Docu-Séries | SEDUCED : INSIDE THE NXIVM CULTE – 15/20 | ROOM 2806 – 13/20

Docu-Séries | SEDUCED : INSIDE THE NXIVM CULTE  – 15/20 | ROOM 2806 – 13/20

SEDUCED : INSIDE THE NXIVM CULTE (Docu-Série Starzplay) – 15/20

Récit effarant sur le pouvoir d’embrigadement et de destruction des sectes, Seduced dissèque les méthodes effroyables du culte NXIVM pour recruter puis asservir ses membres. Considéré comme l’un des organismes les plus dangereux des ces 20 dernières années, NXIVM attire d’abord grâce à ses programmes de développement personnel, en apparence inoffensifs, en mettant en avant les bienfaits de la communauté à travers des outils de communication accrocheurs parfaitement pensés. Comme India Oxenberg, jeune fille intelligente et aisée vivant à Hollywood (sa mère jouait dans Dynastie) dont le témoignage sert de fil rouge à la série, ce sont rarement des âmes torturées qui y sombrent.
Le documentaire révèle les rouages psychologiques et financier employés par la secte pour ferrer et aliéner ses proies. Du recrutement au sacrifice ultime qui consiste à devenir volontairement l’esclave sexuel du gourou Keith Raniere (qui ne ressemble pourtant pas à grand-chose) Seduced décortique les étapes du piège qui se referme sur ses victimes et les mécanismes de l’endoctrinement. Valorisées puis frustrées de ne pas pouvoir monter en grade, elles sont prêtes à tout pour satisfaire leur hiérarchie, persuadées que c’est pour leur bien. Quitte à justifier les expériences médicales les plus révoltantes, l’incitation au viol, la pédophilie et, finalité de l’entreprise de Raniere, l’esclavagisme sexuel.
Le montage est particulièrement bien travaillé, parvenant à faire progressivement monter la tension au fur et à mesure qu’on découvre l’horreur derrière NXIVM. Les réalisateurs alternent entre les témoignages, des extraits du matériel promotionnel de la secte pour illustrer son pouvoir de séduction et des animations au crayon aussi belles que terrifiantes pour montrer le calvaire de ses pauvres filles.
On a vraiment l’impression de pénétrer l’antre du mal, un enfer dont le maitre aurait la gueule d’un geek VRP de province…
ROOM 2806 (Docu-Série Netflix) – 13/20

Série docu bien foutue sur l’affaire du Sofitel, qui confronte assez objectivement les points de vue. Elle insiste bien sur quelques zones d’ombre comme cette grosse somme d’argent perçue par Diallo ou ces agents de sécurité qui se sautent dans les bras après l’avoir convaincue de porter plainte , mais elle n’appuie jamais la théorie du complot et s’avère plutôt être une radiographie du personnage DSK et de ses démons. On n’apprend fondamentalement pas grand-chose, mais il est assez fascinant de mettre en perspective la carrière de DSK et les évènements qui se sont déroulés le 15 mai 2011 à New-York alors qu’il allait se lancer dans une campagne qui devait lui offrir un destin présidentiel.
Ce suicide politique et social, cette manière de jouer constamment avec le feu sont tout bonnement incompréhensibles. Soit il se pensait intouchable, soit il n’avait inconsciemment aucune envie de diriger un pays et s’est sabordé, mais en détruisant tout ce qu’il avait (en apparence) construit jusque-là. Et assurément sans anticiper la violence de la police et des médias new-yorkais.
Le document est ponctué de nombreuses interviews de ses proches, souvent consternants de mansuétude envers l’« ancien monde » et « ce séducteur libertin », se refusant à le voir comme un prédateur sexuel dépendant à une sérieuse addiction.
Une série documentaire bien ficelée et plutôt sobre au regard du sujet.