[CRITIQUE] : The Prom

[CRITIQUE] : The Prom

Réalisateur : Ryan Murphy
Avec : Meryl Streep, Nicole Kidman, James Corden, Keegan-Michael Key, Kerry Washington, Andrew Rannells,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie Musicale.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h11min.
Synopsis :
Stars de la scène new-yorkaise, Dee Dee Allen et Barry Glickman traversent une véritable tempête : le dernier spectacle qu'ils ont monté à Broadway à grands frais est un échec retentissant qui a soudain réduit leur carrière à néant. Dans le même temps, au fin fond de l'Indiana, Emma Nolan, lycéenne, connaît un chagrin d'un tout autre ordre – malgré le soutien du proviseur, la responsable de l'association des parents d'élèves lui a interdit de venir au bal de fin d'année avec sa petite amie Alyssa. Lorsque Dee Dee et Barry comprennent qu'ils peuvent faire de l'épreuve d'Emma une cause à défendre – et ainsi redorer leur image de marque –, ils mettent le cap sur l'Indiana, en compagnie d'Angie et Trent, deux autres comédiens cyniques cherchant à faire redécoller leur carrière. Mais quand leur militantisme opportuniste se retourne contre eux de manière inattendue, la vie des quatre acteurs est chamboulée – et ils se mobilisent pour offrir à Emma une soirée où elle peut enfin assumer son identité au grand jour.


Critique :

Pur canon de confettis enthousiastes et pop faisant fit de ses faiblesses d'écriture, #TheProm est un bel hymne à l'amour et à la tolérance shooté aux couleurs primaires et à la bienveillance, une invitation acidulée dans le bus magique avec un casting 4☆ comme hôtes chaleureux. pic.twitter.com/2cHe46NgPV

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) December 11, 2020

Les salles de cinéma seront closes pour noël, et c'est une vérité qui nous prive de ce qui aurait pu être l'un des derniers plaisirs de ce quotidien confiné et sous pandémie, qui devient de plus en plus anxiogène - nous sommes tous au bord de l'asphyxie.
La seule solution pour s'abreuver de séances neuves et fraîches, passe donc par les plateformes VOD, et surtout une Netflix qui met les petits plats dans les grands pour offrir le plus de bonbons acidulés sur pellicule, pour nous faire passer des fêtes cinématographiques les plus douces possibles.
Cerise savoureuse sur le gâteau du kitsch entamé par Les Chroniques de Noël 2 et Jingle Jangle : Un Noël Enchanteur, The Prom du très (trop ?) présent Ryan Murphy, débarque donc à point nommé pour nous faire du Bien, avec tout le supplément de guimauve et de bons sentiments qui va avec.
Pur canon de confettis enthousiastes et pop, l'adaptation de la comédie musicale made in Broadway est un bel hymne à l'amour et à la tolérance, shooté aux couleurs primaires et aux paillettes, une invitation dans le bus magique avec un casting classieux comme hôtes enjoués et chaleureux.

[CRITIQUE] : The Prom

Copyright MELINDA SUE GORDON/NETFLIX


Prenant constamment le pli de son pitch simpliste, basé sur une histoire vraie (des stars du musical sur le déclin, quitte quitte New York pour l'Indiana, histoire de s'assurer qu'une jeune fille lesbienne puisse aller au bal de fin d'année, dont on a annulé la tenue justement pour lui interdir l'entrée), pour laisser exploser tout le cynisme punchy de la " Murphy's Touch " (des stars de Broadway qui, piquées par l'échec de leur émission actuelle, adoptent de manière opportuniste la cause d'Emma dans l'espoir de gagner une bonne publicité pour leur «activisme des célébrités»), permettant d'ailleurs au cinéaste de retrouver son sujet cible favori (les adolescents); The Prom est aussi savoureusement régressif er irrésistible que Mamma Mia!, le tout avec une production scénique plus fluide et poussée, des chansons à la qualité certes plus irrégulières mais frappé par un cœur LGBTQ + rafraîchissant et profondément emballant.
Dominé de la tête et des épaules par une Meryl Streep dantesque (elle s'éclate, donc nous aussi) et James Corden (entre le surjeu irritant et le charme touchant), le charismatique casting vedette ne semble jamais retenir son jeu ni sa bonhomie, épousant l'amusement constant d'être constamment over-the-top tout en capitalisant sur l'esprit jazzy entraînant du matériau d'origine.
Leur prestation chorale masque continuellement les failles d'un scénario déséquilibré, et ranime continuellement l'étincelle d'un vrai divertissement de fin d'année, totalement conscient qu'il ne peut pas rivaliser avec les canons de son genre (certains numéros musicaux sont même plus inférieurs que d'autres), avec un rythme jazzie et un esprit de l'entertainment à l'américaine incontournable.

[CRITIQUE] : The Prom

Copyright MELINDA SUE GORDON/NETFLIX


On regarde le film pour eux - et on ne l'abandonne pas pour la même raison -, on se laisse séduire autant par son message sincère sur la tolérance et la différence (avec une belle critique du star-system en prime, ainsi qu'un regard manquant certes de profondeur, sur la fibre militante des célébrités), que sur les leçons de vies apprisent par cette petite bande de stars égocentriques (mais humaines), et on ressort de cette petite escapade colorée et paillettée avec une banane de malade.
The Prom est parfait pour la saison des fêtes et encore plus en ces temps de crise et de morosité, et Dieu sait que de telles séances sincères, scintillantes et excentriques, font immensément du bien pour tous ceux qui se laissent emporter par leur magie.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : The Prom