[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #111. Semaine du 25 au 31 octobre 2020

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 24 Octobre au 31 Octobre

Dimanche 24 Octobre. 
Star Wars VIII : Les Derniers Jedi de Rian Johnson sur TF1.

Le Premier Ordre étend ses tentacules aux confins de l’univers, poussant la Résistance dans ses retranchements. Il est impossible de se sauver à la vitesse de la lumière avec cet ennemi continuellement aux trousses. Cela n’empêche pas Finn et ses camarades de tenter d’identifier une brèche chez leur adversaire. Pendant ce temps, Rey se trouve toujours sur la planète Ahch-To pour convaincre Luke Skywalker de lui enseigner les rudiments de la Force.
Après un J.J. Abrams s’emparant pieusement de l’héritage de Lucas, Rian Johnson, lui, décide de chambouler cet univers. Les Derniers Jedi est le volet le plus audacieux de la postlogie, car ici, le cinéaste tient a proposer autre chose. C’est ainsi que le récit et ses rebondissements viennent bousculer, surprendre voire même décontenancer son spectateur en cassant les trop grandes similitudes avec la trilogie. Des choix qui ne sont pas sans raison, en effet, le Star Wars de Johnson il tient a s’implanter dans son époque, il dit qu’il faut s’éloigner des figures historiques et des dogmes star waris-ien pour avancer. Tout cela au sein d’une œuvre furieusement épique, étonnamment drôle, souvent resplendissante tout en ayant ce désespoir, cette émotion. Il y a dans ce craquèlement des certitudes, dans ce tiraillement intérieur, dans ce rapport entre idéal et réalité, un grand film sur l’échec.
Mais aussi... Arte propose The Queen de Stephen Frears. Alors que Peter Morgan s’apprête à revenir avec la 4eme saison de The Crown, retournons dans sa première approche de la famille royale avec The Queen. Ici, le scénariste vient décortiquer le drame entourant la mort de Diana en scrutant une reine au bord du précipice. Dans ce tiraillement entre son devoir et son intime, Stephen Frears vient apporter toutes ses nuances et offre un écrin sensible et pudique où Helen Mirren brille.


Lundi 26 Octobre. 
Les Aventuriers de Robert Enrico sur Arte.
À la suite d’un échec professionnel, Roland et Manu, amis de longue date et amateurs de sensations fortes, décident de partir à la chasse au trésor d’un avion englouti. Aidés par Laetitia, les aventuriers partent au large du Congo à la recherche de cette cargaison de diamants. Toutefois, la tâche ne sera pas facile pour ces voyageurs, car une armada de pirates souhaite aussi s’emparer de ce magot tant convoité.
Reunissant Alain Delon et Lino Ventura, Les Aventuriers est une œuvre qui vient d’abord happer par son atmosphère. En effet, Robert Enrico vient baigner ce récit dans une certaine nostalgie, avec les pérégrinations de ces deux rêveurs et qui ne parviennent pas vraiment à s’accrocher à cette société. Dès lors, cette mélancolie, cette tristesse vient contaminer l’ensemble du film, les moments heureux se savourent à distance comme si le cinéaste tenait à ne pas trop nous donner de faux espoirs. C’est au travers de ce prisme, intime, que se niche toute la puissance de Les Aventuriers qui se trouve sublimés par ce casting qui vient articuler un film au réalisme romantique toujours aussi beau.

Jeudi 29 Octobre. 
Coco de Lee Unkrich & Adrian Molina sur M6.
Depuis plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon, mais un peu filou sur les bords.
En explorant le folklore aussi bien musical que funéraire du Mexique, Coco vient actionner autre chose dans l’ADN Pixar. En effet, le film n’a pas la profondeur d’un Vice-Versa ou la richesse d’un Wall-e, mais il va peu à peu se déployer dans l’émotion. En cela, il s’inscrit dans la lignée d’un La-Haut, au travers de cette aventure, qui, conserve l’essence entre amusement enfantin et réflexion mature; tisse un propos sur l’importance des souvenirs et comment la mort n’est pas une chose définitive quand le cœur continu a battre pour les personnes disparues. C’est là toute la simplicité et pourtant le redoutable tsunami émotionnel qui fait de Coco un film aussi sincère que touchant, animé avec splendeur et habité part une certaine mélancolie.
Mais également... TMC propose Edge of tomorrow de Doug Liman. Un Cruise movie, qui parvient sur un concept usé — revivre la même journée — à puiser une force inattendue. L’effet rembobinage offre à Liman un support scénaristique qui lui permet d’imposer un rythme effréné qui multiplie les gags. Car oui, si Edge of tomorrow est un excellent film d’action, un solide film de SF, il est aussi un film sacrément drôle. Le tout est emballé avec malice et efficacité faisant de ce « Tom Cruise Movie » un des must des années 2010.


Thibaut Ciavarella