[CRITIQUE] : Holidate

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : John Whitesell
Avec : Emma Roberts, Luke Bracey, Kristin Chenoweth, Andrew Bachelor,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance
Nationalité : Américain
Durée : 1h43min
Synopsis :
Sloane et Jackson détestent tous les deux les grandes fêtes du calendrier. Célibataires endurcis, ils se retrouvent souvent à la table des enfants ou aux côtés d'inutiles petits amis. Alors, quand ils se rencontrent lors d'un Noël désastreux, ils se promettent de s'accompagner l'un l'autre au fil du calendrier festif des mois à venir. Complices et sans arrière-pensée, ils font équipe pour le meilleur et pour le rire. Mais au terme d'une année de célébrations, Sloane et Jackson se rendent compte que partager ce qu'ils détestent fait peut-être naître d'autres sentiments…

Critique :

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Avant même Halloween, Netflix nous met en mode Noël avec leur nouvelle production, signée John Whitesell (Big Mamma 2), disponible depuis le 28 octobre sur la plateforme.

Copyright Steve Dietl / Netflix

Holidate est un film de Noël et le revendique gaiement. Tous les codes sont présents, une jeune trentenaire désabusée cherchant l’amour, un beau garçon qui ne veut pas s’engager, des beaux décors de Noël et bien évidemment, un happy-ending larmoyant, qui rend justice à la fameuse “magie” de cette saison enchanteresse. Ces films sont souvent dans une vaine conservatrice, où la famille prend le pas sur l’individualité, surtout celle des femmes. Emma Roberts incarne Sloane, une fille faussement cool, heureuse dans sa vie de trentenaire célibataire alors qu’intérieurement elle ne pense qu’à se caser. Luke Bracey est Jackson, un australien joueur de golf, pas prêt à se caser justement. Le problème, toutes les femmes de son âge veulent le contraire (le fameux cliché des femmes qui ne peuvent s’empêcher d’éprouver des sentiments, bien alimenté par ce genre de film). C’est par hasard que ces deux personnages se rencontrent et décident de devenir des “holidate”, une relation platonique pour ne pas rester seul.e pendant les fêtes. Toutes les fêtes du calendrier, partant du jour de l’an, en passant par la Sainte Patrick, Pâques, jusqu’à Noël, une période haïe par tous les célibataires, qui doivent se coltiner les allusions familiales. Holidate, c’est le plan parfait. Mais vous vous en doutez, l’amour et les sentiments vont se mêler à tout cela.

Copyright Steve Dietl / Netflix

Emma Roberts propose l’archétype de la femme cool, celle qui boit, jure, accepte les compliments qui objectifient son corps. Celle qui peut avaler des kilos de chocolat sans prendre un gramme, celle qui reste magnifique quelque soit la situation, en pyjama ou en robe blanche tachée de vin rouge. Le personnage féminin de la comédie romantique à son comble, la “cool girl” fictive décrite brillamment par Gillian Flynn, qui enferme les femmes dans le regard des hommes. Pour rendre Sloane hors-norme, le film l’entoure d’un panel féminin encore plus cliché, entre une mère poule dont l’objectif est de marier sa fille, une tante nymphomane et une sœur traditionnelle, mariée et mère de quatre enfants. Le film tend à donner du lest au cliché : la mère finit par rencontrer quelqu’un, la tante a se caser, comme elle l’a toujours voulu et la sœur a profité de sa vie de femme. Mais leur désir sont toujours en rapport aux hommes, comme si Holidate refusait de leur donner la moindre chance de s’épanouir seule. Surtout pas. 

Copyright Steve Dietl / Netflix

Nous tenons ici le problème du film, qui se veut plus progressiste que les films de Noël traditionnel. Un progressisme de façade, qui englobe une histoire d’amour dans l’étroite ligne éditoriale des romcoms classique. Changer qui fait la grande déclaration d’amour à la fin (c’est la femme qui s’en charge ici), ne rend pas l’histoire plus actuelle ou moderne, surtout quand l’écriture fait grandement défaut. Ceci mis à part, Holidate reste le film de Noël typique, prêt à faire fondre les cœurs des plus romantiques d’entre nous.
Laura Enjolvy