Séries | THIS WAY UP S01 – 13/20 | STATELESS – 12/20 | CHEYENNE ET LOLA – 13/20

Par Taibbo

THIS WAY UP (S01 myCanal) – 13/20

Comédie britannique sur la dépression dans la veine de Fleabag ou Chewing-gum, This Way Up aborde comme elles des sujets graves avec légèreté, du cran et sans tabou, et une constante, un féminisme assumé et décomplexé. Si This way Up n’a pas le (très haut) niveau de la série de Phoebe Waller-Bridge, son format concis (6 épisodes de 20mn), son écriture fine et son interprétation sans faille méritent vraiment de s’y attarder.

STATELESS (Mini-Série Netfilx) – 12/20

Passé les deux premiers épisodes un peu brouillons et décousus, Stateless met petit à petit son récit en place et nous éclaire sur le destin tragique de ses personnages. A travers quatre points de vue différents, il pointe du doigts les errements de la politique migratoire Australienne en filmant le quotidien violent et proche de l’inhumain d’un centre de détention. Le droit d’asile, les conditions des détenus, la légèreté avec laquelle leurs dossiers sont traités mais aussi les motivations de leurs gardiens, la série aborde ces sujets inflammables d’un regard qu’elle veut le plus neutre possible. Après son entame laborieuse elle gagne en intensité alors que la situation s’envenime jusqu’à devenir hors de contrôle. Dans le rôle le plus saisissant (une Australienne instable mentalement retenue dans son propre pays) Yvone Strahosky (Handsmaid’s Tale) exprime brillamment tout son potentiel dramatique.
Que ce soit inspiré de faits réels interpelle d’autant plus.

CHEYENNE & LOLA (Mini-Série OCS) – 13/20

Drame policier et social âpre aux allures de western dans une France sinistrée, Cheyenne et Lola est une série solide, à la cinématographie soignée et la mise en scène ambitieuse.
Elle souffre cependant d’approximations dans le jeu regrettables et de dialogues faiblards, surtout imputables au personnage de Lola (le passage sur le lapin frôle le ridicule), mais la dynamique entre les deux femmes, ou plus encore avec leur communauté, crée progressivement un lien avec le spectateur et construit un récit qui finit par susciter l’adhésion et une certaine émotion.
Elle n’est pas parfaite et sans doute trop longue, mais quelque chose de suffisamment fort se passe à l’écran.