Michel-Angel – Réalisation Andrey Konchalovsky

Toutes les forces visuelles dans leur beauté de cinéma.

Michel-Ange est l'artiste que l'on sait à travers ses œuvres que nous connaissons plus ou moins.
Le vieux Andrey Konchalovsky - 83 ans- nous offre un incroyable film qui retrace quelques années de la vie du peintre-sculpteur peut-être le plus célèbre et fameux de toute l'histoire de l'Art.

Dès la première scène du film on est happé, à suivre le chemin de Michelangelo qui psalmodie des vers de " L'enfer " de Dante, tel un mantra, le peintre marche sur une route de Toscane, rongeant ainsi, à travers l'œuvre de Dante, sa colère.
Et tout le film est à l'aune de cette ouverture, Verdienne dans le tempérament, nous suivons, nous aimons Michelangelo dans ses souffrances, avec ses maladresses dans ses rapports au Pouvoir, représentés par les deux grandes familles Les Médicis et les Della Rovere. Alternance de Papes et de commandes, alors même que l'œuvre précédente n'est pas achevée.

Mais le plus beau de ce film c'est son rapport à la matière, surtout ce marbre de Carrare. On ressent physiquement l'attachement au matériau, la charnellité du travail de l'artiste; Konchalovsky réussi à transmettre cela aux spectateurs, on sent son film ! Le travail de restitution visuelle de l'époque est époustouflant sans ostentation, un miracle de simplicité. Les odeurs, l'insalubrité, la transpiration nous parviennent grâce à la beauté simple et prenante des images, de leur cadre, toujours juste. Les scènes dans la carrière nous apportent la poussière de marbre, la sueur de ces ouvriers -d'une justesse de jeu, simples, précis, humains- à déplacer Il Monstro, sacré personnage du film.
Et que dire alors d' Alberto Testone ? Habité, illuminé, transcendé...? Tout cela à la fois et bien plus encore ! tant l'acteur incarne le rôle; il est dans la peau, dans la chair du peintre. C'en est une rencontre folle et artistique.

Konchalovsky livre là pour moi son plus beau film tant c'est une oeuvre de cinéma où l'image dit tout, sans jamais l'encombrer d'une BO qui risquerait d'être superfétatoire, elle accompagne ce qu'il faut, là encore nimbée de justesse. L'art précis du visuel de Konchalovsky est ici à son sommet.

Synopsis du Film Michel-Ange

Michel-Ange à travers les moments d'angoisse et d'extase de son génie créatif, tandis que deux familles nobles rivales se disputent sa loyauté. ( Sens Critique)