Mon nom est Personne

Mon nom est PersonnePour qui sonne le glas

Jack Beauregard, légende de l’Ouest américain, tombe sur son idole, un dénommé Personne. Ce dernier n’a qu’une idée en tête, faire du célèbre pistolero une légende. Ce dernier ne l’entend pas de cette oreille et aimerait partir sur la pointe des pieds, mais c’est sans compter sur le jeune homme têtu.

Pensé comme une variante potache de « Il était une fois dans l’Ouest », il est aussi bien le chant du cygne du western qu’un sacré coup de pied au c… du western spaghetti bon marché. Chant du cygne, c’est déjà la thématique du film avec un Jack Beauregard vieillissant qui va laisser la place à la nouvelle génération. Nous sommes en 1899 et la conquête de l’Ouest n’a plus de sens, c’est la fin d’une époque ; à l’image des funérailles du western classique et de son sparadrap le western spaghetti ciblés dans cet ersatz du genre. Et puis un sacré coup de pied dans la fourmilière de toutes ces comédies « western spaghetti » de piètres qualités produites au kilomètre au cours des années précédentes. En embauchant Terence Hill dans un rôle proche de celui de Trinita, Leone et Valerii s’approprient un des visages majeurs de ce cinéma médiocre pour une farce bien plus élaborée que les films auxquels il fait référence. Il s’agit donc aussi de la farce western spaghetti ultime, après celui-ci la messe sera dite. Fonda, Leone et Morricone sont de la partie et ce trio complété de Hill vont enterrer le genre grâce leurs talents respectifs. Le thème musical composé par Morricone est entré dans les annales et à lui seul permet de flirter sans cesse entre farce et drame. Mon nom est personne est aussi un lot de répliques cultes et un film truffé de référence dont la plus percutante est celle de la tombe d’un certain Sam Peckinpah réalisateur de « La horde sauvage ». Celui qui se pense le renouveau du western dans la veine classique se fait enterré par Leone ; très drôle. Ces références étouffent tout de même parfois le film et elles ne sont pas toujours judicieuse, surtout le palais des glaces emprunté à « La dame de Shangaï ». Plus profond donc qu’on pourrait le penser. Cependant malgré de belles trouvailles et le recyclage de tout ce qui a fait le western spaghetti comique pour en faire une synthèse ; il pâtit d’un côté un peu décousu. Mais on rit souvent.

Sorti en 1973

Ma note: 13/20