[SƎANCES FANTASTIQUES] : #35. Friday the 13th Part VI : Jason Lives

Par Fuckcinephiles

© 1986 Paramount Pictures

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse d'un cinéma fantastique aussi abondant qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#35. Vendredi 13 - Chapitre VI : Jason le mort-vivant de Tom McLoughlin (1986)
Contrairement à ce que son étrangement peu flatteuse réputation le laisse trop souvent entendre (entre une méconnaissance des spectateurs et une gentille campagne de dénigrements de la part de mauvaises langues baveuses), la saga Vendredi 13 ne recèle en son sein que très peu de vrais navets, entre un premier opus qui vieillit super mal, un huitième absolument calamiteux (il reste à jamais un film qui ne vaut que pour un seul meurtre : celui de l'uppercut sur les toits de la Grosse Pomme), ou encore un Jason X ou le monstre de Crystal Lake fut littéralement catapulter dans l'espace (ou il en profitera pour zigouiller un papy Cronenberg ravi d'en prendre plein le bide).

© 1986 Paramount Pictures


C'est simple, en ôtant le premier - ou c'est maman qui zigouille -, Jason Vorhees ne s'est finalement illustré quasiment que dans du slasher oscillant entre le sympathiquement divertissant et le férocement jouissif.
Représentant ultime du boogeyman invincible (logique, puisqu'il ne meurt jamais vraiment), à la carcasse aussi putride qu'imposante, et dont le sport national n'est pas le canoë kayak en eau douce mais bien le dépeçage d'ados, le tueur au masque de hockey n'a jamais été aussi plaisant à suivre que dans sa sixième aventure, Jason le mort-vivant de Tom McLoughlin (Nuit Noire), vrai artisan qui s'est échiné à offrir une vraie facture horrifique à son slasher (éclairé comme un conte de la Hammer, et dont la référence à la mythique firme va même plus loin, que ce soit via le titre original - Jason Lives - que sa résurrection grâce à la foudre !), sans pour autant dénigrer l'essence même de la saga, en se payant même le luxe d'en faire revenir l'un de ses plus attachants protagonistes - Tommy Jarvis.

© 1986 Paramount Pictures


Détonnant dès son introduction géniale (le générique parodiant la saga James Bond), alignant les clins d'oeil populaire à la pelle tout en redonnant un vrai statut de chasseur bestial à son tueur (pour la première fois, il est considéré d'ailleurs comme un mort-vivant), McLoughlin joue la carte du slasher décontracté, avec un second degré totalement assumé (et souvent hilarant) mais n'atténuant le sentiment d'un vrai jeu de massacre sur grand écran, bourré jusqu'à la gueule de meurtres inventifs et originaux; le tout saupoudré d'une photo soignée, un gore timide mais pas trop, et un ton denué dé toute prétention.
Par chez nous, on appelle ça une réussite.
Jonathan Chevrier