[CRITIQUE] : Alone

[CRITIQUE] : Alone

Réalisateur : John Hyams
Avec : Jules Willcox, Marc Menchaca, Anthony Heald,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Action, Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min.
Synopsis :
Jessica vient de perdre son mari. Elle déménage dans une autre ville, désireuse de commencer une nouvelle vie. Elle se rend compte qu'elle est suivie par un homme mystérieux. Bientôt, elle se retrouve enfermée dans une cabane isolée au milieu de la nature...


Critique :

Petit bout de survival nerveux et épuré bifurquant sur le territoire casse-gueule du rape and revenge frontal et brutal, #Alone est un attrayant jeu du chat et de souris dépouillé et sale, qui ne renouvele pas le genre mais qui convoque un retour bouillant aux instincts primitifs pic.twitter.com/z2Tu5Fr5qb

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) December 10, 2020

À l'instar de son paternel, honorable artisan de la série B US qui envoie, avec (très) souvent JCVD en vedette, John Hyams est de ces cinéastes à l'ancienne pour lequel on ne peut avoir que de l'affection surtout que, loin de se reposer fébrilement sur les codes faciles du cinéma d'action, il a vite démontré qu'il était capable d'être ambitieux avec des moyens pourtant limités; pour preuve l'excellent et sombre Universal Soldier : Le Jour du jugement, actionner mutant incarnant le mélange improbable entre la conception sonore brillante, une iconographie de films cultes habile (des références digérées et pas uniquement régurgitées à l'écran) et de combats acharnés.
Absent des radars ciné depuis sept ans, il nous revient avec ce qui est sans trembler, son effort le plus grisant et maîtrisé : Alone, petit bout de survival nerveux et épuré louchant gentiment sur le territoire casse-gueule du rape and revenge, et qui aurait pleinement pu être une formidable expérience théâtrale avec une distribution moins lâche dans l'hexagone.

[CRITIQUE] : Alone

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Exercice de style sans prétentions, évidemment moins expérimentale et fantastique que ses précédents essais plus stylisés, Alone dégaine une première partie Duel-esque a l'atmosphère minimaliste et subtilement tendue, vissée sur Jessica - excellente Jules Wilcox -, qui quitte Portland après une tragédie (la perte de son mari) et se voit pourchassé par un chauffard dont on ne sait rien, juste qu'il colle sa Jeep Grand Cherokee au plus près de la jeune femme, et que ses intentions sont tous sauf bonnes.
Sans trop en montrer (rien n'est plus brutal et oppressant que ce que l'on ne voit pas), Hyams laisse parler la magie macabre et le danger constant de son cadre, jusqu'à ce qu'explose l'inévitable violence d'un enlèvement qui, heureusement, ne se laissera pas aller aux facilités du torture porn sadique, puisque son héroïne arrivera très vite à s'échapper pieds nus dans la forêt, et permettre ainsi au film de se transformer en un survival boueux et horrifique joliment prenant.
Frontal dans ses effets, débarrassé de toute psychologie facile (l'héroïne n'est pas la pour faire son auto-psychanalyse thérapeutique, gimmick qui a amputée le genre sur ses récents représentants), et porté par un malaise travaillé avec soin; Alone est un attrayant jeu du chat et de souris dépouillé et sale, convoquant un retour au combat primitif pour la survie.
Une vraie petite surprise modeste et humble comme on les aime.
Jonathan Chevrier
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