Ma Belle-Famille, Noël et Moi (2020) de Clea DuVall

Après un premier long métrage en tant que réalisateur avec "The Intervention" (2016) Clea DuVall, qui est plus connue comme actrice, revient avec son second film. Rappelons qu'on a pu la voir notamment dans des films comme "The Faculty" (1998) de Robert Rodriguez, "Une Vie Volée" (1999) et "Identity" (2003) tous deux de James Mangold, "Argo" (2012) de et avec Ben Affleck. L'actrice étant ouvertement lesbienne il semble que cela a joué pour l'idée du projet puisqu'elle a collaboré avec deux autres artistes lesbiennes pour ce projet. En effet elle a co-écrit le scénario avec Mary Holland, comédienne qui n'a pas encore percé malgré ces années à tourner dans divers oeuvres dont de nombreux courts mais qu'on a a aussi aperçu entre autre dans "Unicorn Store" (2017) de Brie Larson, également actrice devenu réalisatrice avec ce film. Puis citons Lesly Barber, compositrice qui a notamment signé la musique de films comme "Manchester by the Sea" (2016) de Kenneth Lonergan et "L'Internat" (2018) de Boaz Yakin...Ma Belle-Famille, Noël et Moi (2020) de Clea DuVall

Un couple de lesbiennes, Abby et Harper, doivent se quitter pour les fêtes de Noël, la première déteste et la seconde adore avec une famille très conservatrice dont le père se lance en politique. Par amour Abby accepte de venir au sein de la famille de Harper qui doit lui avouer qu'elle n'a jamais rien dit à sa famille quant à son homosexualité. Toujours par amour, Abby accepte de se faire juste passer pour une colocataire... Les deux amoureuses sont incarnées respectivement par Kristen Stewart vue récemment dans "Seberg" (2020) de Benedict Andrews et "Underwater" (2020) de William Eubank, et Mackenzie Davis particulièrement remarquée dans "Blade Runner 2049" (2017) de Denis Villeneuve et "Terminator : Dark Fate" (2019) de Tim Miller. Les soeurs de Harper sont interprétées par la co-scénariste Mary Holland et Alison Brie vue dans "The Disaster Artist" (2017) de James Franco et "Pentagon Papers" (2018) de Steven Spielberg. Les parents sont joués par Mary Steenburger qui se fait rare sur grand écran favorisant la télévision dont la série TV "The Last Man on Earth" (2015-2018), au ciné on peut citer "La Couleur des Sentiments" (2011) de Tate Taylor et "Le Book Club" (2018) de Bill Holderman, puis l'époux Victor Garber dont on peut citer "Titanic" (1997) de James Cameron, "Harvey Milk" (2009) de et avec Sean Penn et plus récemment "Dark Waters" (2020) de Todd Haynes. Parmi les amis des filles, citons Aubrey Plaza vue dans "Hors Contrôle" (2016) de Jake Scymanski et "Child's Play : la Poupée du Mal" (2019) de Lars Klevberg, puis Dan Levy, fils d'un certain Eugune Levy cultissime papa dans la saga "American Pie", surtout connu pour la série TV "Schitt's Crick" (2015-2020). Précisons qu'à l'instar des femmes derrières la caméra plusieurs comédiens sont ouvertement du mouvement LGBT comme Aubrey Plaza, Dan Levy ou Kristen Stewart... Alors d'abord; précisons et insistons sur le fait que ce film, s'il traite du sujet très à la mode de la tolérance envers les LGBT, reste et demeure un "film de Noël". Un sous-genre en soi qui pullule à toutes les sauces durant les mois de novembre-décembre. Un sous-genre qu'il nous faut presque prendre avec indulgence de par leur haute dose de mièvrerie, de bons sentiments et de morales chrétiennes inhérents à ces films façon fable moderne pour toute la famille. À l'instar des chansons de Noël, les stars américaines sont quasi obligées de se prêter au moins une fois à ce genre particulièrement apprécié outre-Atlantique.

Ma Belle-Famille, Noël et Moi (2020) de Clea DuVall

Le film débute avec beaucoup d'amour et de romantisme, le tout bien enguirlandé à la Noël pour bien nous immerger dans les prémices des fêtes de fin d'année. C'est beau. Ensuite le scénario instille tous les paramètres de la comédie familiale où le secret va amener aux quiproquos nécessaires à l'humour, avec un joli panel à la tolérance (évidemment l'ami gay est là, l'ex éconduit qui revient à la charge, parents qui comprennent rien mais qui ont pourtant un bon fond, ...), avant qu'arrive le rebondissement dramatique pour la dose de mélo avant le magnifique happy end, logique car tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Le titre français est à la fois littéral et maladroit, car si Abby/Stewart est le fil conducteur et de quasi toutes les scènes elle reste le personnage le moins intéressant. En effet, elle est passive, sans caractère, hésitante, gentille gentille, se victimise aisément mais elle apparaît donc forcément comme un petit ange face à cette famille traditionnelle bourgeoise matérialiste, cachée derrière les convenances et la superficialité. Par contre on apprécie cette tentative d'emballer le récit, cet essai d'exploser le rythme par des passages plus burlesques ou originaux comme la course à la patinoire, avec un bonus pour l'ami gay John/Levy bien moins caricatural qu'à l'accoutumé. Mais dans le même temps tout ne prend pas, on s'agace devant l'inertie de Abby alors qu'on l'accuse à tort, les enfants sans doute sous-exploités, et que dire de tout ce petit monde très républicain conservateur qui sont tous aussi antipathiques les uns que les autres sauf... à la fin où on comprend que finalement tout le monde a un bon fond, que tous sont tolérant... etc... Clea DuVall signe un film familial pour les fêtes très consensuel et démago mais plutôt plaisant, en tous cas idéal pour une séance familial un soir d'hiver, ni plus ni moins.

Note :

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