Série | THE UNDOING (Mini-Série OCS) – 15/20

Série | THE UNDOING (Mini-Série OCS) – 15/20

Nicole Kidman fait de nouveau équipe avec David E. Kelley, le créateur et scénariste de Big Little Lies pour un thriller entêtant où la dimension psychologique et le passé trouble de ses protagonistes comptent autant que la résolution de l’enquête.
La réalisatrice Susanne Bier se saisit brillamment d’une intrigue policière certes classique mais captivante pour nous mener sur de fausses pistes et jouer de faux semblant. Elle dissèque la bulle feutrée dans laquelle ses personnages évoluent, des notables new-yorkais pour qui les apparences comptent plus que tout, surtout plus que la vérité, pour mieux la voir exploser lorsque le scandale surgit. Bier instaure d’emblée une ambiance pesante, malaisante. Sa mise en scène racée et sophistiquée crée un sentiment d’inconfort immédiat. Des plans vaporeux, la photographie froide d’un New York glacial et oppressant, une musique très présente… la réalisatrice capte rapidement l’attention de son spectateur qui ne sait jamais à quel saint se vouer. Ou à quel diable.
The Undoing n’aurait sans doute pas la même puissance suggestive sans le magnétisme fou de Kidman, dont la présence peut à elle-seule bonifier n’importe quel projet. L’intensité et la minutie avec laquelle elle incarne Grace joue beaucoup dans l’efficacité avec laquelle la série nous capte (sans compter sa voix enjôleuse, c’est elle qui fredonne  » Dream a little dream on me » au générique, et c’est magnifique). Tout comme le couple qu’elle forme avec Hugh Grant (franchement, on n’aurait pas forcément misé dessus). L’acteur anglais est certes maintenant sexagénaire mais il n’a rien perdu de son pouvoir de séduction, dont la réalisatrice sait parfaitement jouer pour ajouter au halo de questions et de non-dits qui s’accumulent au-dessus la famille Fraser. Et quel acteur précieux et indispensable que le fascinant Donald Sutherland !
Lorsque le dénouement se profile, haletant et oppressant, vous ne regretterez pas d’avoir pénétré dans le petit monde cossu de cette bourgeoisie New-Yorkaises au petits secrets mortifères et de le voir exploser sous yeux. Classique, mais d’une redoutable efficacité.