Felicità (2020) de Bruno Merle

Il s'agit seulement du second film réalisé par Bruno Merle après "Héros" (2007) avec Michael Youn, sinon il a aussi co-signé le scénario du récent "Le Prince Oublié" (2020) de Michel Hazanavicius. Mais le cinéaste travail surtout pour la télévision dont pn peut citer entre autre les séries TV "Heidi" (2015-2017) et "Maya l'Abeille" (2017). Bruno Merle souhaitait raconter "une "balade", au double sens du terme, où le spectateur serait aussi "baladé" que les personnages entre eux. C'est vrai qu'il y a aussi un peu de mon rapport à mes enfants dans les vannes, dans la parentalité décomplexée." (...) "Raconter un havre de liberté avec toutes les questions que ça soulève : sont-ils de bons ou de mauvais parents ?".

Felicità (2020) de Bruno Merle

Le titre fait évidemment référence à la chanson éponyme (bonheur en italien) du duo Al Bano et Romina Power sortie l'été 1982... Tim et Chloé vivent au jour le jour, sans attache matérielle malgré leur fille Tommy qui rentre au collège cette année. Une rentrée importante pour Tommy que les parents doivent ectte fois prendre en compte afin d'assumer et d'assurer une rentrée des classes "normale" pour leur fille... Les parents sont incarnés par Pio Marmaï, vedette au charme certain vu récemment dans des films comme (2018) de Pierre Salvadori et "Je Promets d'Être Sage" (2019) de Ronan Le Page, et Camille Rutherford un peu moins connue mais aperçue notamment dans "Camille Redouble" (2015) de et avec Noémie Lvovsky et "#JeSuisLà" (2020) de Eric Lartigau. La fillette de 10 ans est interprétée par la propre fille du réalisateur-scénariste, Rita Merle choisit finalement par son père car elle comprenait le personnage et qu'il était plus facille pour le réalisateur de pousser la jeune comédienne un peu plus loin qu'avec une autre mineure... Au début on se trouve dans une fantaisie sociale, une chronique familiale qui reposerait sur l'originalité et la marginalité des parents qui imposent donc leur mode de vie atypique à leur enfant. Mais on s'interroge pourtant bien vite sur le bonheur de l'enfant justement car elle semble ne pas apprécier les choix de ses parents allant tout de même jusqu'à s'inventer un "ami" imaginaire et s'isole dès qu'elle le peut avec un casque audio.

Felicità (2020) de Bruno Merle

Comment imaginer que la petite est heureuse avec ces réactions si mutiques ?! Outre ces choix on s'interroge ensuite sur le pourquoi du comment, d'abord pourquoi un ami astronaute (?!) puis pourquoi se couper du monde via un casque individuel ?! D'un coté, on nous présente des parents fantasques, libres et anars qui semblent, eux, heureux, et de l'autre on a une fillette qui ne semble pas être heureuse ce qui situe le film dans un mélo ou une comédie dramatique douce-amère qui s'éloigne de plus en plus de la fantaisie légère. Le gros soucis est qu'on ne sait jamais où le cinéaste veut nous emmener, et encore moins quand on ne trouve aucune cohérence entre ce qu'on voit et ce qu'il semble avoir voulu raconter (voir premier paragraphe). Confronter des parents irresponsables et/ou immatures face à leur enfant plus mature que son âge est un fil conducteur récurrent, mais souvent le scénario offre des rebondissements, une intrigue, une trame qui fait avancer le récit ce qui n'est pas le cas dans ce film où rien ne se passe vraiment, où les déambulations des parents sur 24 heures ne nous apprend pas grand chose. Il y a si peu d'événements et/ou de liens entre les faits et les actes qu'il y a aucune émotion autre que d'être touché par la solitude d'une fillette dont les parents sont déconnectés du monde. Bref, il manque un lien tangible entre tous les paramètres pour convaincre d'un quelconque intérêt. Dommage car le trio familial est cohérent, les acteurs y croient, mais encore faut-il que le réalisateur-scénariste ait franchement quelque chose à dire. Note indulgente.

Felicità (2020) Bruno MerleFelicità (2020) Bruno Merle