune garçon, Wade Watts, qui n’a pourtant pas le profil d’un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…
A 72 ans, Steven Spielberg venait réexpliquer comment se fait un — bon — blockbuster. Il faut dire que les années 2010 auront été marquées par d’un côté, la nostalgie des 80’s avec le retour notamment de Star Wars et puis le fade empire qu’est Marvel. Avec Ready Player One, bouquin bourré de référence à la pop culture des 80’s, le Entertainment King prenait le risque de justement tomber dans les travers de cette nostalgie qu’il n’aime guère. Le grand cinéaste qu’il est va ainsi triturer une œuvre dantesque, la course de voiture est un shoot d’adrénaline pur, qui va malaxer les références sans jamais se faire écraser par elles. Mais surtout Spielberg ne cesse de ramener dans cette histoire, l’intime, l’humain, les liens. En ressort, ce qui est, pour moi, l’un des plus grands blockbusters des années 2010 où le réalisateur fait de l’imagination l’étendard d’une jeunesse qu’il exhorte à s’emparer de tous les mondes.
Mais aussi... France2 programme Paddington 2 de Paul King. Un film tout simplement parfait en cette saison, qui poursuite les aventures de l’ours le plus mignon du grand écran. Le réalisateur n’abandonne rien de la créativité qui le caractérise, a mi-chemin entre du Wes Anderson et du Steven Spielberg, Paddington 2 possède ce souffle enfantin, cette extravagance british et ne cesse de cultiver une tendre malice.

Mardi 29 Decembre. La Vie est Belle de Frank Capra sur Arte.
Dans la petite ville de Bedford Falls, la veille de Noël 1945, George Bailey est sur le point de se suicider. Comme ses proches et ses amis prient pour lui, au paradis l’apprenti-ange Clarence est chargé de venir à son aide, ce qui lui vaudrait de gagner ses ailes. Pour mener à bien sa mission, il doit visionner la vie de George Bailey.
Replonger dans La Vie est Belle, c’est toujours redécouvrir toute la préciosité d’un des plus beaux films de Noël. D’un amour naissant par un combiné téléphonique au bonheur ivre de retrouver les siens, il y a ici toute l’orfèvrerie Capra-ienne qui vient capturer la beauté de l’humain. Loin de l’image parfois guimauve que l’on donne au film, La Vie est Belle est une œuvre dont l’optimisme est une victoire qu’on arrache à la toute fin; là où le récit épouse les recoins les plus sombres d’une existence fait de renoncement et sacrifie pour les autres. À la fois complexe et simple, embrassant autant le conte Dickensien que le mélodrame romantique, La Vie est Belle demeure un chef d’œuvre qui emporte avec lui quelques-unes de nos plus belles larmes.

Mercredi 30 Decembre. Le Secret de la Pyramide de Barry Levinson sur Arte.
Londres, en 1870. John Watson, fils d’un médecin de campagne fraichement débarqué de ses solitudes provinciales, découvre les couloirs et les brumes de son nouveau collège. Il se retrouve nez à nez avec un curieux hurluberlu, son nouveau condisciple, qui semble tout savoir de lui sans l’avoir pourtant jamais rencontré. Ainsi nait une amitié.
Film astucieux, parvenant à capturer aussi bien toute l’essence du cinéma Spielberien que la mythologie Holmesienne, Le Secret de la Pyramide est l’une des plus éclatantes productions Amblin. Il ne serait pas étonnant que JK Rowling est, consciemment ou pas, puiser quelques sources d’inspirations pour sa saga Harry Potter. En effet, entre son trio de personnage, son collège aux épais murs et ses professeurs, on y retrouve toute la saveur de Poudlard. Si l’on met de côté ces ressemblances, Levinson donne surtout à voir un film inventif, drôle et touchant; qui de par son atmosphère si british donne envie de s’installer au bord d’une cheminée avec un thé chaud et savourer cet instant innocent, mais splendidement fait.


Thibaut Ciavarella